Glengarry Glen Ross

Glengarry Glen Ross au Théâtre du Rideau Vert | Une adaptation fidèle et solide

Frédéric Blanchette et Denis Bouchard, qui signe une version francophone de Glengarry Glen Ross présentée au Théâtre du Rideau Vert, ont accompli tout un tour de force en reprenant cette pièce écrite en 1983, originellement en anglais. Retour sur une adaptation au texte éloquent et toujours d’actualité.


De l’anglais au français, il se perd parfois des expressions qui se traduisent plus ou moins et un rythme qu’ont naturellement les anglophones. Heureusement, Frédéric Blanchette et Denis Bouchard ont laissé certains termes dans leur langue originale laissant au texte son essence américaine et l’empreinte de l’auteur David Mamet.

La pièce se déroule donc en 1986, à Chicago, où quatre agents immobiliers se livrent une compétition de vente qui les pousse à faire une panoplie de coups bas pour arriver à leurs fins. Éric Bruneau en jeune vendeur prospère fendant, prévisible, mais qui cadre tout de même parfaitement et Denis Bouchard en Shelly « The machine » Levene, ancien « top closer » qui en arrache, sont impeccables.

Même si les deux têtes d’affiche prennent beaucoup de place, l’autre duo de vendeurs est aussi saisissant. Hilarant dans une des premières scènes au restaurant, Mani Soleymanlou rend le personnage naïf de Aarono aussi marquant que le faisait Michel Perron dans la version anglaise (en 2014) et Fabien Cloutier, dans la peau du ratoureux Moss s’est même mérité des applaudissements à la fin d’une autre scène.

L’ambiance créée ajoute aussi à la qualité de cette adaptation grâce à la mise en scène de Frédéric Blanchette. Derrière le bureau déprimant se dresse un mur de ruelle où il pleut sans cesse, donnant à la pièce le ton cynique pour laquelle on la connaît. Bien qu’un peu plus comique que la version anglophone, Glengarry Glen Ross reste un portrait assez sombre du capitalisme.

Avec des comédiens de haut calibre, l’histoire et l’humour noir intemporel de David Mamet remodelé habilement rend plus que justice à la pièce originale, y donnant même un vent de fraîcheur. Si certaines scènes de la version originale traînaient en longueur, la force de Frédéric Blanchette et de Denis Bouchard aura aussi été d’accélérer le rythme de l’intrigue.


*Glengarry Glen Ross est présenté au Théâtre du Rideau Vert jusqu’au 27 février.

 

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