La Route du Rock 2016 | Suuns, Belle and Sebastian, Minor Victories et bien d’autres !

Dimanche : Shoegaze, fougue et poésie

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La dernière journée du festival commençait sous un soleil toujours éclatant et, pour ce dernier jour, la plage Swatch était encore une fois un bel endroit pour démarrer la journée.

Et c’est également une belle découverte qui était programmée pour ce dernier après-midi puisque Halo Maud venait jouer devant la mer. Pas totalement inconnue, la musicienne était auparavant membre de Moodoïd avant de se lancer dans une carrière solo. Elle a présenté avec brio ses mélodies pop chimériques, pour la plupart encore inconnues puisque son premier album sortira en fin d’année. Le succès fut à nouveau au rendez-vous et on sent que les morceaux de la musicienne peuvent en séduire plus d’un. Son expérience était aussi visible sur scène et il est certain que l’on entendra plus parler d’Halo Maud d’ici peu.

Pour la dernière soirée au Fort Saint-Père, le premier concert commençait assez fort pour un public peut-être pas encore tout à fait remis de la soirée du samedi. Pourtant, Morgan Delt ne fait pas de heavy metal, loin de là, puisque le Californien évolue dans les sphères du rock psyché tout droit inspiré des 70’s. Certains titres attiraient vraiment l’attention mais d’autres un peu moins, ce qui a donné un concert en demi-teinte. Malgré cela, l’énergie était là, le reverb aussi et on ne doute pas que Morgan Delt réussira à offrir un set plus homogène et dynamique.

Arrivait ensuite Julia Holter et ses trois musiciens pour offrir au public du Fort Saint-Père un très beau concert, alliant poésie et audace. Encore une fois, ce n’est pas tant l’énergie et la dynamique qui étaient recherchées ici étant donné l’univers pop assez calme de Julia Holter, mais plutôt les émotions et aussi les découvertes auditives. Accompagnée d’une violoncelliste, d’un batteur et d’un contrebassiste, la musicienne, avec cette formation très classique, a fait découvrir des morceaux assez avant-gardistes en comparaison à ce qui se fait dans la pop actuelle. Extrêmement talentueuse, Julia Holter a ouvert la porte de son univers pour un public conquis à la fin de son set.

Un autre retour se faisait attendre au festival avec le groupe britannique Lush qui revenait faire un tour après vingt ans de silence radio. Visiblement très heureux d’être là, ces figures du mouvement shoegaze initié dans les années 90 ont donné un concert très réussi. Entre morceaux anciens et toutes dernières nouveautés de leur EP sorti récemment, Miki Berenyi, Emma Anderson, Phil King et le nouveau batteur du groupe Justin Welch ont redonné vie à un style passé de mode aujourd’hui. Dynamique, Lush a donné au public l’envie d’entendre de nouvelles compositions de leur part et a aussi prouvé que l’on pouvait faire un retour réussi sur la scène musicale malgré deux décennies d’absence.

Enfin, les « affreux » Anglais de Fat White Family venait donner une dose de fureur dans un Fort Saint-Père bien rempli. Alternant entre moments calmes et très énervés, les cinq musiciens et le chanteur Lias Saoudi n’y sont pas allés de mains mortes pour ambiancer le festival. En particulier Lias Saoudi qui bougeait dans tous les sens en chantant de sa voix si particulière sur le rock dense et vigoureux de la bande de garçons. Le groupe a impressionné le public avec cette performance sans compromis, qui, il faut le dire, fait du bien pour se défouler un bon coup.

C’est sur ce concert fougueux que Sors-tu.ca quitte le Fort Saint-Père avec plein de belles surprises musicales dans la mémoire.