Bon Jovi

La Bonnefemme sort pas #1 | Si j’étais allée show de Bon Jovi…

Euh… j’te demande pardon, Jon Bon Jovi? On me refuse l’accès à ton show au Centre Bell le 17 mai dernier et t’as rien fait pour prévenir ça? Sais-tu combien de fois j’ai frenché sur tes tounes? Le sais-tu? Genre deux fois! Pis j’obtiens pas l’accréditation pour couvrir ton show?!? C’pas toi qui disais « I’ll be there for you »?

EN TOUS CAS, c’est même pas grave; j’voulais même pas y aller de toute façon à ton show de bébé lala.

Mais SI j’étais allée, j’aurais fait dix affaires complètement capotées. Prépare-toi à regretter, beau monsieur.

  1. Récupérer mon billet avec prestance.

    Je fais ça chaque fois que je couvre un show. J’attends qu’il y ait plusieurs personnes à la billetterie avant d’entrer comme une grand’ duchesse de carnaval et quand vient mon tour, je crie, avec un accent du sud:  « J’ai un billet au nom de Marie-Ève Saucier, critique de spectacle. ». En quatre shows, il y a une personne qui m’a lancé un regard impressionné. Faut jamais lâcher dans’ vie.

  2. Effrayer le staff de sécurité en insistant sur la fouille. 

    « T’es certain de pas vouloir me fouiller, p’tit gars? Ma saccoche est grande ouverte. GRANDE. OUVERTE. ». Je close ça sur une série de clins d’oeil repoussants.

  3. Enchaîner les phrases de bonnefemme à boutte de chercher son siège… sans vraiment chercher mon siège.

    -« C’t’un maudit casse-tête! »
    -« L’architecte de c’place-là a pogné son diplôme dans une boîte de Cracker Jack! »
    -« C’est ben mêlant; coudonc, c’tu l’Centre Bell ou la Maison des miroirs du Beauce Carnaval icitte? »
    ET TANT D’AUTRES!

  4. Commander une bière juste pour scander mon indignation par rapport au prix à travers des phrases réchauffées:

    -« C’est du vol! »
    -« Voulez-vous ma chemise avec ça?!? »
    -Dernière fois qu’j’ai payé c’prix-là pour une bière, j’étais la princesse saoule de Monaco! »

  5. Manquer une partie du show parce que je bois une bière. 

    J’ai la concentration d’une paire de Sketchers.

  6. Pogner un buzz de Molson Ex pis beugler des jokes poches. 

    -« Eille, Jon Bon! Chante Lay you down on a Guns and Roses, Jon Bon! »
    -« Eille, Jon Bon! Tu ressembles à la statue de cire de Stéphane Rousseau au Musée Grévin! »
    -« Eille, Jon Bon! Aimes-tu ça, l’jambon Jam Bon Jovi? »
    -« Eille Jon Bon! J’espère qu’y’a pas trop d’épines dans c’lit d’roses-là! »
    -« Eille, Jon Bon! Sais-tu c’est quoi ton instrument préféré? Le Jon Banjovi! »
    ET TANT D’AUTRES!

  7. Prendre des vidéos en sachant qu’elles seront très désagréables à visionner.

    J’ai malheureusement pas d’exemple PARCE QUE J’AI PAS EU ACCÈS AU SHOW.

  8. Questionner Jon Bon agressivement, en vain et du balcon, sur le titre de la tournée (This House is not for sale).

    -« De quelle maison tu parles, Jon Bon? »
    -« Pourquoi tu nous l’dis si est pas en vente, ta maison, Jon Bon? »
    -« Depuis quand t’es un agace-courtier, Jon Bon? »

  9. M’endormir quinze minutes.

    C’est un rituel courant dans le milieu de la critique. Vous pouvez pas comprendre.

  10. Avoir hâte d’aller dans le métro pour échapper mon billet (par exprès) pour que les autres passagers voient le prix et se disent « Mon doux seigneur, c’femme-là mène la grand vie! ». 

    Parce que c’est tout l’temps l’fun, sentir que l’monde pense que t’es kekun.

En espérant que cet article fasse comprendre à tous les artistes de la planète que refuser une accréditation à la Bonnefemme, c’est pas bon pour la business.

DE RIEN, MILIEU DE LA CRITIQUE.

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