Revenge of the Trees

Francouvertes 2015 | Chandail de loup – De la bonne humeur avant tout

L’avant dernière soirée des éliminatoires des Francouvertes aura lieu lundi avec un programme plutôt tourné vers la musique traditionnelle québécoise. Parmi les 3 participants, Sors-tu.ca a choisi pour ses pools des Francouvertes Chandail de loup, un duo, composé de Florence Payette et Louis-Philippe Dupuy, qui s’inspire de la musique traditionnelle québécoise. Retour sur une discussion avec Louis-Philippe autour du projet, de son histoire et de ses ambitions.

Courtoisie de Chandail de loup

Courtoisie de Chandail de loup

Sors-tu.ca : Pourquoi avez-vous choisi de vous présenter aux Francouvertes ?  

Louis-Philippe : En fait on voulait surtout savoir si ce qu’on faisait c’était recevable aux yeux de l’industrie et des professionnels de la chanson au Québec.

Sors-tu.ca : Raconte un peu votre parcours et ce qui vous a poussés à créer Chandail de loup.  

Louis-Philippe : On s’est rencontrés à l’Ecole de la chanson, moi et Florence, il y a 5 ans. Et on a fait partie de divers projets. On avait des projets solo et à un moment donné j’ai fait la rencontre de la musique traditionnelle au Québec. J’ai vu un spectacle d’Yves Lambert, en trio, et là, je peux dire que la formule m’intéressait beaucoup. Il n’y avait pas besoin de beaucoup d’instruments, c’était plutôt la virtuosité des instrumentistes, la simplicité des paroles puis des chansons, et l’atmosphère que ça créait. Je trouvais que tout ça, ça pouvait rentrer dans un petit char et que c’était facile à transporter. On a décidé d’utiliser cette formule-là, et jusqu’à présent ça fonctionne assez bien.

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Courtoisie de Chandail de loup

Sors-tu.ca : Les groupes dont vous faisiez partie n’avaient pas du tout le même genre c’est ça ?

Louis-Philippe : Non ils n’avaient pas du tout le même genre. Je faisais partie d’un groupe plutôt post-punk francophone, on était plutôt rock engagé. Florence, elle, avait son projet personnel.

Sors-tu.ca : Finalement ça ne fait pas si longtemps que vous vous intéressez à la musique traditionnelle ?

Louis-Philippe : Là, ça fait plus d’un an.

Sors-tu.ca : Vous êtes originaires de la ville et vous y vivez toujours, c’est quand même drôle de vous décider à faire de la musique traditionnelle. Ce n’est pas un peu contradictoire ?

Louis-Philippe : Non pas du tout en fait. Dans la tradition québécoise, dans les grandes villes il y a toujours eu de la musique. D’ailleurs, je suis dans le conseil d’administration d’un organisme qui fait la promotion de la danse traditionnelle, puis de la musique (L’Espace Trad | SPDTQ). Ils organisent des veillées traditionnelles, des festivals, des rencontres… Fait que la musique traditionnelle est encore présente à Montréal et l’a toujours été. Donc ce n’est pas contradictoire du tout.

Sors-tu.ca : Vos paroles sont quand même modernes…

Louis-Philippe: Oui. Vraiment, le but c’est de s’inspirer. On ne dit pas qu’on est un groupe de musique traditionnelle, on ne fait pas de la musique traditionnelle, on ne joue pas le répertoire comme tel. On s’inspire de musique traditionnelle. C’était ça le but. On vit dans notre époque, fait qu’on veut parler de nous-mêmes, de ce que les gens vivent aujourd’hui. On s’inspire de la musique avec la podorythmie, avec la simplicité des paroles et des arrangements aussi, puis des propos qui vont directement au but.

Sors-tu.ca : Est-ce que vous avez pris des cours pour faire de la podorythmie ?

