Iron Maiden

Iron Maiden au Centre Bell | L’immuable communion

Dans le cadre de leur tournée mondiale « Legacy Of The Beast », Iron Maiden faisait escale lundi soir à Montréal avant de rallier Québec mercredi. Pour leur première date au Canada, le groupe de heavy métal britannique aura donné un show hallucinant aux près de 16 000 fans présents au Centre Bell.

 


 

Si l’antre du Canadien de Montréal affichait complet ce soir là (il ne restait que six tickets en vente au guichet), c’est sans nul doute parce que le sextet formé à Londres présente, en carrière, des chiffres vertigineux. Pas loin de 100 millions albums vendus et des tournées mondiales à la pelles, le tout combiné à une image de marque qui fait la renommée du groupe depuis près de 50 années. En fait, l’exercice est simple : il suffit de s’installer quelques minutes à l’entrée de l’aréna pour constater, dans les longues files d’attentes, des chandails affublés de la fameuse typographie qui seront évidemment portés fièrement jusque sur le devant de la scène.

On y retrouve donc des images iconiques reprenant allégrement des éléments historiques, parfois fantastiques, de récits du Royaume-Uni. Et le public, totalement investi, aura sûrement apprécié le fait de retrouver ces images irremplaçables dans un format géant interprété, parfois par les musiciens eux-même, mais surtout par des marionnettes géantes ou des figurants.

Une mise en scène grandiose

Il y a de ces groupes qui ont vécu et ne suivent pas la cadence. Il y a aussi ces groupes qui, malgré le poids des ans, donnent le meilleur sur scène sur un rythme effréné. S’il fallait faire un choix, Iron Maiden irait sans nul doute dans la deuxième catégorie. Fêtant demain ses 61 ans, le chanteur Bruce Dickinson aura su maintenir pendant près de deux heures le public en haleine par ses déplacements latéraux et verticaux, grimpant très souvent sur la massive structure faisant dos au batteur Nicko McBrain.

Le spectacle commença d’ailleurs par une mise en bouche intéressante. Le public assiste dès lors au premier des seize tableaux proposés durant le spectacle, l’amenant au cœur de la désolante deuxième Guerre Mondiale suite à un discours de Churchill diffusés sur grand écran. Un immense avion apparaît tandis que les basses de Steve Harris commencent soudainement à se faire sentir. Le public est à quelques instants de vivre l’entrée fracassante sur scène de Dave Murray, Adrian Smith et l’incontournable Janick Gers. Les riffs et solos des trois guitaristes affluent dès lors tels des bombes sur le Vieux-Continent pendant que de son côté, le mythique chanteur harangue la foule dans un excellent français qu’il exercera davantage après l’énergique titre 2 Minutes to Midnight.

Il y a des personnes qui disent que le hard rock, c’est fini, c’est terminé. Non, je pense qu’il y a quinze mille personnes ici qui disent non !

Pendant l’heure et quart qui suivra ce moment de partage, le groupe ne le lâchera pas son public et jouera avec autant d’intensité qu’à leurs débuts, mot d’ordre de ce « Legacy Of The Beast Tour ».

Les transitions entre les morceaux sont parfaites, laissant le soin au spectateur de vivre un moment de suspense avant de voir apparaître, à chaque fois, de nouvelles toiles en fond représentant les thématiques abordées généralement par les illustres titres du groupe britannique.

Il y aura cette bataille grandeur nature sur The Trooper, puis cette imposante église qui se révéla sur Revelation avant que le public assiste à l’un des plus beaux titres de ce set à savoir For the Greater Good of God (quel échange de solos entre les guitaristes !). Plus tard viendra aussi cette mise en scène plongeant le spectateur dans les entrailles de l’enfer sur Sign of the Cross qui précède la montée au ciel d’un ange déchu géant sur Flight of Icarus. Iron Maiden aura gâté son public.

 

Un spectacle pour toutes générations

De toute évidence, le public ne pouvait en rester là, surtout pas après avoir vécu des moments aussi forts que ceux proposés par le groupe formé à Londres. Un rappel sera assez vite offert, comblant les dernières attentes par les interprétations réussies de The Evil That Men Do, Hallowed By The Name et surtout l’incontournable Run to the Hills qui fit, une dernière fois, rugir l’importante foule qui comblait aussi bien tous les sièges du Centre Bell que ce parterre prêt à lancer des moshpits.

Poings levés dans une communion immuable, toutes les générations sont représentées au sen de cette foule qui laisse, derrière elle, l’image d’un petit garçon brandissant son bras de joie pendant son père, exultant, chante inlassablement les paroles de ses idoles de jeunesse.

 

Liste des chansons

  1. Aces High
  2. Where Eagles Dare
  3. 2 Minutes to Midnight
  4. The Clansman
  5. The Trooper
  6. Revelations
  7. For the Greater Good of God
  8. The Wicker Man
  9. Sign of the Cross
  10. Flight of Icarus
  11. Fear of the Dark
  12. The Number of the Beast
  13. Iron Maiden

Rappel

  1. The Evil That Men Do
  2. Hallowed Be Thy Name
  3. Run to the Hills

 

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