FrancoFolies – Jour 2 | Michèle O., La Bestiole et La Bronze

En marge d’une soirée dominée par les grands spectacles de Dumas et David Giguère (consultez notre compte-rendu par ici), une multitude d’autres options extérieures gratuites s’offraient aux festivaliers en ce premier « vrai » soir de FrancoFolies, avec tout ce que ça comporte de variété. 

Un premier arrêt aléatoire nous a mené au Pub Rickard’s, vers 19h. Lieu parfaitement aménagé pour des concerts à l’abri des intempéries, soit dit en passant.

Photo par Richard Mercier.

La Bestiole. Photo par Richard Mercier.

Mais en ce vendredi soir tout à fait estival, il y avait un bon petit duo français de rock garage à découvrir : La Bestiole.

Formée d’Olivier Azzano, guitariste expressif maîtrisant plutôt bien les pédales à effets (notamment à boucles), et Delphine Labey au chant et à la batterie minimaliste (2 tambours, une caisse claire et 2-3 cymbales) jouée debout, la paire a fait bonne impression pour sa première visite à Montréal.

Mi-femme fatale mi-rockeuse, Delphine a des jambes qui n’en finissent plus et la poitrine partiellement dévoilée par un léger top à dentelle sous un perfecto grand ouvert. Loin d’être anodin comme détail, ce look correspond à l’approche du duo, qui amalgame rock garage sans détour et chanson pop à la française avec beaucoup de tact et d’assurance, et un petit côté sauvage, sexy, soutenu par cette voix qui rappelle un mélange de Barbara et Catherine Ringer.

La chanson Into the Wild – inspirée du film de Sean Penn du même nom – a particulièrement fait bon effet.

Zaho. Photo par Richard Mercier.

Zaho. Photo par Richard Mercier.

La Bestiole est apparemment en tournée pour quelques jours au Québec, et reviendra saluer ses nouveaux fans de Montréal avant de repartir, le 28 juin prochain à l’Inspecteur Épingle.

Ensuite, à 20h, on a hésité entre la scène LaPresse+ où Zaho distribuait généreusement son amour pour son « chez moi, le Canada  » à grands coups de chansons soul-pop souvent axées sur ses origines mi-Algériennes mi-Québécoises, ou encore la scène Loto-Québec où le groupe franco-ontarien Pandaléon se produisait. La solution idéale : un peu des deux.

Ils en ont pris du galon les trois petits gars Saint-Bernardin depuis leur passage aux Francouvertes 2012 !  Leurs compositions se raffinent, mais surtout, leur interprétation gagne en assurance. Les trois musiciens ont visiblement beaucoup d’imagination et puisent à même des influences assez diverses, que l’on pourrait bêtement ranger dans le vaste bac « Karkwatsonnien », mais les effluves rétro (on pense un peu à Harmonium par moments) ajoutent une touche qui les distingue.

 

Michèle O. et La Bronze

À 21h, Michèle O. semait la fête sur le vaste espace de béton où se trouve la scène Sirius XM.

Elle en a pris du galon elle aussi, la Michèle O. ! Avec ses trois musiciens et la choriste Myelle (que plusieurs connaissent pour sa connivence avec Galaxie), l’effervescente chanteuse et musicienne a maintenu la foule allumée avec son joyeux mélange de country, de rock, de chanson pop et de rockabilly.

Belles reprises de Ses bottes sont faites pour marcher (la chanson de Nancy Sinatra maintes fois reprises dans sa version francisée) et de Savoure le rouge d’Indochine, mais les meilleurs moments provenaient de son propre répertoire : Assise dans ma tête et Encore, notamment.

Photo par Richard Mercier.

La Bronze. Photo par Richard Mercier.

Pétillante et enjouée, on avait presque l’impression de voir à l’oeuvre une Pascale Picard plus colorée et ayant opté pour le français. Fort appréciable. On la sent prête pour de plus grands défis et, pourquoi pas, un hit radio.

Question de terminer cette soirée (semi-)découverte en beauté, un passage à la scène Loto-Québec s’imposait pour voir de quel bois se chauffe La Bronze, dont on dit tant de bien depuis quelques mois.

À notre arrivée, il y avait lieu de se questionner : sommes-nous au bon endroit ?  Ce qui nous était présenté sur scène ressemblait davantage à un show de ballet-jazz (ou « d‘Enfanforme sur l’acide » comme le chuchotait comiquement quelqu’un dans la foule) qu’à une prestation d’une artiste dont l’écho est si favorable.

Pendant les trente-quelques minutes aperçues, les petites mises en scène faisaient souvent ombrage aux chansons électro-pop assez inspirée de La Bronze. Le talent est là, l’imagination aussi, mais il y a un ménage à faire dans les intentions artistiques si la jeune dame souhaite faire un petit bout de chemin dans le paysage de la chanson québécoise.

Et si La Bronze souhaite être prise au sérieux, il faudra aussi reconsidérer le choix de reprise douteux : On va s’aimer, popularisée par Martine St-Clair. Reprise dans le respect du ton et de l’époque, rien de moins. Il y a une raison pour laquelle certaines chansons sont souvent qualifiées de « hit de karaoké » : c’est qu’elles ne transcendent pas les décennies, malheureusement.

En comparaison, la relecture (sympathique sans être spectaculaire) de Désert d’Émilie Simon servait beaucoup mieux la cause de La Bronze.

Un talent certain, mais un polissage sera nécessaire pour apprécier ce joyau.

Photos en vrac
(par Richard Mercier)

La Bestiole

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Zaho

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La Bronze
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