Flying Lotus

Flying Lotus au Théâtre Corona | Jusqu’à la quatrième dimension

Le musicien et DJ californien Flying Lotus était de passage à Montréal pour offrir une des plus belles expériences événementielles de l’année à son public : un concert entièrement supporté par des projections 3D montées avec soin, s’enchaînant sur un assemblage de divers morceaux, dont la plupart provenaient de son plus récent projet, Flamagra.

 


 

Le 24 mai dernier, ce projet paraissait finalement aux yeux de tous. Steven Ellison, mieux connu sous le pseudonyme de Flying Lotus, avait tweeté quelques mots en lien avec l’arrivée du dernier rejeton, ce qui a bien fait réagir son auditoire. Pour lui, c’était une suite de son album paru en 2010, Cosmogramma. Pour ses fans, c’était l’apogée de sa carrière musicale, un projet qui réunissait l’ensemble de ses aptitudes et de ses inspirations en une seule et grande folie.

Comme à l’habitude, plus la moyenne d’âge d’une foule est haute, moins les téléphones cellulaires apparaissent rapidement pour capter chaque seconde du spectacle, ce qui était plutôt fantastique vu le type de concert qui a été offert.

Une fois la sécurité passée, des petites boîtes attendaient les fans à l’entrée du Théâtre Corona et dans ces petites boîtes, des lunettes 3D. Au fil des premières parties, les projections derrière les groupes étaient colorées, on ne peut plus présentes et aisément remarquables et appréciables. C’est pourtant lorsque Flying Lotus a commencé son set que l’ampleur de la chose a pris forme.

La performance a commencé avec un court-métrage où une famille d’humains accoutrés de déguisements de loups très peu réalistes recevaient la visite d’une vieille peluche-loup à visage humain qui leur racontait une histoire tout à fait absurde avant de disparaître. Flying Lotus s’est alors hissé sur sa plateforme, semblable à un vaisseau spatial, et a usé de sa magie.

Il aura passé 1 heure et 15 minutes à divertir le public, passant de morceaux aux rythmes irréguliers et décousus pour revenir à ses premiers projets aux sonorités hip-hop beaucoup plus oldschool. L’influence du jazz est par ailleurs clairement reconnaissable dans son travail. Flying Lotus a également revêtu son autre pseudonyme, Captain Murphy, le temps de rapper quelques lignes.

Pour la fin de sa performance, il a fait revenir Brandon Coleman (l’une des premières parties) sur scène, histoire de terminer la soirée en beauté. Une fois descendu de sa plateforme interstellaire, il a chaleureusement salué la foule, signé un vinyle et est parti avec de grands signes d’aurevoir. Tout le monde s’est époumoné pour le faire revenir. Puis les lumières se sont rallumés et le triste constat général s’est fait : il n’y aura pas de rappel. Mais FlyLo restera tout aussi apprécié.

Premières parties

Flying Lotus dirige également la maison de disque Brainfeeder, qui porte sous son aile une panoplie d’artistes aux talents variés comme Tokimonsta, Thundercat, Lapalux et bien d’autres. Il n’était que sensé inviter une poignée des musiciens qu’il représente, de près ou de loin.

Le DJ Pbdy (prononcé Peabody) est venu faire danser la foule avant les performances de chaque artiste. C’est la chanteuse Salami Rose Joe Louis qui est ensuite venue divertir et envoûter le public. Sa voix mélange sensualité et rudesse, avec l’impression de se faire toute petite sous la musique, alors qu’elle mène en fait le bal. Toutes les performances étaient faites de façon à ce qu’elles ne s’éternisent pas et donnent simplement un aperçu du meilleur travail des artistes.

Brandon Coleman Spacetalker a ensuite pris la scène, annonçant donc l’arrivée imminente de Flying Lotus après la fin de sa performance. Il était accompagné d’un batteur et d’un autre multi-instrumentiste qui naviguait entre cuivres et touches de son synthétiseur. Le trio a fait transparaître son amour pour le jazz, parlant de leurs musiciens favoris à la foule, et se penchant sur un standard de Herbie Hancock tout en se laissant aller à des vagues d’improvisation qui ne semblaient pourtant jamais s’éterniser.

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