Gandini Juggling

Montréal Complètement Cirque 2016 | 4 x 4 Ephemeral Architectures : Curieux mariage entre cirque et danse

Pas évident de mélanger dans un même spectacle le cirque et la danse classique, comme le fait la compagnie britannique de renom Gandini Juggling  avec 4 X 4 Ephemeral Architectures au Théâtre Outremont, dans le cadre de Montréal Complètement Cirque.

L’ouverture, avec ces trois spots au sol d’où jaillit une lumière brumeuse sur l’assistance, est pourtant prometteuse. Mais, après un moment, on a l’impression qu’une discipline artistique a été plaquée sur une autre, et que le mariage entre cirque et danse classique aurait davantage connu son plein effet avec un numéro seulement, au lieu de tout un spectacle.

MCC-4-X-4Le côté cirque est d’ailleurs très limité, en ce sens qu’il se résume simplement à la jonglerie. Les jongleurs ont beau changé la couleur des balles, qu’elles soient blanches, vertes, ou jaunes, ça reste de la jonglerie. Et comme les quatre danseurs, avec pointes et arabesques, s’intègrent aux mouvements des quatre jongleurs, on en vient à les trouver de trop, comme s’ils obstruaient la bonne marche du numéro en cours d’exécution.

Car ces numéros de jonglerie, avec des balles, des quilles ou des anneaux, sont rendus néanmoins avec beaucoup d’inventivité et de dextérité, alors que les danseurs ne s’avancent jamais avec une émotion forte se dégageant de leur art. On soupçonne qu’ils sont de bons danseurs, mais ils n’ont pas grand possibilité de le démontrer.

La compagnie Gandini Juggling existe depuis 1992. Elle a été fondée par Sean Gandini et Kati Ylä-Hokkala, et a évolué avec une constante réputation d’avant-garde et d’idées allant à contre-courant.

En plus de faire partie des quatre jongleurs sur scène, c’est aussi Sean Gandini qui signe la mise en scène de 4 X 4 Ephemeral Architectures. Un réel travail de construction architecturale, d’une grande précision et d’un bel esthétisme, qu’il partage avec le chorégraphe Ludovic Ondiviela. Les éclairages de Guy Hoare et la musique de Nimrod Borenstein sont pour beaucoup également dans le sous-texte du spectacle.

Mais, n’empêche, danseurs et jongleurs paraissent parler deux langues distinctes sans se comprendre. La symbiose entre les deux formes d’art n’opère qu’à de rares moments où alors le spectacle atteint le degré d’harmonie recherché, pour en faire le tout réussi auquel on s’attend dans un festival comme Montréal Complètement Cirque qui prend de l’ampleur à l’international d’une année à l’autre.

La 7e édition de MCC se termine le 17 juillet, et dans l’ensemble ce jeune festival aura présenté une programmation de grande qualité. Sans oublier tout le volet extérieur sur la rue Saint-Denis et à la Place Émilie-Gamelin, avec le toujours impressionnant parcours déambulatoire des Minutes Complètement Cirque, et son contagieux sens de la fête.

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