Luzia (Cirque du Soleil)

Luzia du Cirque du Soleil | Un voyage coloré au coeur de la culture mexicaine

En opération depuis le 21 avril dernier, c’est finalement ce mercredi 4 mai qu’avait lieu la grande première de Luzia, le plus récent spectacle sous chapiteau du Cirque du Soleil.

Pour l’occasion, un nouveau chapiteau a été érigé. Exit le jaune et bleu, on opte maintenant pour le blanc avec une touche de jaune, dans une structure adaptée directement à la nouvelle production. Un pari réussi, qui donne l’impression d’un amphithéâtre mieux aéré.

Luzia, contraction des mots espagnols « lumière » et « pluie », nous transporte au Mexique et nous fait découvrir avec subtilité sa culture et ses couleurs. L’équilibre entre émotion, émerveillement et authenticité font de cette nouvelle production une réussite comme le Cirque n’en a pas fait depuis longtemps.
Déjà, le premier numéro nous en met plein la vue avec ses tapis roulants et ses anneaux chinois. Le Cirque s’est rarement fait aussi inventif ce qui rend le tout d’autant plus époustouflant.

La scène circulaire et rotative y est pour beaucoup: dans la nouvelle configuration de la salle, toutes les places s’équivalent. Devant, derrière, à droite, à gauche, peu importe son siège, on peut profiter de tous les angles de chacun des numéros, alors que la scène tourne sur elle-même. Brillante idée.

Et que dire du voile d’eau, de la fameuse pluie, qui forme des images, des dessins au fil de sa tombée. Un tableau tout à fait hypnotisant, sur lequel on s’émerveille comme un gamin qui voit de l’eau pour la première fois. Il faut entendre les exclamations de surprise et de joie du public pour saisir l’ampleur de la vision. Et c’est aussi à ce moment précis que l’essence même du spectacle, qui veut que la pluie soit synonyme de joie et de bonheur, prend tout son sens.

La plupart des numéros, bien que déjà-vu, sont habilement réinventés, du trapèze à la jonglerie, passant par les canes d’équilibre et les sangles. Le seul moment d’inconfort survient avec le contorsioniste, où un jeune russe repousse les limites du corps humain dans une flexibilité déroutante. Si son talent est impressionnant, voire incroyable, on se pose des questions sur l’éthique et la démarche qui mène à l’exploit, devant sa taille inhumainement fine pour son gabarit.

Ce malaise passé, on ne peut qu’apprécier l’enchaînement des numéros, qui se fait de manière fluide. Aucun temps mort n’est recensé durant la soirée, les transitions ayant chacune leur apport dans le déroulement du spectacle. Spectacle qui se termine sur les balançoires russes, un incontournable et une valeur sûre au Cirque, qui malgré qu’elles ne soient pas nouveauté, surprennent et coupent le souffle à chaque fois. Le tout se terminant dans une grande fiesta colorée, à l’image de la soirée.

La musique, souvent un personnage en soi dans les productions du Cirque, est aussi bien présente dans Luzia. Savant mélange entre tradition et modernité, ses sonorités chaleureuses mexicaines s’accordent bien aux rythmes plus actuels (comme lors du numéro des ballons de soccer). Elle participe à l’immersion totale que l’ensemble du spectacle crée avec brio.

La magnifique mise en scène de Daniele Finzi Pasca (aussi derrière la production Corteo, du Cirque) est d’autant plus mise en valeur par la brillante scénographie d’Eugenio Caballero (direction artistique oscarisé sur Le Labyrinthe de Pan), qui mérite d’être saluée. Son influence est bien présente, à travers les personnages, les marionnettes (dont un élégant cheval et jaguar taquin, dont les mouvements fluides sont d’autant plus réalistes) et les accessoires qui apportent la touche de finition à l’ensemble de la production.

Une production une fois de plus grand public, dont le propos saura plaire aux petits comme aux grands et surtout, mettre la table pour une saison estivale qui tarde à s’installer.

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