Les Violons du Roy

Les Violons du Roy | Une saison 2016-2017 audacieuse

L’ensemble musical Les Violons du Roy et son chœur La Chapelle de Québec n’ont certainement pas le côté ampoulé et d’une autre époque que certains pourraient croire. Au contraire, l’audace à revisiter une œuvre est souvent au programme, comme en témoigne le lancement, hier matin au Palais Montcalm à Québec et en fin d’après-midi à la Salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal, de leur saison 2016-2017, soit la quinzième.

Photo par Marc Grégoire

Photo par Marc Grégoire

On le sait, le fondateur des Violons du Roy et principal chef, Bernard Labadie, a connu de sérieux problèmes de santé qui l’ont rendu inactif pendant 18 mois. Une forme rare de cancer du système immunitaire pour lequel il a passé un mois dans un coma artificiel. C’est une greffe de cellules souches de sa sœur qui lui a sauvé la vie.

Son grand retour avec les Violons a eu lieu le 12 février dernier à la Maison symphonique, avec un programme Mozart, dont le fameux Requiem qu’il a choisi comme pour faire un pied de nez à la mort. Dès qu’il est apparu, le public debout lui a réservé un accueil des plus chaleureux. Labadie, en miraculé qu’il est, a pris le micro alors pour commencer par remercier, comme s’il l’avait pu individuellement, tous ceux qui l’ont soutenu au cours de sa maladie. D’aspect frêle et amaigri, il a dirigé l’orchestre assis, sans même de partitions devant lui, ce qui veut dire qu’il connaît par cœur chaque mesure de l’œuvre.

 

De Haendel à Mozart

Photo par Michel Robitaille.

Mathieu Lussier. Photo par Michel Robitaille.

Hier donc, le grand chef convoité dans le monde entier, était fier d’annoncer qu’il dirigera l’an prochain à la Maison symphonique Le Messie de Haendel, avec quatre solistes de réputation internationale, dont le contre-ténor Iestyn Davies. La même salle accueillera également l’association très attendue du chef Mathieu Lussier et du pianiste Charles Richard-Hamelin  jouant Mozart, de même qu’une œuvre peu souvent jouée, Le roi Arthur de Purcell, que Labadie a présenté comme «le Mozart du baroque», avec une première visite au Canada de la vedette montante Anna Prohaska, soprano berlinoise.

Au total, quatre concerts seront présentés à la Maison symphonique et huit à la Salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal qui célébreront chacune leurs cinq ans d’existence. La Fondation Arte Musica reste partenaire des Violons pour les concerts à la Salle Bourgie. Bernard Labadie et Mathieu Lussier (un jeune chef de 42 ans qui fait brillamment sa marque) dirigeront chacun quatre concerts, tandis qu’Anthony Marwood, qui poursuit l’exploration des plus grandes œuvres pour cordes, en dirigera deux, dont une audacieuse association entre la 5e Symphonie de Beethoven et une œuvre du très contemporain compositeur qu’il est resté, Claude Vivier avec Zipangu, de même qu’un concerto pour violon et guitare électrique (sacrilège?) de Steven Mackey. Ça promet.

Autre point fort des plus intrigants, le pianiste Alexandre Tharaud interprétera en juin 2017 un concerto d’Oscar Strasnoy qui n’est pas encore composé, et qui le sera spécialement pour Tharaud et les Violons du Roy.

Parmi les huit concerts à la Salle Bourgie, l’audace sera également au rendez-vous avec le retour de Reinhard Goebel que le critique musical du Devoir, Christophe Huss, appelle «le chef le plus iconoclaste de l’univers baroque», avec Un voyage à Dresde, inspiré du célèbre Orchestre de Dresde.

À surveiller : le venue du plus adulé contreténor de la planète musique, Philippe Jaroussky , celle du flûtiste Maurice Steger, celle de la soprano Lydia Teuscher  et du baryton Tyler Duncan pour les Cantates de Bach étalées sur huit ans, une première rencontre avec le pianiste Charles Richard-Hamelin, lauréat du prestigieux concours Chopin, et la découverte du jeune claveciniste de 24 ans, Jean Rondeau, qui ne cesse d’éblouir partout où il passe.

Les 15 musiciens permanents des Violons du Roy, dont le nombre d’abonnés est en constante progression, sortiront le 11 mars prochain un tout nouveau disque chez Atma Classique intitulé Vivaldi, sous la direction de Mathieu Lussier. On y retrouvera la quintessence des concertos de Vivaldi parmi les quelque 500 qu’il a composés pour différents instruments, dont des pièces peu souvent jouées. La discographie des Violons du Roy compte déjà 30 titres, dont plusieurs ont été récompensés à l’international.

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