Bratsch

FrancoFolies 2012: Retour sur Bratsch, Brigitte, Claire Denamur et plus!

Mardi 12 juin 2012 – Quartier des Spectacles (FrancoFolies de Montréal)

Ça valait le coup de braver le temps maussade ce soir pour se rendre au Quartier des Spectacles, puisque les FrancoFolies de Montréal proposaient une panoplie de bons concerts extérieurs gratuits, dont ceux de Bratsch, Brigitte, Claire Denamur, Thierry Bruyère et Francis Faubert.

Les vétérans du quatuor français Bratsch occupaient la case horaire primée de 21h avec un concert à la Place des Festivals. Les cinq musiciens (violoniste, accordéoniste, guitariste, clarinettiste et contrebassiste), qui comptent pas moins de 40 ans de métier et 15 albums à leur actif, ont notamment présenté du matériel tiré de Urban Bratsch, leur plus récent disque paru ici à la mi-mai.

Bratsch. Photo par Victor Diaz Lamich.

Un touriste mal informé aurait facilement pu croire que le Festival de Jazz est en cours en tombant par hasard sur cette prestation fortement teintée d’accents tziganes.

L’interprétation des musiciens chevronnés épate, particulièrement Bruno Girard au violon et François Castiello à l’accordéon. Côté présence de scène, toutefois, on repassera. Plutôt stoïques, les musiciens sont plus intéressants à regarder sur écran géant que de loin, puisque leur expression faciale traduit, au moins, une passion intérieure évidente pour leur art.

À moins d’avoir un intérêt particulier pour la musique de l’Europe centrale, Bratsch offre plutôt un délice pour mélomanes et initiés, qui sont à même d’absorber les nuances des compositions.

Avant d’aller rejoindre Morphée, un arrêt s’imposait du côté de la Scène Desjardins afin de voir Claire Denamur à l’oeuvre. Si son album Vagabonde (2011) indique un penchant pour le folk pop recherché et charme grâce à la voix rauque et basse de la chanteuse, la prestation live confirme que l’artiste va bien au-delà de ça.

Ses compositions prennent une tournure plus rock, plus mordante, ce qui ajoute de la gueule à ce que propose Claire Denamur.  Un côté presque roots surgit lorsqu’elle chante ses titres en anglais, notamment Together.  Sa reprise de Hang Me Up To Dry de Cold War Kids et sa pièce de fermeture D’un autre monde ont conclut cette belle prestation sur une note idéale.

Difficile à croire qu’une jeune dame de 28 ans puisse avoir ce genre de voix, d’un grain rugueux, presque à la Joplin.  Claire Denamur sera de retour demain soir (mercredi) au Club Soda, en première partie de Marie-Pierre Arthur. Un match parfait. Elle ajoutera sans doute de nouveaux adeptes québécois.

 

Le charme de Brigitte

Il fallait être sur la Place des Festivals entre 19h et 20h afin de bien saisir le phénomène Brigitte, qui cause tant d’émoi en France. Le premier album du duo, Et vous, tu m’aimes?, donne une idée du son rétro-kitsch teinté d’humour de Brigitte, mais sur scène, les jolies consoeurs Sylvie Hoarau et Aurélie Saada s’avèrent magnétiques, drôles, sensuelles et captivantes.

L’une ressemble à une jeune Arielle Dombasle en pleine puissance, l’autre, en apparence plus nerd, évoque davantage une jeune Nana Mouskouri.

Et elles ont le sens du spectacle, les deux dames, vêtues ce soir de superbes robes de soirée agencées, argentées, au dos dénudé et fendues jusqu’au haut de la cuisse.  Leur mise en scène, truffée de chorégraphies et de moments amusants, trace un fil conducteur qui relie à merveille les petits numéros de chant coquins, savoureusement pop et tout juste assez kitsch.

Leurs trois musiciens, tous vêtus comme des droogies de Clockwork Orange, appuient le tout avec une instrumentation simple mais de bon ton et interprétée à la perfection.  Dès l’interprétation du single Battez-vous!, Brigitte tenait la foule dans la paume de sa main. La reprise sensuelle de Ma Benz de Suprême NTM a aussi eu l’effet d’une bombe, tout comme Eye of the Tiger (le hit de Survivor) en fin de prestation, même si cette dernière n’avait rien de particulièrement original.

Parions qu’on les reverra bientôt, celles-là…

 

Début de soirée pluvieux avec Thierry Bruyère et Francis Faubert

En début de soirée, les pauvres chansonniers québécois Francis Faubert et Thierry Bruyère ont dû composer avec une météo exécrable, et par conséquent, des foules plutôt réduites.

Francis Faubert se produisait d’abord sur la Scène Desjardins devant une poignée d’irréductibles sous la pluie battante. À peine quelques semaines après la participation de Faubert à la finale des Francouvertes, on ressent déjà une aisance accrue et une amélioration notable sur le plan vocal. Des chansons poignantes comme J’me cherche partout et Le Tango des mal-aimés en bénéficient grandement.

Bien que le chanteur n’était pas accompagné d’un ensemble de cuivres cette fois-ci, les arrangements musicaux de ses 4 musiciens ajoutaient ce qu’il fallait de couleurs à l’univers particulier de « l’artiste paumé » que s’amuse à jouer Francis Faubert.

À 18h, c’était au tour de Thierry Bruyère à se donner en spectacle, sur la scène Sirius.

Le jeune homme a su faire valoir sa pop Euro-keb où la joliesse n’est pas de mise. Appelons ça du « Indochine frit dans l’huile de Navet Confit ». Le Navet (Jean-Philippe Fréchette, pour ceux qui ne le connaissent pas) lui sert d’ailleurs de guitariste, ajoutant son fuzz caractéristique aux chansons pop rock de Thierry Bruyère.

Certes, les imperfections font partie du charme et de l’authenticité de l’artiste. Ceux qui s’en plaindront n’auront rien compris à l’approche de Thierry Bruyère. Le temps et l’expérience se chargera de faire maturer la voix et de donner du punch à l’interprétation, mais les influences relativement riches et l’intensité qui anime l’artiste portent à croire qu’on aura bientôt droit à une belle éclosion.

Thierry Bruyère s’est notamment payé une paire de duos avec Fleur de peau, qu’il avait affronté en première ronde des Francouvertes par un soir de mars. Les deux amis ont notamment interprété la chanson Les chemins separés de jolie façon.

Notons que de tous les artistes que nous avons vus ce soir, Thierry Bruyère est le seul à avoir offert une reprise d’une chanson… francophone! Bruyère a opté pour Vertige de l’amour d’Alain Bashung, un bon choix interprété avec bon goût.

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