Les Grands Ballets

Giselle à Wilfrid-Pelletier | Féérie fantomatique

Hier se tenait la première de « Giselle », une production des Grands Ballets Canadiens, où l’amour, peu importe l’ampleur du parjure et du désespoir causé par l’être aimé, triomphera toujours.

 


Une pièce couverte d’éloges

Chorégraphiée par Ivan Cavallari d’après Maurice Petipa, la pièce est souvent couverte d’éloges quant à son adaptabilité à être racontée par un ballet. Giselle, jeune paysanne, s’amourache d’Albrecht, qui se trouve à être un duc déjà promis à une autre. Lorsque Giselle découvre le pot au rose, elle a le coeur brisé au point d’y trouver la mort.

Après sa mort, un femme fantomatique nommée Myrtha, reine des Wilis, invoque le fantôme de Giselle afin de se venger de cet ingrat amant. Les Wilis sont les fantômes de jeunes filles vierges qui sont mortes avant de s’être mariées et prennent leur revanche sur les hommes qui les ont délaissées en les faisant danser jusqu’à ce que mort s’en suive.

Giselle joindra cette troupe spectrale, mais refusera de faire mourir son amant, l’extirpant des griffes des Wilis et le laissant partir.

Ballet en deux actes au décor minimaliste

Le ballet, qui se divise en deux actes, débute avec Hilarion, personnage dans le cercle social de Giselle qui est complètement épris de la demoiselle, qui sera bientôt rejoint par Giselle et des personnages de son village. L’arrivée du duc Albrecht est intrigante, puisqu’il dissimule consciencieusement son épée dans une botte de foin puisqu’elle pourrait compromettre son identité jusqu’alors dissimulée.

S’ensuit un ballet (c’est le cas de le dire) entre Giselle et Albrecht où leur amour grandit peu à peu, entrecoupé de scènes avec l’ensemble du corps de ballet. Le décor est plutôt minimaliste, trois bosquets de fleur éparpillés çà et là avec un petit promontoire au centre du bosquet central. Pour le deuxième acte, la pierre tombale de Giselle sera ajouté à l’espace scénique.

L’arrière-plan était plutôt un immense rideau, sur lequel des projections de paysages étaient montrées, changeant subtilement, sans engendrer de cassures d’atmosphère, simplement des transitions très agréables.

Hilarion fera la découverte fatale qui mettra fin au premier acte : l’épée finement conçue du duc. Le village entier sera choqué par la révélation, mais Giselle sera prise d’une folie qui la mènera au cercueil. Le rideau tombe et le deuxième acte commencera sous peu.

Un mariage subtil entre musique et danse

Tout au long du spectacle, la musique, interprétée par l’orchestre des Grands Ballets, se mariait de façon si nette, mais si subtile, à la danse, qu’aucun des deux médiums ne s’en trouvait enterré. Cette composante live ajoute une authenticité supplémentaire à un spectacle qui est déjà au sommet de son art.

Après une salutation brève du chef d’orchestre en contrebas, Myrtha, reine des Wilis, vêtue d’une longue robe blanche au corsage diamanté, viendra chercher le fantôme de Giselle afin de lui offrir la possibilité de se venger. La particularité unique des styles des deux danseuses était foudroyante. Myrtha, une reine à la stature imposante, au rôle macabre, mais à la fois si fort, créait un contraste évident avec Giselle, la jeune paysanne douce soumise à son amour.

Les Wilis, dansées par de jeunes filles également complètement vêtues de blancs, s’entrelaçaient dans des mouvements gracieux, mais remplis de force et parfois d’urgence, évoquant ce pouvoir qu’elles ont sur les hommes. La synchronisation et surtout l’absence de bruit malgré la présence d’une vingtaine de ballerines sur scène créait un réel ballet fantomatique.

Le duc Albrecht fera son retour sur scène, croyant voir Giselle, la poursuivant, mais en vain. Elle réussit finalement à le retrouver, juste assez longtemps pour le tirer des griffes des Wilis et le faire partir. Le rideau se ferme sur le duc, laissant tomber en morceaux le bouquet de fleurs destiné à la tombe de Gisèle.

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