Les Misérables

Les Misérables à la Place des Arts | Tout pour plaire

Pour qu’un show de Les Misérables soit réussi, ça prend un Valjean renversant, un Marius charmant, un duo Thénardier hilarant et un numéro sublime de One Day More. La production présentée à la Salle Wilfrid-Pelletier du 7 au 11 février a tout pour plaire.

Il faut dire d’entrée de jeu que pour un débutant dans l’univers de Victor Hugo et son chef d’oeuvre Les Misérables (d’abord un roman, puis écrit ensuite pour la scène en 1980), le livret remis à l’entrée devient un objet essentiel à la compréhension du spectacle. Contrairement à un Broadway traditionnel où textes et chansons s’entrecoupent, Les Misérables s’apparente bien plus à un opéra où chaque syllabe est chantée. Une lecture du programme ou une recherche en amont du spectacle est recommandée.

Les Misérables est une histoire d’amour déçu, de famille, de solidarité, de rébellion, durant le premier tiers du 19e siècle en France, où une foule de personnages se croisent et s’entrecroisent sur une période de dix-sept ans. Le tout est présenté en 2h40, il faut donc être bien éveillé pour tout suivre. Mais, vu la qualité des acteurs, de l’orchestre et de la scénographie, ça ne s’annonce pas un défi de taille. Le spectacle est complètement fascinant.

Crédit photo: Matthew Murphy

Crédit photo: Matthew Murphy

Les voix de la liberté

La comédie musicale Les Misérables repose presque entièrement sur les épaules de Jean Valjean, interprété par Nick Cartell. Après tout, il fait partie de chaque acte, et compte trois solos, en plus de ses nombreuses participations aux morceaux de groupe. Heureusement, Cartell est solide, convainquant et valse entre les registres vocaux de manière tout à fait naturelle.

Javert  (Josh Davis) et Jean Valjean (Nick Cartell) Crédit photo: Matthew Murphy

Javert (Josh Davis) et Jean Valjean (Nick Cartell) Crédit photo: Matthew Murphy

Son ennemi, Javert, lui interprété par Josh Davis, est à un flagrant opposé de l’interprétation désastreuse de Russell Crowe dans le même rôle, et c’est tant mieux. Mais, malgré une qualité vocale riche et sombre comme il lui faut, son baryton rend la distinction des mots plus difficile. Toutefois, on ne peut nier les frissons qui se sont fait ressentir jusqu’au balcon sur Stars.

De son côté, Joshua Grosso dans le rôle de Marius est charmant. On le croit dans le rôle de l’amoureux, dans celui du révolutionnaire ou de l’endeuillé. Et que dire de son solo Empty Chairs and Empty Tables! Il est charismatique, sa voix est ronde et mielleuse, et nous fait fondre dès la première note.

Que des bons coups

La distribution évolue dans un décor vivant qui nous transporte des ruelles de Paris aux quartiers nobles, jusqu’à la barricade de la rue Saint-Denis en 1832. Tous les paliers sont utilisés par les dizaines de comédiens, et tout est fait de manière tellement fluide qu’on y voit que du feu. En renfort, des projections habitent le fond de la scène et nous présentent des paysages peints d’une Paris de l’époque.

Après avoir été témoin des maintes pluies d’applaudissements, des nombreux éclats de rire et des multiples frissons, il en vient très difficile d’identifier les points faibles, mis à part peut-être la difficulté de compréhension de l’histoire si on ne la connait pas, dû à la totalité du texte chanté. Pour ce qui est des coups de coeur, on ne peut passer sous silence le travail exemplaire des jeunes enfants qui occupent les rôles de Cosette, Éponine et le croquant Gavroche. De vrais pros!

Du côté des numéros musicaux qui se démarquent, on pense bien sûr aux numéros d’ensemble, notamment One Day More qui signait le premier acte avant l’entracte — on y retournerait ne serait-ce que pour revoir le numéro –, ou encore The People’s Song ou l’épilogue touchant. C’est fort, c’est beau, c’est absolument renversant. Bien sûr, la version hollywoodienne nous en avait donné un bon avant goût, mais ce n’est rien comparativement à la version sur scène.

Les Misérables est une des productions incontournables de la comédie musicale contemporaine. Certes, c’est une bonne fraction de notre soirée qui y passe, mais c’est si puissant qu’on lui pardonne sur le champ. À voir et revoir, malgré un prix de billet qui ne nous le permet peut-être pas à tous.

La comédie musicale Les Misérables est présentée en version anglaise seulement jusqu’au 11 février prochain. Pour se procurer des billets, c’est par ici!

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