Francouvertes

Francouvertes 2018 – Soir 1 | Gabriel Bouchard, Raphaël Dénommé et zouz mettent la barre haute

Et c’est parti! Lundi marquait le début de la 22e édition des Francouvertes et ce sont Gabriel Bouchard, Raphaël Dénommé et zouz qui ont eu la lourde tâche de briser la glace. Presque tous ont su supporter la pression de la première, presque…

L’ex: Émile Bilodeau

Vu son jeune âge et sa carrière encore toute neuve, c’est difficile d’imaginer Émile Bilodeau comme une « ancien ». Pourtant, c’est durant la 19e édition qu’il foulait les planches du Lion d’Or pour la première fois. Comme le veut la tradition, il était chargé de venir « casser » une nouvelle chanson dans le cadre de la série J’aime mes ex qui se tiendra avant chacune des soirées des préliminaires et des demi-finales.

Émile a lancé sa courte prestation sur son hit J’en ai plein mon cass, au grand plaisir de la foule qui chantait en choeur. Toujours aussi amical, il blaguait entre ses chansons–bien qu’on lui suggère de laisser de côté les blagues d’avortement–, visiblement nerveux avant d’avoir à en « casser » une.

Il n’avait pas à être stressé puisque le nouveau morceau était du Émile Bilodeau tout craché. Jeux de mots, belles images et riffs de guitare sympathiques, comme à son habitude. Il a terminé le tout avec Ça va en nous souhaitant une bonne édition 2018.

Gabriel Bouchard

Bleaché et moustachu, Gabriel Bouchard était le premier aspirant au titre de vainqueur des Francouvertes à monter sur scène lors de cette première soirée des préliminaires. Il était bien accompagné des gars de Gazoline, eux qui s’étaient rendus à la finale de la 16e édition des Francouvertes et qui lui servaient de band pour la soirée. C’était une bonne chose qu’ils ne se présentaient pas en band puisqu’on les voyait chacun évoluer sur scène séparément.

Dès les premières notes de son premier morceau, on a tout de suite entendu le potentiel commercial de Gabriel Bouchard. C’était probablement dû au fait que ça sonnait très presque trop comme Gazoline: du rock-pop efficace et familier. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi puisqu’on peut tous s’entendre pour dire que c’est bon. Ça ne réinvente rien, mais ça marche.

Après trois morceaux, Gabriel Bouchard a changé sa guitare électrique pour une guitare acoustique alors que ses musiciens descendaient de scène. On nous annonçait alors une toune acoustique. C’était un moment tout désigné pour porter une attention particulière au texte. Ç’aurait peut-être été plus intéressant de développer un peu plus l’instrumentation pour qu’on se concentre moins sur les mots… Ses paroles auraient méritées d’être un peu plus réfléchies, ses images auraient peut-être été plus poétiques, moins faciles.

Le « romantisme » s’est prolongé jusqu’à la prochaine chanson qui avait été écrite pour une fille du secondaire sur laquelle il « trippait dessus raide » avant qu’elle se fasse une blonde. La finale était intéressante et assez groovy, nous laissant sur un bon souvenir de leur premier passage.

Raphaël Dénommé

L’initiateur du castor-blues québécois était le deuxième à se présenter devant la foule des Francouvertes et déjà on voyait qu’il avait un bon fan base, si on se fiait aux cris épars dans la foule. Tout droit sorti de Varennes, Raphaël Dénommé et son band témoignaient beaucoup plus de la chimie qui les unissaient que leurs prédécesseurs.

Il était toutefois très nerveux, et malheureusement pour lui, on l’a un peu trop senti. Ses interactions avec son public étaient maladroites, mais au moins, sa performance était suffisamment assumée pour qu’on l’oublie un peu. Sa voix était granuleuse à souhait et ses mélodies étaient bien travaillées et groovy. Ça nous rappelait un Bernard Adamus plus dansant et plus propre. On pouvait facilement visualiser le niveau de plaisir qu’on pourrait avoir là-dessus en festival.

Malgré la nervosité, Raphaël Dénommé a réussi à faire embarquer la foule, à nous faire taper dans les mains ou de répondre à leur « Cas! » par un « Tor! » motivé. Lui aussi a traversé un moment down tempo en milieu de parcours qui était mieux réussi que le premier, puis a enchaîné vers une finale entraînante, guitare en boîte de carton à l’épaule. Le castor-blues a fait ses preuves, mais encore une fois, ça ne réinventait rien, c’était somme toute très efficace.

zouz

Ils étaient peut-être troisièmes, mais zouz a su nous en mettre plein les oreilles en fin de soirée et mettre la barre très haute en fin de parcours. C’était les premiers de la soirée qui semblaient nous présenter du contenu totalement original. Le tout a débuté sur une intro dissonante avant de plonger dans un premier morceau rentre-dedans.

Honnêtement, tout nous rentrait dedans: le son, la basse et la qualité de l’ensemble. Tout semblait absolument calculé pour atteindre le résultat escompté. On avait l’impression d’entendre un espèce de jazz expérimental version rock. On a malheureusement que très peu de temps pour s’attarder aux paroles parce ça passe tellement vite et que le son ne le permettait pas, mais dans ce cas-ci, ce n’était même pas grave.

Bien qu’ils n’ont pas présenté de morceau typique acoustique comme les deux autres, zouz a su nous offrir plusieurs styles en une courte performance, sans jamais s’essouffler. Ils nous ont démontré une incroyable polyvalence et une grande connaissance musicale pour un trio de jeunes musiciens.

Coup de coeur particulier pour le bassiste Étienne Dupré qui dansait continuellement derrière sa basse. On aimait spécialement ses souliers à velcro.

Verdict

Comme prévu, c’est zouz qui s’est hissé en tête du palmarès, suivi de Gabriel Bouchard et Raphaël Dénommé en troisième. Sans surprise, les nerfs de Dénommé se sont trop faits sentir ce qui explique assurément sa position. On leur souhaite tous de conserver leurs places au sommet, mais en voyant ce qui s’en vient, on ne peut que croiser les doigts sans grande conviction.

Palmarès après 1 soir

  1. zouz
  2. Gabriel Bouchard
  3. Raphaël Dénommé
  4. à venir
  5. à venir
  6. à venir
  7. à venir
  8. à venir
  9. à venir

Événements à venir

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