Orchestre Symphonique de Montréal

L’OSM célèbre les 50 ans du métro de Montréal

Jeudi soir à la Maison symphonique, l’Orchestre symphonique de Montréal a célébré les 50 ans du métro, sous la baguette du talentueux Kent Nagano, avec entre autres, deux pièces de José Evangelista et Robert Normandeau, commandées à cette occasion.


Le défi est donc celui de composer une pièce originale pour célébrer cette « grande réalisation urbaine qui a changé la façon de vivre » [Aref Salem, Responsable du transport au comité exécutif de Montréal]. C’est un défi de taille à la fois pour ces compositeurs qui se concentrent habituellement sur des musiques plus abstraites, et pour l’OSM dont la démarche vise à diversifier son public et lui faire découvrir de nouveaux langages musicaux.

L'octobasse mythique. Crédit photo : Antoine Saito.

L’octobasse mythique. Crédit photo : Antoine Saito.

Afin de rendre cet événement encore plus singulier, ces compositeurs ont inclus dans leur pièce la fameuse octobasse, pour la première fois présentée sur la scène de la Maison Symphonique, à la demande du maestro Kent Nagano. Cet instrument à trois cordes est le seul parfaitement fonctionnel parmi les trois répertoriés dans le monde. Telle une immense contrebasse, sa hauteur (3,6 mètres) lui confère un son grave et pénétrant qui aura su attirer l’attention des plus curieux.

Après une très agréable causerie des compositeurs présentant leur œuvre, les micros laissent place au murmure de l’octobasse et des contrebasses pour faire éclore tout en douceur la pièce Accelerando de José Evangelista. Le contrebasson, la clarinette basse puis le trombone viennent peu à peu enrichir ce tapis sonore, avant d’aboutir sur un nouvel univers – celui des cordes rythmées en pizzicati au-dessus desquelles les vents tour à tour inscrivent leur mélodie. Cette dimension cyclique évoquant l’idée de mouvement perpétuel se termine avec un climax final, très dansant et surtout très rapide puisque l’on est passé de 40 à 132 pulsations par minute. Une évolution qui vise donc à mettre l’accent sur l’idée de progrès, indéniable dans la construction du réseau de transport de Montréal !

Plus classique mais non moins subtile, Truls Mørk a su faire la transition en interprétant avec beaucoup de finesse le concerto pour violoncelle en la mineur, op.129 de Schumann. Sa puissance lyrique, sa générosité musicale et sa fluidité de jeu ont contribué à l’osmose parfaite entre lui et l’orchestre, bien qu’à quelques endroits on aurait pu reprocher à l’orchestre une trop grande présence.

Cette fois-ci sans musiciens sur scène, la pièce Tunnel azur, de Robert Normandeau offre un véritable « cinéma pour l’oreille, avec le métro comme personnage principal – espace vide et mystérieux, une interrogation et une crainte. » [R. Normandeau]. Grâce aux haut-parleurs installés de part et d’autre de la salle, l’auditeur voyage dans l’espace souterrain à la découverte de nouvelles sonorités et d’univers très distincts. Il s’agit donc bien d’une expérience inédite pour le public régulier de l’OSM que de découvrir cette pièce acousmatique riche et surprenante, laissant place à des couleurs et des combinaisons inattendues.

Le concert se termine avec le poème symphonique Ein Heldenleben (Une vie de héros), op.40, de Richard Strauss. Mettant en scène le héros lui-même, assimilé au compositeur pour certains, ses adversaires et sa compagne, Strauss parvient à écrire à la fois une musique dure et dissonante, douce et chantante, puissante et magistrale, dont les musiciens de l’orchestre ont très bien su s’approprier. Au vu de l’ovation finale, il n’y a aucun doute à avoir sur le fait que le public ait été séduit tant par la diversité du programme que par la qualité des œuvres et des musiciens. Ce concert sera donné de nouveau samedi et dimanche à la Maison Symphonique.

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