Iceland Airwaves 2016 – Chapitre 1 | 8 découvertes islandaises qu’on y a faites

Le festival Iceland Airwaves tire à sa fin : il ne reste plus que la soirée de clôture, avec le grand spectacle de PJ Harvey au Vallshölin, après quoi nous devrons dire au revoir à la magnifique ville de Reykjavik. Entre-temps, Sors-tu.ca a eu l’occasion d’arpenter les petits lieux de la ville, à la recherche des petites perles musicales que la scène locale islandaise avait à nous offrir. Voici 8 découvertes qui ont attiré notre attention.

1. Dream Wife

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Dream Wife, c’est de la pop bonbon toute féminine à laquelle on aurait injecté une bonne dose d’énergie punk et une signature sonore limite grunge. Sur scène, la chanteuse Rakel Mjöll – que nous avions découverte l’an dernier au sein du groupe Halleluwah – attire tous les regards, non seulement parce qu’elle est magnifique, mais parce qu’elle transpire la confiance en soi et le plaisir brut de se retrouver sur scène. Une frontwoman comme on en trouve peu, et pas seulement en Islande.

Rakel est la seule Islandaise au sein du groupe, ses deux collègues étant britanniques : la guitariste Alice Go et la bassiste Bella Podpadec. Sur scène, un batteur les accompagne, et à mi-chemin dans la prestation que nous avons vue au Gamla Bíó, Vigdís Howser Hardardóttir, du collectif rap féministe Reykjavikurdætur, s’est jointe à la partie de plaisir, dans l’esprit de collaboration qui subsiste au sein de la communauté artistique reykjavikoise. Le tout donnait un spectacle énergique, captivant, jamais ennuyant.

2. Pink Street Boys

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On raconte que les Pink Street Boys oeuvraient davantage dans un registre psych-rock par le passé, avant de dévier vers une approche plus garage rock, directement dans les dents. Le groupe en provenance de Kópavogur, une banlieue industrielle de Reykjavik, semble avoir trouvé sa niche dans ce rock cru qui bardasse, et le public réuni au Húrra ce soir-là manifestait son enthousiasme en se brassant le mosh pit joyeusement. Pas facile à photographier, dans les circonstances, mais le maelstrom créé par leur puissante énergie invitait de toute façon à laisser le calepin et le kodak de côté pour se mêler à la marée humaine !

3. Liima

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On triche un peu avec celui-ci, puisque le groupe est techniquement danois (et non islandais). Qu’à cela ne tienne, Liima est une découverte scandinave renversante, alliant électro-pop à une approche somme toute assez expérimentale et psychédélique. Un genre de mélange entre Animal Collective, Neon Indian et l’effet d’un cap d’acide.

Après quelques recherches, on réalise que le groupe est formé de l’hallucinant percussionniste finlandais Tatu Rönkkö (qui y va notamment de tonitruants solo de triple-bass-drum-machine!) et de trois membres du groupe danois Efterklang, soit Mads Brauer, Casper Clausen et le très-très-souriant bassiste moustachu Rasmus Stolberg. Leur premier album, intitulé ii, était lancé en mars dernier sous la prestigieuse et toujours fiable étiquette 4AD. Pas étonnant qu’on ait autant aimé ça !

 

4. Krakk & Spaghetti

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S’il y a une mouvance musicale en explosion en ce moment en Islande, c’est bien la scène rap. Ça pullule de rappeurs doués et engagés, comme le duo Ulfur Ulfur, l’excellent Kött Grá Pje, le collectif de rap féministe Reykjavikurdætur et ce tout nouveau trio nommé Krakk & Spaghetti (qui signifie littéralement « du crack et du spaghetti »).

Avec un nom comme ça, on devine que le trio ne se prend pas trop au sérieux. Même qu’on raconte qu’ils se sont d’abord formés afin de participer à un concours de la pire chanson, et seraient arrivés deuxièmes. Fiers de ce « succès », ils ont entrepris d’en écrire davantage, et se retrouvent désormais sur un certain élan, reconnus pour leur originalité et leur cran.

Accoutrements étranges, chevelures roses et souliers qui produisent de la lumière, on comprend que leur look excentrique est au diapason d’une musique sans complexe.

5. Teitur Magnússon

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Magnússon est un reggaeman ayant oeuvré au sein du très populaire (du moins, ici en Islande) groupe Ojba Rasta, mais il sévit également en solo. Sa « pop optimiste » est relevée, bondissante, agréable et légère. Derrière son look de viking (cheveux longs blonds et barbes fournies), Magnússon est davantage hippie qu’autre chose.

Plutôt rafraîchissant, surtout lors d’une soirée où la majorité des bands que nous avons vus donnaient plutôt dans le dramatique et/ou vaporeux.

6. RuGl

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Deux frangines d’à peine 14 ans aux mélodies mélancoliques et aux harmonies de voix charmantes. Inutile de dire que le tout n’est pas encore pleinement à maturité, mais les éléments de base laissent entrevoir une carrière brillante qui n’a pas fini d’impressionner.

7. Kælan Mikla

Encore une fois, un projet un peu embryonnaire et donc pas vraiment à maturité encore. Mais le trio goth-synth-punk tient quelque chose : un son un peu mystérieux, des rythmes mid-tempo martelés au drum machine, un chant presqu’en détresse. Le son d’une jeunesse reykjavikoise qui ne craint pas d’exprimer son spleen et de l’exploiter musicalement.

8. Lára Rúnars

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Sa bio indiquait des inspirations de Tom Waits, Leonard Cohen et Nick Cave, et mentionnait que son père faisait partie du populaire groupe Grafík. En soi, c’était assez pour piquer notre curiosité.

Ses chansons plus posées laissent effectivement paraître des relents de Cave et Waits, et les textures musicales de celles-ci sont à l’avenant. Son chant appliqué porté par une voix singulière fait alors particulièrement son effet.

Certains morceaux plus dansants font plutôt dans la synth-pop, rappelant la décennie 80. On la sent expérimentée, en pleine possession de ses moyens.

Belle découverte, pour ceux davantage à la recherche d’une artiste accomplie.


Nos partenaires dans cette aventure

Notre voyage en Islande est rendu possible grâce à la participation de :

– la compagnie aérienne Icelandair, qui offre depuis mai dernier des vols directs Montréal-Reykjavik.

– l’hôtel CenterHotels Arnarhvoll, hébergeur officiel d’Iceland Airwaves.

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