Douze hommes rapaillés

Francofolies 2014 – Jour 11 | Une Symphonie Rapaillée en grand spectacle de clôture

Les Francofolies de Montréal se terminaient sur une note distinguée, dimanche soir, avec la présentation du spectacle Symphonie Rapaillée sur la Place des Festivals. Très belle façon de conclure une autre édition réussie du festival.

Ils sont douze hommes. Douze des plus grandes voix masculines du paysage de la chanson québécoise, qui défendent des versions musicales des poèmes du grand Gaston Miron. En soi, c’est impressionnant, voire imposant.

Mais avec l’Orchestre Symphonique de Montréal en charge de la musique, sous la baguette de Jean-François Rivest, ce sont les douze hommes qui devaient se sentir intimidés. Tant de force, tant d’élan ; chaque chanteur se devait d’en mettre un peu plus pour imposer les sublimes textes chantés au-delà du mur de son qui provenait de l’arrière.

Ajoutez à cela l’effet d’un concert extérieur, donc d’une sonorisation qui ne pourra jamais arriver à la cheville d’une Maison Symphonique de Montréal…

Pour un spectacle dont les mots sont le principal attrait, c’était tout un défi.

Photo par Guillaume Jolicoeur.

Photo par Guillaume Jolicoeur.

Dans l’ensemble, on peut dire que c’était réussi. La beauté des arrangements de Blair Thomson sont à couper le souffle. Dans les moments calmes et posés (Le Camarade, superbement chantée par Vincent Vallières) tout comme lors des déchaînements en règle (Oh Secourez-moi! défendue avec vigueur par un Michel Rivard en grande forme), les voyages musicaux étaient à la hauteur de la grandeur de l’oeuvre poétique.

Alex Nevsky, en remplacement de Yann Perreau, s’est plutôt bien tiré d’affaire avec Amour Sauvage, amour, et Michel Faubert grossissait parfaitement les traits de son interprétation théâtrale de Corneille, comme il se doit.  Les grandes voix de Pierre Flynn, Richard Séguin et Daniel Lavoie ont si bien vieilli, et font résonner les mots avec tant de coffre, alors que Martin Léon et Louis-Jean Cormier se démarquent par le souffle, la passion qu’ils insufflent à leur chanson respective. Deux énergies qui se rejoignent et fusionnent lors de l’interprétation de La Route que nous suivons, au rappel.

Bien évidemment, on perdait certains détails de l’Orchestre dans la sonorisation extérieure, et parfois le chant n’arrivait pas tout à fait à s’imposer dans ce grand tourbillon musical.  Mais pour le peu qu’on ait perdu en terme de technique, le fait d’avoir partagé cette ultime incarnation d’un si beau projet avec des dizaines de milliers de festivaliers, pour la plupart peu familiers avec cette oeuvre, le jeu en aura valu la chandelle.

Photos en vrac
par Guillaume Jolicoeur

Grille de chansons

1. AU LONG DE TES HANCHES (Louis-Jean Cormier)

2. AMOUR SAUVAGE, AMOUR (Alex Nevsky)

3. MON BEL AMOUR (Jim Corcoran)

4. CORNEILLE (Michel Faubert)

5. POUR RETROUVER LE MONDE ET L’AMOUR (Richard Séguin)

6. LE CAMARADE (Vincent Vallières)

6. OH SECOUREZ-MOI ! (Michel Rivard)

7. MA ROSE ÉTERNITÉ (Pierre Flynn)

8. RETOUR À NULLE PART (Yves Lambert)

9. PARLE-MOI (Gilles Bélanger)

10. ART POÉTIQUE (Martin Léon)

11. CE MONDE SANS ISSUE (Daniel Lavoie)

Rappel
SOIR TOURMENTE/LE VIEIL OSSIAN (Daniel Lavoie)

LA ROUTE QUE NOUS SUIVONS (Louis-Jean Cormier, Martin Léon et Vincent Vallières)

POÈME DANS LE GOÛT ANCIEN (Pierre Flynn)

Crédits

JEAN-FRANÇOIS RIVEST, chef d’orchestre
BLAIR THOMSON, arrangeur
MARC BÉLAND, mise en scène
LOUIS-JEAN CORMIER, direction artistique et chanteur

ÉQUIPE TECHNIQUE :

DIRECTEUR TECHNIQUE OSM : Luc Berthiaume

SONORISATEUR – SALLE : Larry O’Malley

SONORISATEUR – SCÈNE : Stéphane Grimm

TECHNICIEN – MICROS SANS FIL : Marc Lefèvre

CONCEPTEUR DES ÉCLAIRAGES : François Doyon

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