Jean Leloup

Jean Leloup: des retrouvailles à la hauteur

Ça faisait un bail que Jean Leloup n’était pas monté sur une scène montréalaise pour y donner un show complet et soyons francs, plusieurs avaient les jetons.

Ses frasques habituelles, ses humeurs imprévisibles, son indocilité légendaire nous portaient à croire qu’un « vendredi 13 » en compagnie de John the Wolf comportait sa part de risques.

Les appréhensions ont vite été dissipées lorsque Leloup, entouré de ses pots musiciens, s’est pointé sur une scène épurée, avec une sono impeccable. L’emphase était mise sur la musique, et la magie pouvait opérer : l’Artiste étant dans son élément, son terrain de jeu, et le public étant fébrile et bien ouvert à se mettre de la musique plein les oreilles.

Entre Jekyll et Hyde

Les adeptes, jeunes et vieux, bourrés dans un Métropolis comble ont eu droit à un parfait équilibre entre le musicien sauvage qui refuse de se conformer à l’image type d’une icône du rock, le talentueux créateur de chansons et le fougueux interprète.

Anti-nostalgique notoire, Leloup s’est bien gardé de nous balancer les méga-succès qui auraient été incontournables pour n’importe quel autre artiste. Pas de I Lost My Baby, ni Le Dôme, ni Le Monde est à pleurer. Pas de Cookie, d’Isabelle, de Johnny Go ou de Ballade à Toronto non plus. Bref, vous pouvez prendre la compilation de ses meilleurs succès… et l’oublier pour la soirée!

Mais avec un vaste répertoire si apprécié du public, les emprunts au passé étaient tous bien reçus. Leloup, lui, s’amusait ferme à transformer Faire des enfants, La Chambre, La Vallée des réputations et Sang d’encre en longs jams.

Pas besoin de se mettre la tête dans le sable et ignorer son album Mexico (paru sous son vrai nom). Leloup a aussi mordu à pleine dent dans Everybody Wants to Leave et la très jolie L’Innocence de l’âme.

Mais ce qui devait réjouir encore plus Leloup, c’est d’entendre la foule fredonner en cœur les paroles des chansons de son nouvel album Mille Excuses Milady, même pour les titres qui n’ont pas joué à la radio.

Comme ils me font peur, Les Moments parfaits, Laisse-moi et Lucie avait droit à la même attention que le répertoire familier du chanteur.

Bien entouré

Un coup de chapeau s’impose pour les trois musiciens qui accompagnaient Leloup ce soir-là. Tout particulièrement pour le bassiste Charlie Yapo et le batteur Alain Berger qui formaient une section rythmique solide, rehaussant régulièrement les chansons d’un groove proche du «dub».

Avec une telle troupe et un Leloup motivé et

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