Grand Corps Malade

Francos 2018 | Soirée intime avec Grand Corps Malade et David Goudreault

Le Théâtre Maisonneuve accueillait hier le slameur Grand Corps Malade dans le cadre des Francos de Montréal. En première partie, le québécois David Goudreault est venu lui aussi nous parler de poésie. Une soirée toute en douceur et en émotions.


David Goudreault fait, comme il le dit lui-même, « de l’humour et de la poésie ». Sa présence sur scène, tout seul avec son micro, hypnotise rapidement le public. Rires, émotions, délicatesse et rythmes entraînent les spectateurs du théâtre Maisonneuve dans une première partie très dynamique. Entre les slams de sa propre invention qui jouent beaucoup sur les mots, les figures de style et le rythme (J’en appelle à la poésie ainsi qu’un enchaînement de cent titres de la chanson francophone), l’auteur de La Bête à sa Mère raconte des anecdotes et fait découvrir au public de grands poètes québécois (Gérald Godin, Patrice Desbiens, Sol). David Goudreault se sert de ses multiples expériences de vie pour nous montrer que tout le monde peut faire et aimer la poésie. Dans cette première partie qui aurait pu durer une heure de plus, on a découvert les talents d’orateur, de conteur, de slameur et de poète du « premier québécois à avoir remporté la coupe du monde de Slam à Paris », annonce-t-il fièrement. Après un départ sur une standing ovation et quelques histoires supplémentaires, David Goudreault laisse la place à Grand Corps Malade.

Le slameur parisien entre en scène sur les rythmes dynamiques de Plan B, le slam qui a donné le nom de son dernier album et de sa tournée. Il est accompagné par ses trois musiciens, claviériste, percussionniste et guitariste. L’ambiance est tamisée, détendue. Grand Corps Malade raconte des histoires.

Cette tournée, c’est celle de l’amour. Les textes tournent tous autour de ce thème, qu’ils concernent les deux enfants du slameur (Définitivement, Pocahontas, Tu peux déjà), sa femme (Dimanche Soir) ou des sujets plus politiques (Au feu rouge, Roméo kiffe Juliette). Grand Corps Malade slame le corps, l’humain, le sport et tous les petits détails tendres qui construisent une vie. Dans la salle, on sent le public ému. Concentré sur les paroles et bercé par la voix si grave et si douce, personne ne bouge, on pourrait même croire que l’ambiance est timide ; le slameur lance d’ailleurs une taquinerie : « Je vous ai connus plus festifs à Montréal! ». Pourtant, ce sont des tonnerres d’applaudissements qui saluent chaque chanson. Généreux, le slameur invite sur scène la chanteuse Ehla qui partage avec lui Poker. Elle interprète ensuite une de ses propres chansons, seule avec le pianiste. Le temps est suspendu.

Il suffisait d’un chandail pour que la salle s’allume. Après une heure et quart de show où Grand Corps Malade alterne ses derniers morceaux et plusieurs singles (L’appartement, slamé sans musique ; Ma tête, mon coeur et mes couilles) dans une ambiance toujours attentive mais polie, un peu plus dansante depuis J’suis pas rentré, le slameur revient sur scène pour un premier rappel. Il a troqué son pull pour le chandail des Canadiens, et c’est dans une ovation qu’il entonne À Montréal. Le texte transpire la tendresse, la découverte d’une ville par le français en vacances. « J’ai pas encore vu grand-chose, j’veux découvrir et j’sais pourquoi / Je reviendrai à Montréal voir les cousins Québécois« .

Sur ces derniers vers, Grand Corps Malade remercie le public. Il n’en fallait pas plus pour qu’une clameur comme on en entend rarement secoue le Théâtre Maisonneuve. Ému, le chanteur offre alors, quatre textes en rappel. Sur les derniers, le public reste debout, il clame les paroles d’Ensemble, chantée deux fois pendant le show : « Tout seul je vais vite, ensemble on va loin / L’esprit d’équipe comme un besoin ». La fin du concert est pleine d’amour, à l’image des deux heures qui viennent de s’écouler. Grand Corps Malade fait venir sur scène l’intégralité de son équipe : ses trois musiciens, la chanteuse Ehla, David Goudreault, les ingénieurs son et lumière, la régisseuse spectacle et son producteur. Entre deux saluts, et une photo des artistes avec leur public, l’équipe quitte la salle sur un prometteur « Je reviendrai, Montréal ». On a bien hâte.

 

Grille de Chansons :

  1. Plan B
  2. 1000 Vies
  3. Définitivement
  4. Pocahontas
  5. Roméo kiffe Juliette
  6. Poker (avec Ehla)
  7. J’ai cru (Ehla, paroles de Fabien Marsaud)
  8. Ensemble
  9. La syllabe au rebond
  10. Au feu rouge
  11. Tu peux déjà
  12. L’appartement
  13. Dimanche Soir
  14. Acouphènes
  15. Ma tête, mon coeur et mes couilles
  16. J’suis pas rentré
  17. À Montréal
  18. Voyages en train
  19. Langage du corps
  20. Ensemble

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