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Just For Laughs 2015 | Le brillant gala d’Ellie Kemper

La série de galas Just For Laughs s’est poursuivie vendredi avec celui de la sympathique Ellie Kemper. La petite rouquine au bonheur facile a présenté des humoristes de grands talents qui ont fait rire et réfléchir le public.

La vedette d’Unbreakable Kimmy Schmidt y est d’abord allée de quelques gags sur le Canada, puis a tenu à partager sa joie dans une chanson un peu clichée qui finalement n’a rien d’heureuse, elle en chantera une version différente en fin de soirée pour quitter le public, un très bon clin d’œil à son personnage trop optimiste. Ellie Kemper a été excellente du début à la fin.

Pete Holmes a débuté la soirée avec un sketch tordant dans lequel il confiait être heureux et incapable de se mettre en colère. D’anecdote en anecdote, en passant d’un sujet inusité à un autre, comme l’explication du sommeil à un extraterrestre, Pete Holmes a mis la table pour un gala de qualité avec son stand up bien maîtrisé.

Debra DiGiovanni a ensuite littéralement bombardé le public de gags divers sur le climat sec de la Californie, son poids, sa peur des catastrophes naturelles et des meurtres avec un rythme essoufflant, mais bien soutenu. Drôle, mais sans plus, même si le public a semblé beaucoup l’apprécier.

Le comédien de Silicon Valley, Thomas Middleditch, s’est présenté avec son nom « tout droit sorti d’un roman de Charles Dickens » pour ensuite imiter une panoplie de personnages et recréer des scènes de son imagination. Son numéro s’est terminé sur l’idée qu’il se fait de la vie en dortoir, où les étudiantes s’entraînent à embrasser au lieu d’étudier, mais même dans ses fantasmes, il ne sera pas invité à pratiquer avec elles. Un humoriste de talent, mais surtout, un acteur même en faisant du stand-up.

L’inusité Reggie Watts n’a eu qu’à faire son entrée sur scène et jouer avec son pied de micro pour faire éclater la salle de rire. Après une chanson en français sur les coquilles St-Jacques et un peu de beatbox, l’humoriste a la chevelure éclatée a élaboré une théorie semi compréhensible sur le rire qui s’est finalement conclu par : « riez, juste pour rire.»

 

Humour culturel à l’américaine

Décrit comme « le nerd des nerds », Chris Hardwick est arrivé sur scène en tentant des salutations en Français pour confier ensuite qu’il est conscient que les Américains ne s’intéressent pas aux autres cultures, mais que lui essaie. C’est ainsi qu’il a abordé le langage en général, du ton colérique des Allemands, celui invitant des Italiens et blasé des Français avec brillance et répartie.

Michael Che a commencé en avouant ne rien connaître à l’économie, puis a parlé de sa peur des femmes blanches, « qui ont envahi Brooklyn » et des joies de vieillir. La nonchalance de Michael Che le rend hilarant. Même lorsqu’il a abordé le racisme ou la culture du viol aux États-Unis, il est resté dans un ton léger qui a bien fait passer le tout avec un humour de bon goût.

Aussi dans l’actualité américaine et d’une grande intelligence, Wyatt Cenac a frappé fort en blaguant sur les controverses autour du drapeau des États confédérés d’Amérique et de Bill Cosby. Bons gags, bonnes réflexions et livraison parfaite, tout y était.

Pour terminer la soirée, Margaret Cho a également abordé la culture avec des gags hilarants sur les Asiatiques et sur ses propres origines coréennes et américaines. L’humoriste a terminé le spectacle en dévoilant ses tatouages, qu’elle préfère à la chirurgie plastique pour dissimuler les rides, jusqu’à ceux qui dansent sur son postérieur lorsqu’elle le bouge. Son humour sans censure lui a valu la seule ovation debout du public à la fin de ce joyeux gala aussi drôle qu’intelligent.

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