Jean-Pierre Ferland

FME 2012 : Jean-Pierre Ferland jase émergence avec les médias

Jean-Pierre Ferland rencontrait les médias sur le bord du lac Osisko, à Rouyn-Noranda, à quelques heures de sa prestation à la Plage Kiwanis. Détendu et généreux, le grand chanteur québécois partageait des tranches de vie, avant son concert de clôture du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue ce soir.

Jean-Pierre Ferland en point de presse au FME. Photo par Valérie Patry.

« Je suis trop vieux pour être émergent », lançait-il candidement.

« Je ne comprendrai jamais la musique emergente. C’est une sorte de ‘jazz’ que je ne comprends pas », ajoutait-il, en soulignant que le terme lui paraît flou.

Alors que la directrice de la programmation Jenny Thibault tentait tant bien que mal de lier le concept d’émergence à la présence de Jean-Pierre Ferland à son festival, le chanteur, lui, se questionnait à savoir ce qu’est l’émergence au juste.

« Pour moi, la musique émergente, c’est de la musique de jeune. Un artiste qui n’a pas encore de succès. Vous savez, le genre d’artiste qu’on ne croyait pas qu’il avait du talent et finalement, il en a. Je ne sais pas si j’ai déjà été émergent, moi », se questionne-t-il.

Le thème a duré un certain temps, toujours sur un ton cordial et amusant. « Si vous deviez donner un trophée pour le meilleur artiste émergent, à qui le donneriez-vous? », demandait-il à Jenny Thibault.

« Si l’émergence est une qualité, une chose est sure, c’est qu’il faut qu’elle dure. On a fait ça dans mon temps, vous savez, avec le yéyé, par exemple. On créait une vague. Puis un an ou deux et c’était fini ».

La directrice de la programmation soulignait, bien simplement, que le festival a l’habitude d’honorer des artistes marquants de la chanson québécoise, comme Richard Desjardins, Stephen Faulkner et Plume, avant lui. Cette perspective semblait lui convenir davantage.

Peu importe, Ferland était visiblement de bien bonne humeur et fort ravi de se trouver à Rouyn-Noranda, une ville qu’il affectionne particulièrement. « C’est un endroit très disparate: il n’y aucune maison pareille.  C’est une ville mystérieuse, pleine de contradiction. Pleine de vie ».



Franck Dervieux, Madame Simpson et la politique

Puis, le chanteur montréalais de 78 ans a livré ses impressions sur plusieurs autres sujets.  À l’aube d’élections provinciales qui font beaucoup jaser, Ferland a admis ne pas vouloir se prononcer. « Tu ne peux pas faire ça à ton public. Quand on se prononce sur la politique, la moitié du public ne nous suit plus, ne nous voit plus de la même façon ».

Questionné au sujet de Franck Dervieux, en lien avec la réédition de son album Dimension M (de 1972), Jean-Pierre Ferland s’est fait touchant au sujet du « meilleur ami de toute ma vie ».  Franck Dervieux était le pianiste et claviériste de Jean-Pierre Ferland, vers le début des années 1970.  « C’était le meilleur pianiste de toute la France, mais bon Dieu qu’il était chiant, emmerdant », lance-t-il avec tendresse et humour.

Dervieux avait été exclus de l’enregistrement de Jaune. Ferland explique: « le producteur voulait suivre une tangente américaine. Il voulait prendre ce corridor-là, et non le français. (Dervieux) avait une consonance trop française, un caractère trop français aussi. Ça ne ‘fittait’ pas avec l’orientation de Jaune« .

Finalement, on lui a demandé ce qu’il lui restait à accomplir dans sa vie d’artiste. « Madame Simpson« , répond-t-il sans hésiter. La comédie musicale, qu’il qualifie « d’oeuvre de ma vie », traite de Wallis Simpson, duchesse de Windsor, et de son histoire d’amour fortement teintée de politique royale avec Edouard, qui a renoncé au trône pour elle.

Le projet se dessinait depuis plus de 5 ans et serait sur le point de voir le jour.  « Si j’avais une chose à faire avant de crever, c’était celle-là ».

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