Joyeux Calvaire - Hommage aux Cowboys Fringants (Cirque du Soleil)

Joyeux Calvaire, hommage aux Cowboys Fringants du Cirque du Soleil à l’Amphithéâtre Cogeco | Folklore fusion


C’est mercredi soir que se tenait la première du très attendu hommage aux Cowboys Fringants du Cirque du Soleil: Joyeux Calvaire. Cinquième volet de la série hommage présentée à l’Amphithéâtre Cogeco, on peut dire que le spectacle porte bien son nom: en véritable mise en scène des aléas de la vie, on assiste à un univers vrai, authentique, mais surtout joyeux et bon enfant.

Et cette énergie taquine est particulièrement présente au sein de la troupe de danseurs et d’acrobates. Leur synergie contribue grandement à créer un esprit familial tissé-serré bien de chez nous et colle à merveille à l’univers des Cowboys Fringants.

Il faut dire que le talent des artistes était mis en scène par un trio artistique qui a fait ses preuves (et qui était aussi récemment derrière la revisite du classique Alegria): Jean-Guy Legault, Jean-Phi Goncalves et Emilie Therrien.

La dimension acrobatique fait d’ailleurs preuve d’une simplicité inventive. Sous la direction d’Émilie Therrien, quelques numéros ressortent du lot et contrairement à ce qu’on voit souvent dans les productions du Cirque du Soleil, ce ne sont pas ceux qui se veulent les plus impressionnants. Le lien ou les transitions entre les différents tableaux est parfois difficile à suivre, mais les numéros sauvent souvent la trame narrative décalée.

On pense notamment au numéro de corde pendule d’un couple, sur la chanson Plus rien, où les mouvements de l’un influencent inévitablement ceux de l’autre. Une danse poétique aérienne qui illustre de manière pertinente et subtile les propos du texte. Dans un genre similaire, le cadre russe, où un acrobate fait virevolter sa collègue à bout de bras, en hauteur, sur les notes entraînantes de Bye Bye Lou (issue du plus récent album, Octobre) soutient le public en haleine et se veut une superbe métaphore imagée des hauts et des bas de la chasse séductrice de la vie à deux. Mention spéciale aussi à l’agilité presque magique de la manieuse de cerceaux. On se demande encore comment elle arrivait à les faire rouler de la sorte sans mécanisme extérieur.

Côté musique, les arrangements ou la touche bien particulière de Goncalves était disons moins présente que dans les autres spectacles de la série (ou même dans Alegria). Il semblait y avoir une certaine retenue dans l’adaptation qui se voulait surtout orchestrale. Exception faite pour la chanson Le gars d’la compagnie, remixée à souhait où l’on sent que le musicien s’est gâté. Le tout accompagné d’un numéro de danse fort réussi, mais qui détonnait fortement de la direction du reste du spectacle. Le contraste automnal-folklorique-chaleureux vs ce numéro froid-industriel-saccadé était palpable, mais pas nécessairement de mauvais de goût. On aurait aimé sortir davantage du cadre au cours de la soirée comme durant ces quelques minutes.

La danse tient d’ailleurs une place de choix dans pratiquement chaque spectacle de cette série hommage, mais dans celui-ci, le talent des danseurs fait briller la discipline. Mélangeant les genres, passant des styles urbains en y intégrant des mouvements plus traditionnels: c’est pour ça qu’on a envie de nommer ça du genre de folklore fusion. Juste avant le dernier numéro du spectacle, sur la chanson Droit devant, la troupe offre une chorégraphie très mouillée qui devrait en fait clore le spectacle! L’effet de surprise, la cohésion entre les danseurs, le style et l’énergie qui se dégage de ce numéro a tout pour bien terminer la soirée avec une fougue bien propre à celle des Cowboys Fringants.

Au final, c’est encore une fois une production réussie, tout en nuances et en émotions qui nous permet de bien plonger dans l’univers du quintette fringant. Bien sûr on y revisite plusieurs de leurs succès (Toune d’automne, La manifestation, Break syndical, etc.), mais on s’adonne aussi à quelques pièces de répertoire que l’on redécouvre complètement.

Le spectacle Joyeux Calvaire, hommage aux Cowboys Fringants conçu par le Cirque du Soleil est présenté à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières jusqu’au 17 août 2019.


Grille de chansons

  1. Les routes du bonheur
  2. Break syndical
  3. Les hirondelles
  4. La cave (avec extrait d’En berne)
  5. Bye bye Lou
  6. Pub Royal
  7. Joyeux calvaire!
  8. La tête haute
  9. Le gars d’la compagnie
  10. Plus rien
  11. La manifestation
  12. La dévisse
  13. Toune d’automne
  14. Pizza galaxie
  15. Les étoiles filantes
  16. Droit devant
  17. Par chez nous

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