MGMT au MTELUS | Une performance monotone pour de la musique de qualité

Ce samedi, la formation américaine MGMT s’arrêtait à Montréal pour y présenter sa toute dernière tournée suivant la sortie de son album « Little Dark Age ». Précédé par Matthew Dear qui semblait avoir beaucoup de plaisir dans son propre monde, le band a offert une performance en montagne russe où les hauts se faisaient plutôt rares…


À la hauteur de leur propre musique ?

Après leur performance à Osheaga l’an dernier, les membres de MGMT sont revenus dans la métropole après quelques mois seulement avec leur nouvel album qui offre quelques bons titres, mais sans plus.

Parlant d’Osheaga, leur performance au festival avait peut-être mis la barre trop haute pour ce qu’ils avaient à offrir en ce samedi soir au MTELUS. La longueur de leur set en festival les contraignait à jouer leurs plus gros titres sans trop de temps morts entre ces derniers et le duo avait judicieusement choisi des titres plus entraînants comme Brian Eno et The Youth qui ont malheureusement été laissés de côté cette fois-ci.

Pour un band avec de la musique d’aussi grande qualité que MGMT, les spectateurs s’attendaient probablement à quelque chose de plus punché ou vivant que ce qui a eu lieu sur les planches montréalaises. La performance du groupe a malheureusement été assez monotone dans l’ensemble, mais regagnait en énergie lors des chansons les plus populaires comme Time To PretendElectric Feel et Kids. Encore là, il faut dire que l’enthousiasme et l’énergie du public  contribuait beaucoup à la réussite live de ces titres entraînants.

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Visuellement satisfaisant

Du côté de la conception visuelle, la qualité y était. L’écran géant en deux parties (un projecteur géant et un écran carré plus petit) donnait beaucoup de sens au spectacle. Variant sans cesse entre le concret et l’abstrait absolu, MGMT rappelait ses influences psychédéliques très efficacement à l’aide des effets visuels.

Pour When You Die, par exemple, l’extérieur d’un manoir était montré pour ensuite montré un intérieur très glauque constitué de milliers d’yeux. Un peu plus tard, pendant TSLAMP, un énorme iPhone était projeté et bougeait avec la musique en superposant des effets intéressants. Finalement, pour la nostalgique Me and Michael, quoi de plus efficace qu’une boule disco ?

Un band se réveillant à mi-chemin

Après Congratulations qui était la dixième chanson jouée, Andrew VanWyngarden et Ben Goldwasser ont finalement donné l’impression de se réveiller et de prendre connaissance qu’un public admiratif se trouvait devant eux. C’est à ce moment qu’ils ont adressé la parole à la foule pour la première fois pour les remercier et leur dire qu’ils étaient contents d’être là. Avant cette courte interaction, VanWyngarden et Goldwasser donnaient davantage l’impression d’avoir bien hâte de retourner dans leur loge.

Heureusement, ils ont fini sur une très bonne note avec un mashup de Kids et de Never Ending Story de Limahl. Pour la première et dernière fois du spectacle, les fans au parterre sautaient et dansaient sans retenue sous les éclairages multicolores et les projections tirées du film The NeverEnding Story ; c’était beau à voir. Pour ce qui est du rappel, c’est Hand It Over et Weekend Wars qui ont été sélectionnées pour clore la soirée. Laissant redescendre le niveau d’énergie considérablement, la soirée s’est relativement bien terminée mais aurait pu se conclure avec un effet de « WOW ! » si l’ordre des chansons avait été différent.

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Matthew Dear – coincé dans son univers

L’Américain Matthew Dear avait le mandat de mettre un peu d’ambiance en faisant patienter le public. Ses sons électro-pop-alternatif (légèrement difficile à décrire) étaient intéressants, mais pas captivants. L’artiste avait beaucoup d’énergie, mais semblait la conserver pour lui-même au lieu d’essayer de la propager au public plus ou moins attentif qui se trouvait devant lui. Sa chanson Bad Ones, par exemple, qu’il a enregistrée avec Tegan and Sara était bien agréable et a su faire bouger un peu la foule, mais l’ensemble de sa prestation ne faisait pas plus que boucher un trou de 45 minutes avant MGMT.


 

Grille de chansons (MGMT)

  1. Little Dark Age
  2. When You Die
  3. Time To Pretend
  4. She Works Out Too Much
  5. Alien Days
  6. When You’re Small
  7. Electric Feel
  8. James
  9. TSLAMP
  10. Congratulations
  11. Me and Michael
  12. Kids / Never Ending Story (Cover de Limahl)
  13. Hand It Over
  14. Weekend Wars

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