Gala de l'humour aveugle

Gala de l’humour aveugle 2016 | Casser du matériel pour une bonne cause

Chaque année depuis 2004, la Fondation des aveugles du Québec organise deux galas humoristiques pour amasser des fonds. Pour souligner son vingt-cinquième anniversaire, elle s’est offerte une prestigieuse brochettes d’invités allant de Martin Petit à Louis-José Houde. Samedi soir dernier, les nombreux spectateurs réunis au Théâtre St-Denis a eu droit à une enfilade de divertissement d’environ quatre heures (!) qui a, dans l’ensemble, brillamment allié numéros bien rodés et la présentation de nouvelles blagues. 


L’ingrate tâche d’animer la soirée a été confiée à l’humoriste Mathieu Cyr. Considérant qu’il a solidement punché au moins une fois à chacune de ses interventions et que ces dernières ne manquaient jamais de pertinence, on peut dire qu’il a relevé sa mission avec brio. Passant dans le tordeur de manière incisive des sujets aussi variés que la politique, la pornographie et les jeux de mots, le jeune papa a prouvé qu’il est fin mûr pour un projet solo destiné à un large public.

Pierre-Bruno Rivard, chroniqueur à l’émission Entrée Principale, a ouvert le bal. Franchement sympathique et charismatique, celui qui a présenté le spectacle solo En Théorie  cet été au Zoofest s’est introduit en parlant entre autres de l’importance de sentir que son père est fier de lui, même lorsqu’il répare son climatiseur. Le public lui a réservé que quelques rires timides, démontrant que cet humour léger qui n’engendre pas de grands éclats d’hilarité n’était pas le meilleur choix pour débuter la soirée.

Qu’à cela ne tienne! François Massicotte est ensuite monté sur scène et a séduit la foule, spécialement les spectateurs de plus de 50 ans. Le populaire humoriste a abordé les hauts et les bas reliés à l’éducation de quatre enfants de moins de 15 ans. Les rencontres de parents, les allergies qui complexifient la création des lunchs, la mise en forme, les mésaventures en camping… Même si un bon nombre de blagues demeuraient convenues et prévisibles au possible, le public, visiblement interpellé par ces thèmes, a manifesté sa satisfaction par une généreuse ovation.

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Seule humoriste féminine de la soirée, Korine Côté a livré un efficace numéro qui critiquait le mauvais service au volant de Tim Hortons et le manque d’intimité dans un avion, qui est pourtant, selon elle, le moyen de transport le plus relaxant. Dynamique, la jeune femme, qui en est à ses derniers miles avec le spectacle Mon Show , a fait rire à un rythme constant, offrant ainsi une prestation qui ne traînait nullement en longueur.

Pour clore la première partie du gala, Martin Petit, armé d’un tabouret et d’une feuille, a testé du nouveau matériel. Les premières minutes ont laissé présager un numéro nébuleux peu comique. Les réflexions de l’humoriste sur les menstruations ont bien besoin de raffinement et de mordant. Heureusement, ce thème a bifurqué vers la vision du féminisme de notre pêcheur préféré. Petit semblait alors plus à l’aise. Sans filtre, il a dénoncé avec une justesse siderante la culture du marathon (et autres Color me rad, Spartan Race et Iron Man) ainsu que le narcissisme des sportifs sur les réseaux sociaux qui se vantent sans gêne de leurs exploits (comme l’a si bien l’humoriste, les temps d’une course, on s’en col…).

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Après l’entracte, Louis-José Houde a pris d’assaut la salle pour offrir également des anecdotes fraîches. L’animateur du Gala de l’ADISQ , que nous pourrons apprécier au cinéma en 2017 dans Ça sent la coupe et De père en flic 2, a fait crouler de rire la génération des 20/35 ans avec sa bouille adorable, ses expressions finement étudiées et son exceptionnel sens du timing. Il a très bien interagi aux réactions de la foule et limité les dégâts lorsqu’il était victime de blancs de mémoire. La touchante portion dans laquelle l’humoriste déclare que certaines rides doivent apparaître sur notre visage (une ride de ski, une ride de parachute…) prouve qu’il en faut impérativement une autre: celle de le voir au moins une fois en spectacle. Il a magnifiquement terminé son segment en expliquant comnent il a su qu’il voulait vivre de l’humour après avoir fait l’amour pour la deuxième fois.

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Le duo Corbeil et Maranda, composé de Jean-Marie Corbeil et François Maranda, a souffert d’un ordre de passation assez discutable. En plus de devoir succéder à la grosse pointure qu’est Louis-José Houde, il devait , aux alentours de 23h12, divertir avec un numéro portant sur l’aide à mourir. Interprétant deux frères qui hésitent à accomplir la volonté ultime de leur père, les humoristes ont proposé un numéro à la finale sobre et poignante qui, toutefois, manquait globalement de rythme.

Le second duo programmé dans la soirée, les légendaires Dominic Sillon et Martin Cloutier, a scellé le gala sur une excellente note devant un public conquis d’avance. Venus présenter un extrait de leur spectacle Fou, les amis et collègues depuis plus de 24 ans ont principalement charmé grâce à des improvisations absolument désopilantes. Survolté, Dominic attrapait habilement au bond toutes les perches tendues par Martin. Le jeu physique inépuisable du premier contrastait parfaitement avec le calme du deuxième. Les blagues qui ont déclenché le plus d’éclats de rire ont été celles sur les nouvelles tendances sexuelles étranges comme les condoms qui illuminent dans le noir.

Enfin, malgré quelques moments tombant à plat, le gala de l’humour aveugle 28 n’a pas déçu et a donné hâte à la prochaine édition!

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