Lykke Li

Lollapalooza Jour 2: Lykke Li, Ween et Deftones

Samedi 6 août 2011 – Grant Park (Lollapalooza, Chicago)

Alors que Eminem et My Morning Jacket se disputaient les honneurs de clore la soirée numéro 2 du festival Lollapalooza, le début de soirée était faste en prestations à surveiller. Retour sur les prestations de Lykke Li, Deftones et Ween.

Photo par Marie-Pier Gagnon Nadeau

Deftones partait le bal vers l’heure du souper avec son arsenal assourdissant: les guitares tapageuses à souhait, la batterie sauvagement martelée de Abe Cunningham et bien sûr, les cris violents de Chino Moreno entrecoupés de chant ténor doux presque chuchotté.

Malheureusement, la bande a dû composer avec une sonorisation défaillante tout au long de la prestation, les basses engloutissant souvent les autres fréquences et la voix de Moreno se faisant parfois absente du mix.

Victime de ce problème sonore, Moreno a paru parfois hésitant, d’autres fois à bout de souffle ou carrément faux. Par chance, les fans ont eu droit à certains moments où tous les éléments tombaient en place en même temps, faisant honneur aux excellentes chansons néo-metal des Deftones. Be Quiet and Drive (Far Away) et My Own Summer (Shove It) ont notamment atteint la cible, tout comme la violente 7 Words et l’extrait Change (In the House of Flies).

Deftones a également proposé 4 chansons de son plus récent album Diamond Eyes: You’ve Seen The Butcher et Sextape dos-à-dos (toutes deux plus ou moins réussies pour les raisons évoquées ci-haut) ainsi que la chanson titre (plus convaincante) et Rocket Skates.

La foule a semblé apprécier la prestation dans l’ensemble, mais en aurait eu encore plus pour son argent si Deftones avait offert la même performance dans une salle appropriée avec une sono adéquate.

Photos en vrac (par Marie-Pier Gagnon Nadeau):

Ween

Photo par Marie-Pier Gagnon Nadeau

Gene et Dean Ween sont toujours aussi savoureusement étranges après 25 ans de carrière.

Appelés à succéder à l’attaque en règle de Deftones sur la scène voisine, les deux comparses et leur groupe ont proposé un mélange équilibré de titres provenant de leurs différents albums à succès: Chocolate & Cheese (Spinal Meningitis et Roses Are Free), The Mollusk (la chanson titre, Mutilated Lips et The Golden Eel), White Pepper (l’hilarante Bananas and Blow) et La Cuccaracha (les antipodes My Own Bare Hands et Your Party).

Photo par Marie-Pier Gagnon Nadeau

Dommage que l’album Quebec ait été écarté de la grille de chansons, mais au moins, celle-ci contenait toutes les facettes (un peu disparates, admettons-le) de Ween: l’humour pince-sans-rire, le rock’n’roll à fond la caisse (My Own Bare Hands bien gueulée par Dean Ween et le punk You Fucked Up en fin de prestation), le country, le côté bizarre du groupe (Buckingham Green et The Mollusk, notamment) et son flirt constant avec le kitsch.

Gene Ween s’est même lancé dans une reprise respectueusement parodiée de Let’s Dance de David Bowie!

Une partie de la foule, curieuse, a semblé un peu confuse face à ce mélange pour le moins hétéroclite et cet humour subtile, mais nul ne pouvait remettre en question la qualité de la prestation offerte par les 2 faux frères, l’originalité de leur matériel et leur cohésion sur scène.

Photos en vrac (par Marie-Pier Gagnon Nadeau):

 

Lykke Li

Photo par Marie-Pier Gagnon Nadeau

Beaucoup trop populaire pour se produire sur la scène Google+, Lykke Li et son groupe de musiciens tous vêtus de noir ont performé pour une foule si compacte que certains avaient entrepris de se jucher dans les arbres pour observer le spectacle.

La belle suédoise a offert une sélection de chansons bien dosée entre ses deux albums Youth Novels et Wounded Rhymes, en plus d’une reprise de The Drifters (Please Stay) et Until We Bleed qu’elle a endisquée avec Andreas Keerup.

La charmante voix claire et imparfaite de Lykke Li ainsi que son charisme et ses mouvements gracieux touchent parfois une corde sensible (Dance Dance Dance, I Know Places et Love Out of Lust), alors que les percussions assurés par deux musiciens gagnent la foule sur le plan rythmique sur Youth Knows No Pain et l’extrait à succès Get Some.

Au contraire, d’autres chansons laissent froid en version live, souvent ceux tirés de Wounded Rhymes. L’excellente Rich Kid Blues, par exemple, illustre un problème central dans l’instrumentation du groupe sur scène: l’absence de guitare électrique qui donnerait du mordant à certains moments clés. Sur disque, Rich Kid Blues résonne grâce à cette guitare qui ajoute du coffre au refrain; sans elle, la version live paraît fade.

Peu importe, l’ensemble de ce que la jeune star suédoise propose vient avec son lot d’imperfection, prix à payer pour de l’originalité dans l’univers pop. Son esthétique indie et parfois électro et sa présence de scène compensent aisément pour ces petits travers.

Photos en vrac (par Marie-Pier Gagnon Nadeau):

Grilles de chansons

Deftones :

Feiticeira
Elite
Diamond Eyes
Rocket Skates
Birthmark
Engine No 9
Be Quiet and Drive (Far Away)
My Own Summer (Shove It)
Digital Bath
You’ve Seen The Butcher
Sextape
Passenger
Change (In the House of Flies)
7 Words

 

Ween :

Spinal Meningitis
The Golden Eel
Mutilated Lips
Bananas and Blow
My Own Bare Hands
??
Buckingham Green
(instrumentale)
Let’s Dance (reprise de David Bowie)
Your Party
The Mollusk
Roses Are Free
You Fucked Up

 

Lykke Li :

Jerome
I’m Good I’m Gone
Sadness Is a Blessing
I Follow Rivers
Dance Dance Dance
Please Stay (reprise de The Drifters)
I Know Places
Little Bit
Love Out of Lust
Rich Kid Blues
Until We Bleed
Youth Knows No Pain
Get Some

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