crédit photo: Lydia Kitto
Jungle

Jungle au Théâtre Corona | Soul sucrée pour salle comble

Envoûté par des tintes lumineuses et sonores ensoleillées, le public du Théâtre Corona a vécu un moment jovial ce mercredi soir en compagnie de Jungle ! Avec leur soul-pop sucrée, les Anglais ont sans problème dynamisé une salle chauffée à bloc.

La salle de la Petite Bourgogne se remplit tranquillement tandis qu’un duo électro-pop écossais complète les trente minutes qui leur sont allouées. Des sonorités parfois expérimentales qui trancheront finalement avec la musique qui suivra. Puis quelques applaudissements se font entendre, mais l’attente se fait surtout sentir. La musique ‘’amuse-bouche’’ est lancée et les techniciens de scène s’attellent immédiatement sur scène. Progressivement se dévoilent sous les draps noirs les instruments qui animeront la soirée. Dans le lot, une belle batterie Ludwig et ses acolytes percussions dominent toutes deux le public. Les signaux sont là, la soirée s’annonce rythmée. Et à quelques minutes de la montée sur scène de Jungle, la salle affiche désormais bel et bien complet. Il faut dire aussi que le succès du groupe s’est dessiné très rapidement il y a trois ans déjà avec leur premier album homonyme. Depuis, rien n’arrête le groupe originaire de l’ouest de Londres qui se prépare à sortir un deuxième album et dont certaines chansons seront jouées au Théâtre Corona.

 

Une entrée remarquée

Les lumières du Corona s’éteignent bien que subsiste un puissant spot lumineux jaune en fond de scène. Sur une musique instrumentale façon grand film hollywoodien, les musiciens entrent un par un et s’installent derrière leur instruments. Les leaders Josh Lloyd-Watson (chant, clavier, percussions) et Tom McFarland (chant, guitare, basse et clavier), tous deux vêtus d’une camisole blanche, prennent un malin plaisir à observer cette foule si nombreuse et enthousiaste. Après une entame plutôt mystique sur House in L.A., les Londoniens enchaînent rapidement sur Platoon. L’ambiance mauve et jaune des flashs lumineux qui éclairent le public et les musiciens rend ce moment enthousiasmant puisque l’on se croirait tout droit sorti des années 1970. La soul mid-tempo qu’offre ensuite The Heat confirme le talent des sept musiciens à capter l’attention par des rythmes qui font inévitablement danser dans une ambiance rouge.

 

La danse ne s’arrête pas

Puis deux nouvelles chansons seront jouées à la suite. Cherry est d’abord annoncée par Josh, qui en profite pour glisser tout l’amour qu’il porte pour cette ‘’fucking’’ city qu’est Montréal. La chanson, tranquille au premier abord, se nourrit tout de même d’éclats à la batterie qui se complètent par un riff de guitare soutenant la voix d’archange de la choriste. Ce moment de répit sera de courte durée puisque s’enchaîne l’excellente Beat 54, qui renvoie au soul-funk des années Bee Gees ou même au plus récent Lose Yourself To Dance de Daft Punk. Tout un univers que s’approprie Jungle au gré des ans.

Les premières notes de Crumbler seront ensuite jouées dans une réinterprétation plus dynamique qu’en version studio. On sent d’ailleurs le public de plus en plus enthousiaste. L’ambiance mauve rend le moment intime où tout le monde danse tout en restant subjugué par cette progression instrumentale qui clôture l’une des meilleures interprétations du concert. S’en suivront l’enjouée Lucky I Got What I Want et une nouvelle, Give Over, avant que Julia décoince définitivement tout le monde. L’ambiance est exquise avec ces lumières chaleureuses qui accompagnent les solos de percussions.

 

Une minutie d’orfèvre

La nouvelle Happy Man, sans trop de saveur, précède Lemonade Lake et Drops. Les débuts sensuels, joués au claquement de doigts, font imaginer des chansons douces. Mais il n’en est rien. La progression en sensationnelle et fait monter la température avant que la plus connue Busy Earnin’ vienne une première fois clôturer ce concert enivrant. Etonnement, personne ne filme avec son téléphone intelligent ce titre et pour une fois, cela fait du bien aux yeux. Josh Lloyd-Watson et Tom McFarland ne manqueront pas de remercier leurs musiciens et tous quitteront la scène après avoir laissé, une dernière fois, les percussions s’exprimer pour clôturer l’heure et quart de concert.

Le rappel sera la pétillante Time, le temps aussi pour Josh de demander une bière au vendeur ambulant et au groupe de jouer une dernière fois devant ce Théâtre Corona comble où n’importe qui en sortant recommanderait de voir Jungle en spectacle. Parce que derrière cette ambiance dandy assumée se cache aussi une minutie d’orfèvre où toute progression musicale semble maîtrisée. Et avec un mixage du son frôlant la perfection ce soir-là, apprécier cette musique à sa juste valeur devenait tout de suite plus simple.

 

Liste des chansons

  1. House in L.A.
  2. Platoon
  3. The Heat
  4. Accelerate
  5. Cherry
  6. Beat 54
  7. Crumbler
  8. Lucky I Got What
  9. Give Over
  10. Julia
  11. Happy Man
  12. Lemonade Lake
  13. Drops
  14. Busy Earnin’
  15. Time

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