L’Enfance de l’art au Théâtre Denise-Pelletier | Dernière chance de voir Sol le vermouilleux

Une supplémentaire a été ajoutée ce samedi ll mars pour le spectacle L’Enfance de l’art, sous-titré « Doigts d’auteur de Marc Favreau », une production de la jeune compagnie ExLibris sévissant à la Salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier depuis un moment avec un franc succès.

Le sous-titre s’apparente davantage au langage unique du grand Sol que le titre qui aurait dû plutôt être L’Enfance de lard, pour honorer à sa juste mesure le foisonnant Marc Favreau disparu il y a tout juste 12 ans, mais dont la poésie, cette pièce le prouve, demeure bien vivante.

Photo par Jean-Philippe Baril-Guérard.

Photo par Jean-Philippe Baril-Guérard.

Mis en scène et adapté habilement par Nicolas Gendron, le spectacle s’articule autour de cinq comédiens dans un décor de bric à brac où se retrouvent pêle-mêle une vieille lampe, un coffre, une cuve, un escabeau, une brouette ou encore un drap blanc pendu à une corde à linge. La table est mise pour le numéro Sol au monde en ouverture, et chacun des comédiens ensuite y trouvera matière à délire.

On ne peut que s’émerveiller en réentendant les prouesses linguistiques, toutes plus brillantes les unes que les autres, par lesquelles s’exprimait Marc Favreau, en champion du calembour qu’il était. Des mots comme « mère veilleuse », « l’abeille au bois dormant », « je mégalomane à moi-même », « une voix n’est pas coutume », « je soupirail d’amour pour vous » ou encore « je me suis senti mental » et « l’avocat de la dépense », ça n’arrête pas, nous faisant rire mais réfléchir aussi. Car derrière l’humour de Sol se profile une mordante satire sociale, un art que Marc Favreau maîtrisait avec une douce folie.

On ne peut que souhaiter une reprise de la pièce ailleurs éventuellement. Aussi, l’occasion est bonne de se plonger dans l’émouvante biographie de Marc Favreau par le regretté Georges-Hébert Germain, L’Homme au déficient manteau, publiée chez Libre Expression.

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