Montréal Complètement Cirque 2014 | Retour sur A Simple Space à l’Agora de la danse

Dans le cadre de la 5édition du festival Montréal Complètement Cirque, Sors-tu.ca a assisté, mercredi soir à l’Agora de la danse, à la première nord-américaine de A Simple Space, un spectacle de la compagnie australienne Gravity & Other Myths. Aujourd’hui, pas de compte-rendu ; juste des impressions.

Il est difficile de ne pas être estomaqué devant les prouesses que nous servent la bonne majorité des acrobates au programme de cette assez impressionnante édition anniversaire du festival. Et il y a de tout, pour tous les goûts, dans l’ensemble des productions, en matière de concepts, de mises en scène, de numéros, de calibres… Des propositions diversifiées qui contribuent à dresser un tableau assez complet de l’offre circassienne actuelle.

Ce qu’on a vu mercredi dépasse toutes les attentes et n’est pas évident à décrire. C’est d’un autre ordre. Imaginez un peu toute la force d’un art au service de la simplicité. Et simplicité n’égale pas facilité. Oh non. Simplicité dans l’enrobage visuel, « extérieur » à l’acrobatie, inexistant, même. Un espace. Pas de décor. Pas de costumes. Pas de techno, si ce n’est de la musique, live.

Les éclairages, sobres, les acrobates les gèrent eux-mêmes. Simplicité dans la proposition également, où tout s’imbrique naturellement, où il n’y a aucune prétention à une quelconque dramaturgie. Que des artistes de cirque, dans leur plus simple appareil.

Source : www.gravityandothermyths.com.au

Source : www.gravityandothermyths.com.au

 

Ces acrobates-là nous parlent de leur complicité. De celle qu’ils ont construite aussi avec leur musicien, élément à part entière du spectacle. De leur travail. De leur plaisir à la tâche. Des difficultés qu’ils rencontrent. Des limites qu’ils s’efforcent de toujours transgresser, repousser. Des challenges constants qu’ils s’imposent entre eux.

Du jeu. Parce qu’ils jouent. Pendant une heure, ils jouent, un peu comme les gars de Face Nord l’an dernier. Ils nous exposent leurs incroyables habiletés. Leur sensibilité. Leur humour. Leur fierté. Leur sensualité, même. Et c’est intense. Intensément riche.

Source : www.gravityandothermyths.com.au

Source : www.gravityandothermyths.com.au

On y vit avec eux la musique qui pulse ou la pertinence des silences, les respirations profondes, la sueur qui s’égoutte, les muscles bandés, les membres tremblants, les sourires fendus, les yeux qui brillent.

Ce sont des corps. De la force brute. Une puissance surprenante. Une confiance extrême en chacun. Parce que ce ne sont pas que des partenaires, évidemment. Des amis, aussi. Ils sont complices. Ils sont humains. Ou, comme on se l’est si souvent répété lors de la résidence pour journalistes culturels à laquelle j’ai participé dans le cadre du festival : « it’s just ordinary people doing extraordinary things ». Wow.

De l’extraordinaire, en veux-tu en v’là. Mais mieux vaut ne pas en parler. Il faut le découvrir, le vivre, participer, se laisser surprendre, émerveiller.

C’est du spectaculaire sans autre artifice que la réalité.

Mercredi, les gradins étaient archi-pleins. Et il semble qu’ils le seront pour les autres soirs aussi… On vient d’ailleurs d’annoncer la tenue d’une représentation supplémentaire, soit samedi à 16 h. Courez-y.

A Simple Space plane dans les hautes sphères de l’abondante offre culturelle. Rien de moins.

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Source : www.gravityandothermyths.com.au

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