Les maîtres de feu

Les Maîtres du Feu | Coup de chaleur à la TOHU

La 9ème cérémonie des Maîtres du Feu avait lieu à la TOHU samedi soir. Artistes incroyables et numéros très diversifiés ont été présentés au public pendant plus de 2h30, dans une ambiance chaleureuse à souhait.


Sous forme de concours entre une trentaine d’artistes, Les Maîtres du Feu est avant tout un spectacle incroyable qu’on n’a jamais l’occasion de voir. Le but de la soirée ? Présenter au public une douzaine de numéros, entre danse et acrobaties, théâtre et cirque, qui ont tous comme thème commun l’utilisation du feu. Bolas, accessoires de jonglage, cerceaux, bâtons et couronnes… Tout prend feu, sous l’œil très attentif d’une quinzaine de techniciens prompts à étouffer les départs de flammes malvenus. Le résultat est à peine croyable : pendant deux heures et demi, des artistes nous ont initiés à des univers très différents, souvent très personnels, avec des performances auxquelles on assiste rarement.

 

1001 facettes du feu

Le spectacle est éclectique : niveau musique, on passe de Rammstein à Beethoven et niveau ambiance, du burlesque au clownesque avec au milieu quelques performances beaucoup plus organiques. Un défilé de mode est même présenté pendant l’entracte, tandis qu’en début et fin de spectacle, une artiste de cirque nous fait une démonstration de cerceau aérien en compagnie de danseuses et d’un souffleur de bulles de savon. Le tout est quand même très bien relié ensemble par deux clowns animateurs, Legato et Staccato, qui mettent un point d’honneur à meubler les temps morts obligatoires entre deux performances, puisque l’équipe technique s’assure de la sécurité des artistes en mouillant la scène pour la refroidir.

L’expérience est au rendez-vous : petits et grands dans la salle retiennent leur souffle en admirant les artistes jongler avec des chaînes enflammées, rient aux éclats lorsqu’un avaleur de feu allume des flammèches directement sur sa peau, applaudissent à tout rompre lorsque des feux d’artifices s’ajoutent au party. Les artistes ont chacun leur spécialité : certains numéros sont très construits et font preuve d’une belle réflexion autour de la scénographie, d’autres sont beaucoup plus techniques et mettent en valeur les performances d’une personne. Le tout est toujours impressionnant.

Mais ce qui est presque le plus admirable dans tout ça, sans rien ôter à la valeur des artistes et aux moments magiques qu’ils nous ont fait vivre, c’est la décision de la Tohu de présenter un spectacle comme celui-ci, de mettre en place un dispositif de sécurité aussi important, aussi coûteux en termes de logistique et d’organisation pour donner à ce show la possibilité d’exister. Le feu, c’est dangereux, et on a rarement l’occasion d’assister à une performance aussi complète que celle des Maîtres du Feu, car cela nécessite une attention redoublée pour la sécurité des artistes et des spectateurs dans la salle. Ce dispositif très lourd (au moins cinq techniciens par  performance étaient présents pour allumer et éteindre les accessoires) a été très bien intégré au spectacle, sans être caché mais sans nuire à la présentation des numéros. C’était d’autant plus impressionnant de percevoir toute la logistique nécessaire à cette soirée, et le public s’est senti privilégié d’y assister.

Les Maîtres du Feu font honneur à leur nom : dans des ambiances très différentes, ils ont tous réussi à nous faire vivre des moments incroyables. Il serait difficile de citer tout le monde, mais chez Sorstu, on a particulièrement retenu la performance des deux dormeurs acrobates qui, entre deux sommes, jonglaient avec des chaînes enflammées ; celle de l’avaleur de feu qui sans angoisse, finit par faire littéralement brûler son caleçon ; le conte québécois sur des airs de trans organique qui mettait en scène un immense oiseau de feu ; ou encore  le numéro très intime d’une danseuse avec sa coiffe et son cerceau enflammés. Mais il est certain qu’on a vécu chaque performance avec le même plaisir, la même intensité, et qu’on a toujours du mal à croire que cette soirée magique a vraiment existé.

Vos commentaires