Chandail de loup : Non c’est venu tout seul en essayant sur une chaise et une planche de bois. On a essayé dans notre cuisine ! On a demandé des conseils, on a regardé quelques vidéos sur internet. Puis ça c’est sûr que, vu que je suis dans le milieu trad de Montréal, on peut toujours poser des questions. Quand on organise des veillées de danse traditionnelle, on voit comment ça fonctionne, on regarde ce qu’ils font. C’est une transmission de savoir d’une personne à l’autre.

Sors-tu.ca : Vos paroles sont souvent teintées d’humour, cela fait vraiment partie de votre identité ? 

Louis-Philippe : Bien sûr, c’est le but de Chandail de Loup, c’est de mettre de la bonne humeur. C’est de faire passer le message, parce qu’il y a toujours un petit message en arrière, on essaye parfois de traiter de sujets qui sont plus sérieux. On s’est fait dire que nos chansons faisaient sourire, et pour nous c’est une réussite, c’est un projet de bonne humeur.

Sors-tu.ca : Tu passes en effet des messages, comme sur Cons, où tu évoques un peu la politique.

Louis-Philippe: Ouais ! C’est mon reste de punk ! (rires) Le but ce n’est pas d’être politique, je peux en parler. Mais il n’empêche qu’il faut toujours qu’il reste une espèce de bonne humeur à la fin d’une chanson, à la fin d’un spectacle.

Sors-tu.ca : D’où vient le nom « Chandail de loup » ? 

Louis-Philippe : Si tu regardes les noms de groupes traditionnels, ils font toujours un peu référence soit à la nature, soit aux grands espaces, soit un hommage aux aînés, à nos ancêtres. Je trouvais que « chandail de loup », il y a comme plusieurs personnes qui commencent à en porter. Je trouvais qu’il y avait une connotation là-dedans qui faisait un appel à la nature, à l’histoire aussi, à la tribu, puis je trouvais que ça faisait assez moderne tout en étant rétro-kitsch.

Sors-tu.ca : Sur les photos, on vous retrouve souvent avec une tête de loup à la place du visage d’ailleurs !

Louis-Philippe : C’est vraiment le concept, il y a aussi beaucoup d’éléments de loup sur la scène quand on se produit. On est comme obnubilés par les loups en ce moment !

Courtoisie de Chandail de loup

Courtoisie de Chandail de loup

Sors-tu.ca : Pour le moment vous n’avez que 4 chansons disponibles sur bandcamp, mais est-ce que vous avez un album en vue ?

Louis-Philippe : On n’a pas d’album en vue, en fait on est en création. On s’approprie surtout le patrimoine. Moi je prends des cours de guitare avec la SPDTQ justement, avec un irlandais qui habite au Québec depuis très longtemps, qui me montre le répertoire traditionnel. Florence pratique sa podorythmie. Là on est en recherche, puis moi je continue à composer. On n’a pas d’album comme tel, mais on a d’autres chansons. On avait enregistré un petit EP pour s’inscrire dans les concours.

Sors-tu.ca : Est-ce que tu penses que la musique traditionnelle comme vous la faites est un avantage pour vous dans la compétition ?

Louis-Philippe : Oui, je pense que oui. La soirée de lundi, pour avoir entendu un peu, sera la plus débranchée. Ce qui est intéressant c’est que les Francouvertes soient intéressées à d’autres styles, moins rock, moins pesant comme son. Ce qui est le fun c’est que, tout en s’inspirant de la tradition on apporte un petit côté nouveau par les propos modernes. Ce n’est pas juste de la musique traditionnelle, donc je pense qu’on va réussir à se faufiler dans les Francouvertes. Puis on est deux, c’est spécial, on n’est pas un groupe comme tel même si ça va sonner quand même !

 

Chandail de loup sera lundi soir au Lion d’Or avec Emile Bilodeau et Dylan Perron et Elixir de Gumbo.

-Découvrez Emile Bilodeau sur Bible Urbaine.

-Découvrez Dylan Perron et Elixir de Gumbo sur Camuz

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