Mehdi Cayenne

Mehdi Cayenne – Aube (****) | Quand ça fait pop (sans faire simple)

Mehdi Cayenne - Aube Mehdi Cayenne Aube

On va se le dire : les vers d’oreille ont souvent quelque chose d’un peu insipide. Rares sont les mélodies qui collent au cerveau sans tomber sur le coeur à la longue, l’immédiateté étant souvent l’ennemi de la durabilité. Mais quand ça adhère dès le départ, que ça s’agrippe entre les deux oreilles de l’auditeur et qu’on ne s’en tanne pas après vingt écoutes, c’est signe qu’on tient quelque chose…

Le troisième album de Mehdi Cayenne Club (fini le « Club » à la fin du nom!) nous a été envoyé au cours de l’été. « Ça sortira à l’automne, on sait pas quand encore », nous disait-on. Alors on l’écoutait par temps chauds. Puis en début d’automne. Puis en octobre. Et voilà qu’en novembre, il paraît au grand jour. Et on ne s’en lasse toujours pas.

Aube a cette rare qualité d’être très accessible sans être simpliste. C’est charmant, agréable à l’oreille, mais bourré de petits détails au niveau de l’interprétation et des arrangements qui donnent de la valeur aux écoutes subséquentes.

D’autant plus que des chansons comme Les heures impossibles, Crève-coeur et Je te vois s’affichent d’abord très franches et directes, de la chanson pop sans détour, avant de prendre des petits détours assez inattendus, comme cette finale ornée de kalimbas distors sur Fais de ton mieux. C’est là la force d’un grand talent de composition et d’écriture. On accepte volontiers la proposition, on se sent en pleine confiance, avant de se faire emmener hors-sentier dans le proverbial champ gauche du rock alterno. Ce soucis du détail fait toute la différence.

Plus que sur ses deux précédents albums, la personnalité du principal intéressé – le charismatique Mehdi Hammad, qui assume pleinement sur scène son exubérance de saltimbanque – transparaît, même si les prestations live débordent largement des cadres de ces versions endisquées.

Et surtout, il règne sur Aube une belle variété d’approches, de l’étrange et quasi-inquiétante Pigeon-Voyageur au rock endiablé de La Pluie, en passant par la groovy Je te vois et le folk-blues plus dépouillé et poétique Minuit arrive.

Un album à ne pas sous-estimer.

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