Les 7 Doigts

Montréal Complètement Cirque 2014 | Intersection des 7 doigts de la main à la Tohu

Cette toute dernière production des 7 doigts de la main, une boule d’énergie créée spécialement pour le cinquième anniversaire du Festival Montréal Complètement Cirque, est à l’affiche à la Tohu du 2 au 13 juillet.

Intersection est un spectacle court et dynamique, qui ne perd pas un instant l’attention de ses spectateurs. La première partie de la représentation est d’ailleurs dédiée à l’exploration : le public est incité à se promener et à toucher à tout ce qu’il voit, en plus d’être sollicité par les artistes qui cabotinent un peu partout dans la salle. On retombe avec enthousiasme aux bonheurs simples de l’enfance.

Malheureusement, les installations éclectiques placées aux quatre coins de la scène que les spectateurs ont pu explorer ne sont presque plus exploitées une fois la deuxième partie entamée. Si les 7 doigts revisitent l’idée habituelle de la scène en en débordant largement, et semblent même vouloir renouveler l’idée du spectacle en soi en le présentant comme un cirque de rue, l’excursion est de courte durée et le spectacle prend en cours de route une forme plus traditionnelle.

La convention scénique n’empêche pas du tout les circassiens de nous en mettre plein la vue, et ils semblent même encore arriver de partout à la fois, dans un chaos généralement maîtrisé.

On est entraîné tout au long du spectacle par la trame sonore qui frôle le quétaine et qui est surtout composée de chansons pop (on entend un remix alangui de We can’t stop de Miley Cyrus) mais parfois aussi de pièces instrumentales (notamment de l’élégant et sévère Philip Glass). Les morceaux accompagnent joliment les artistes lors des numéros.

Un des tableaux les plus impressionnants est certainement celui de cerceau, de la contorsionniste Sabrina Aganier. Elle est d’une captivante souplesse et précision. Enmeng Song offre une performance tout aussi impeccable, avec son flegme imperturbable et sa grande agilité.

Les séquences vidéo cocasses d’un faux documentaire sont projetées sur de grands écrans pour la présentation des personnages d’Intersection. Ils sont de France, de Chine, des Etats-Unis, d’Argentine, du Québec, et ils nous parlent à bâtons rompus de leur petite histoire, de leurs amours surtout.

Spectacle multi-ethnique, il se parle sur scène le franglais et le chinois – on a d’ailleurs droit à une courte leçon – et à un peu d’espagnol.

S’il est dommage que les personnages soient plutôt stéréotypés, avec ses femmes aguichantes et admiratives et ses hommes nonchalants, les spectateurs peuvent facilement s’identifier aux sept sympathiques personnages ainsi qu’à leurs histoires familières d’immigration, de flirt et de quête d’identité.

Théâtral et sensuel, dansant et énergique, Intersection est un divertissement pimpant, parsemé de moments forts. Malgré ses quelques moments de confusion et d’inconstance, il captive et émerveille par les prouesses de ses interprètes.

Vos commentaires