Le chœur de la SCM | Douceur et religiosité

Quoi de plus agréable qu’écouter un chœur mixte de jeunes chanteurs proposant des chants variés, du XVIIIème à aujourd’hui, d’Europe et d’Amérique, par un après-midi neigeux dans la Paroisse du Très Saint-Rédempteur à Hochelaga ?

Un petit truc en plus peut-être ? Du chauffage dans l’église et des lumières dirigées vers les chanteurs, et non sur le public… mais le répertoire choisi et l’interprétation compensent largement !

Assis sur nos bancs un brin trop durs, on assiste donc à quatorze pièces de compositeurs différents – Max Reger, Michael Praetorius, Francis Poulenc, Emmanuel Doucet, Morten Lauridsem, Louis Desjarlais, Josef Rheinberger, Eric Whitacre, Giuseppe Verdi… avec arrangement par le chef lui-même, Pascal G.-Berardi, pour le Noël des enfants qui n’avaient pas de maison de Debussy, à l’origine pour chant et piano, mais qui selon lui s’accorde parfaitement pour un chœur, grâce au jeu de question-réponse.

Oscillant entre des chants très énergiques comme notamment le Psallite de Praetorius ou le Noël des enfants, et d’autres beaucoup plus calmes et méditatifs à l’instar des Deux nocturnes de Desjarlais ou le Pater Noster de Verdi, le chœur nous offre de très belles harmonies dont les résonnances permettent de mettre en couleur le grand spectre des nuances, en particulier dans le Schweigen de Max Reger. On appréciera également beaucoup la présentation du chef de chœur entre les œuvres. On aurait toutefois attendu plus de précisions et de détails dans ces courtes explications. On saluera par ailleurs la présence d’Emmanuel Doucet (dont on aurait aimé entendre la voix…) et Louis Desjarlais (dont la petite présentation fut fortement appréciée).

Cette Société des Concerts de Montréal (SCM) vise à « démocratiser » la musique classique et contemporaine en proposant des prix abordables (ça aussi on apprécie !), et en se produisant dans des quartiers plus défavorisés de la ville. Les chanteurs sont principalement de jeunes musiciens diplômés ou en fin d’études (qui toutefois regardent peu le public malheureusement), mais dont la passion et l’envie de chanter sont très agréables à voir. La volonté de partager et d’échanger avec le public se témoigne par la discussion après le concert autour du petit buffet fort sympathique, et le rapide cours de chants proposé par le chef au début de la deuxième partie – polyphonie du public débutant un peu trop courte toutefois, puisqu’elle nous aurait presque donné envie de nous joindre au groupe ! Dommage… mais l’idée était bonne !

Quoi qu’il en soit, ce qui est à retenir dans ce concert et pour ce genre de musique, c’est bien de « respecter le témoignage et la force de croyance que les gens expriment en leur temps. » (Pascal G.-Berardi).

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