UK Subs

Le FME bûche-t-il ? | Acte 1: Quadriphonies et punk septuagénaire

Qui penserait qu’à 7 heures de route de Montréal, dans la capitale du cuivre au Québec, ville minière berceau de l’Abitibi, se tiendrait un des festivals de musiques émergentes les plus populaires de la Province. (N.D.L.R. : Notre collaborateur découvre à peine le Québec et son milieu musical hors-Montréal… Pardonnez-le.) En termes de musiques lourdes et fortes, Rouyn-Noranda a plutôt la réputation d’envoyer du bois. Mais qu’en est-il dans le Festival le plus populaire de la région ? Dans une diversité et un éclectisme musical étourdissants, Sors-tu.ca a envoyé un espion métallique à la recherche des prestations les plus bruyantes du FME.

(Ne manquez pas également la couverture de notre collabo Magalie Morin)

 

Quadriphonies hexagonales

Lorsque quatre groupes de noise de France se réunissent pour former un super spectacle de 4 formations qui jouent simultanément sur 4 scènes différentes, ça donne un joyeux bordel nommé la Colonie de Vacances.

Les Français vont secouer la Place de La Citoyenneté en début d’après-midi avec une performance assez incroyable. On ne sait plus où donner de la tête. Car ils ne font pas que jouer en même temps, mais ils se répondent. Les riffs de guitares se découpent, les accords se suivent en volant d’une scène à l’autre, les quatre batteries jouent des rythmes qui se complètent, et le clavier vient se marier avec la lourde fréquence des deux basses.

Avec une délicieuse couleur 70’s, très progressive par moment, plus noisy et punk par d’autres, La Colonie de Vacances nous électrifie dans une expérience sonore unique et étourdissante. Une performance qui aurait mérité d’arriver avec le soleil plus bas, et avec plus d’alcool.

Merci à Antoine Bordeleau, du Voir, pour nous avoir prêté cette photo.

Merci à Antoine Bordeleau, du Voir, pour nous avoir prêté cette photo.

Merci à Antoine Bordeleau, du Voir, pour nous avoir prêté cette photo.

Merci à Antoine Bordeleau, du Voir, pour nous avoir prêté cette photo.

Papi punk

La nuit est tombée, la ville s’illumine, le public s’imbibe, et marche déjà moins droit. Le site du FME est en effervescence, les rues grouillent de monde alors que les spectacles se multiplient. A l’intérieur du site il y a même un petit disquaire ouvert pour l’occasion, où on trouve des beaux vinyles, et où on peut se faire tailler la barbe et couper les cheveux en sirotant une Pabst. Dehors, Half Moon Run est d’un ennui à mourir mais les gens sont heureux d’être là, l’ambiance est simplement excellente.

Il faut attendre minuit qu’il se passe vraiment quelque chose, pour un des plus gros évènements du festival : les légendaires UK Subs, groupe de punk de la fin des années 70, jouant sur la scène du Diable Rond. Quel privilège incroyable de pouvoir admirer ce groupe dans un bar sur une scène minuscule, ce qui décuple l’énergie.

Les Anglais sont toujours menés par Charlie Harper au chant, âgé de 72 ans, et décernant le trophée du papi le plus cool et rock au monde : quelle prestation ! UK Subs retourne la bar bondé où le mosh-pit explose dès le second morceau avec le classique Emotional Blackmail. Enfin, un concert avec de la chaleur, de la sueur, de la bière qui colle parterre, du feeling et des guitares qui crachent. Quel excellent choix de lieu, car c’est le genre de musique qui s’apprécie dix fois plus dans des petites salles blindées, où on peut mieux sentir l’énergie dégagée.

Difficile après ça pour les Trifluviens de Brain Püker d’arriver à garder la barre aussi haut. Mais le groupe de skate-punk s’en sort très bien dans son style : c’est carré, propre (même un peu trop propre en fait) et efficace, et ça joue bien. Ça suffit à embarquer une foule qui commence à être sérieusement imbibée, et le joyeux bordel du FME envahit Rouyn-Noranda, dans une bonne humeur chaotique et effervescente.

Vos commentaires