Louize

Lancement d’album de Louize | Quand Fire/Works part sur une nouvelle vibe

Mercredi soir, quatre musiciens issus de formations des quatre coins de la scène alternative montréalaise se sont rejoints sur scène pour lancer un premier album commun, intitulé Imitation Gold. Malgré les nombreux projets et sous-projets de ses membres, le guitariste et chanteur Jonathan Peters est clair, son groupe Louize n’est pas qu’une folie passagère. « C’est pas le dernier album, c’est le premier », déclare-t-il dans les minutes qui suivent une performance bien reçue au Ministère.

À la base un duo, le groupe Fire/Works, qu’il pilotait avec David Lagacé, s’est d’abord transformé en quatuor avec l’ajout d’Étienne Dupré et de Francis Ledoux. Une fois la chimie bien installée, il était naturel pour le groupe folk de se métamorphoser dans un projet différent. Avec un nouveau nom pour marquer la transition vers un nouveau son, Louize était né. « On n’essayait pas de recréer quelque chose, mais on essayait vraiment de juste viber les quatre ensembles », explique Jonathan Peters, interrompu par des mots de félicitations à l’entrée de la salle de spectacle lorsqu’on lui a parlé, peu après la prestation du groupe. « De changer de nom, de devenir Louize dans le processus de faire cet album-là, ça a été tellement bénéfique; c’est ce qu’il nous fallait. »

Avec les influences différentes de ses membres, le guitariste n’hésite pas à qualifier de véritable « ovni » l’album Imitation Gold. Il est vrai que sur disque comme sur scène, il est difficile de poser une étiquette définitive sur le son du groupe, qui évolue de pièce en pièce.

« Ça me fait penser un peu à du Half Moon Run, tu trouves pas? », me glisse une amie à l’oreille, lors du lancement. Deux ou trois chansons plus tard, la comparaison ne tenait déjà plus la route. Tantôt lourd, tantôt dansant, le rock de Louize est élastique, mais toujours bien ficelé.

Un projet qui « décolle » sur scène !

Certes, si le groupe prétend « ancrer sa musique dans la terre » sur disque, force est d’admettre qu’il aurait quand même fallu des chaînes bien solides pour le garder sur terre lors de certaines de leurs chansons en spectacle. Jonathan Peters ne s’en cache pas, il adore prendre la scène, surtout avec ce projet. « On est à notre place, on sait ce qu’il faut faire. La musique est simplifiée » dit-il entre deux puffs de cigarette. « On rentre plus aussi dans cette musique-là. Plus que la performer, on la vit. »

Sur disque, l’énergie est un peu moins évidente, surtout sans le visuel du guitariste qui danse et saute dès qu’il n’a pas à chanter. Plusieurs écoutes permettent toutefois de révéler les différentes facettes de la formation et de découvrir des grooves enivrants. À ce chapitre, la chanson-titre de l’album ressort du lot, tout comme My Head Is Disco, qui avait été particulièrement bien reçue lors du spectacle de lancement.

Si les choses sont simples et naturelles une fois sur les planches, le groupe demande quand même beaucoup d’organisation. Avec des membres éparpillés dans des projets tels que Mon Doux Saigneur, zouz et La Famille Ouellette, entre autres, il faut une bonne dose de planification pour faire fonctionner Louize. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui explique le fait que l’album Imitation Gold ait pris du temps à voir le jour, le groupe ayant commencé à plancher dessus dès l’été 2016. Pour ce qui est du reste, la formation ne voulait pas non plus presser les choses : « C’est un album auto-produit. On n’avait aucune maison de disque qui était en arrière de nous pour nous demander une date de sortie, donc on s’est dit qu’on allait le sortir quand il allait être prêt. »

« Ça peut paraître long un an et demi, presque deux ans en fait, mais quand même, le processus d’enregistrement était assez rapide, nuance-t-il. L’album a été fait rapidement, aussi rapidement que le dernier album de Fire/Works. »

Jonathan Peters se sentait libéré quelques instants après avoir rendu le fruit du travail de Louize sur scène; c’était la première fois qu’Imitation Gold était joué d’un bout à l’autre de la sorte. Il ne souhaite maintenant qu’une chose, de continuer l’aventure aussi longtemps que possible. « C’est pas difficile, on arrive à jumeler nos horaires. On a déjà cinq ou six shows qui sont bookés au courant des prochain mois et on s’en va vers une tournée. » Pour Imitation Gold, le guitariste croit déjà qu’il aura des petits frères dans les années à venir. « Quand on va sentir le moment où il faut qu’on en fasse d’autres, on va le faire », déclare-t-il. « La synergie est parfaite : c’est sûr et certain qu’on va faire d’autre musique ensemble. »

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