Ariane Moffatt

FrancoFolies 2016 | Ariane Moffatt : Un grand rassemblement inclusif

C’était au tour d’Ariane Moffatt d’assurer le grand spectacle de la Place des Festivals en ce mercredi soir à la météo très clémente. À peine quelques jours après la tuerie d’Orlando qui a ébranlé tout un chacun, et plus particulièrement la communauté LGBT, il ne fallait donc pas se surprendre de constater que la cause de l’inclusion des différences était à l’honneur tout au long de cette soirée pour le moins festive et émotive.


« Êtes-vous prêt pour un VRAI party? », de scander le programmateur des FrancoFolies, Laurent Saulnier, lorsqu’est venu le temps de présenter Ariane Moffatt. La foule – la plus grosse à date pour cette édition des Francos, nous dit-on – a vivement répondu.

Après avoir interprété 22h22 et Rêve en guise d’amuse-bouches, la chanteuse a ensuite sorti un drapeau arc-en-ciel duquel elle s’est littéralement drapée avant d’aborder le sujet que l’on attendait tous. L’artiste ouvertement gaie y est allé d’un discours d’inclusion bien senti, avant de dédier tout le spectacle aux victimes de la tuerie d’Orlando et leurs proches, et d’interpréter la tristement actuelle Tireurs fous.

Un mélange de mélancolie, de fierté et d’espoir régnait dans l’air, mais l’esprit est rapidement revenu à la fête avec Tous les sensJe veux tout et Debout. 

La formule quatuor convient tout à fait au spectacle : Jonathan Dauphinais à la basse-clavier, Étienne Dupuis-Cloutier à la batterie et percussions électroniques, et Laurence Lafond-Baulne (maintenant connue au sein de Milk & Bone) aux claviers et aux voix.

Plus tard, dans un joli moment d’intimité avec son (immense) public, Ariane s’est adonné à deux reprises seule au piano : sa version éprouvée d’Imparfait de Daniel Bélanger (encore une fois, les mots « Le monde est imparfait » sonnent drôlement d’actualité) et La femme d’or de Gerry Boulet. Joli moment.

Tant qu’à faire dans les reprises, Ariane Moffatt s’est ensuite dirigée à la batterie pour une surprenante relecture de la chanson In the Air Tonight de Phil Collins, avant d’interpréter Mon Corps, avec une apparition surprise de Koriass pour un petit couplet rappé.

La fête allait se poursuivre avec une pluie de ballons lumineux, provenant justement de la galerie de presse où nous nous trouvions :

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L’heure fatidique du 22h22 approchait, et les fans avaient été avertis de mettre en marche leur sonnerie de téléphone afin de créer une « symphonie collective », qui n’a finalement pas très bien fonctionné. Qu’à cela ne tienne, Ariane a récupéré le moment et demandé à ce que tous allume plutôt leur lumière de téléphone, créant une constellation hallucinante sur le parterre de la Place des Festivals.

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RéverbèreToo Late et Miami ont conclu la marche avec énergie, avant de retrouver Ariane au beau milieu de la foule, sur une petite scène aménagée pour l’occasion, pour l’interprétation acoustique de Montréal et Point de mire.  Une finale grandiose s’ensuit avec une interprétation inspirée de Toute sa vie.

Si la musique est un bon vecteur de rassemblement, Ariane Moffatt a visé dans le mille avec ce spectacle justement dédié à la tolérance et l’ouverture.

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Grille de chansons

  1. 22h22
  2. Rêve
  3. Tireurs fous
  4. Tous les sens
  5. Je veux tout
  6. Debout
  7. L’homme dans l’automobile
  8. Retourner en moi
  9. Imparfait (reprise de Daniel Bélanger) (piano solo)
  10. La femme d’or (reprise de Gerry Boulet) (piano solo)
  11. In the Air Tonight (reprise de Phil Collins)
  12. Mon corps (avec Koriass)
  13. Soleil chaleur
  14. Réverbère
  15. Too Late
  16. MiamiRAPPEL
  17. Montréal (acoustique)
  18. Point de mire (acoustique)
  19. Toute sa vie

 

Alexandre Désilets et Bateau Noir

Pendant que Ariane Moffatt donnait le spectacle principal à l’extérieur, Alexandre Désilets présentait au Gesù le spectacle de son plus récent projet, Windigo. Accompagné d’un petit orchestre, Désilets revisite plusieurs chansons de ses albums précédents en relecture symphonique, ainsi que quelques nouveaux titres. Le résultat est exquis sur disque, et semblait tout aussi bien défendu sur scène.

Spectacle de Moffatt oblige, nous avons eu l’occasion de voir et d’entendre seulement les 3 premières chansons, mais la beauté des arrangements et l’interprétation incarnée de Désilets nous portent à croire que les spectateurs présents ont eu droit à une soirée pour le moins magique.

Dans un tout autre registre, plus tard en soirée, le groupe Bateau Noir concluait la programmation journalière avec une prestation musclée sur la scène Ford. Rock pesant, compositions obliques, le tout instrumental et soutenu par un groupe de musiciens francophones : c’est bon, ça passe pour les FrancoFolies. Et pourquoi pas.

Le nouvel album de Bateau Noir, paru le mois dernier, vaut véritablement le détour.

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