Norah Jones

Norah Jones à la Place des Arts | Norah en diaporama

Norah Jones était de retour à la Place des Arts dimanche soir, et elle en a profité pour nous rappeler à quel point sa carrière a été marquée, au cours des quinze dernières années, d’une panoplie de facettes bien distinctes mais oh combien compatibles. Une soirée fort agréable en bonne compagnie, incluant une surprise à saveur locale pour le moins réussie…

Quand on vend plus de 25 millions de copies de son tout premier album, n’importe quelle jeune dame vingtenaire aurait le réflexe de tenter de répéter l’exploit en remâchant la même recette ad vitam æternam. Norah Jones, elle, a plutôt décidé d’emprunter quelques détours au gré de ses intérêts variés, passant du folk au rock dépouillé, effleurant au passant le country (particulièrement vigoureux lors de son aventure en trio avec les Puss N’ Boots), sans délaisser totalement le blues et le jazz-pop qui avaient fait sa marque de commerce.

norahjones-montreal-2017-09Artiste caméléon aux intentions sincères, la fille de Ravi Shankar a ce pouvoir que peu d’artistes peuvent se targuer d’avoir : le don de satisfaire divers publics, voire même de les unir dans une proposition artistique cohérente.

Ceux qui ne se rappellent d’elle que de l’époque de son premier album, la bombe Come Away With Me, avaient de quoi être charmés par son spectacle, particulièrement par ses interprétations au piano, où elle brille dans toute son aise. Ce qui ne l’empêchait pas d’empoigner la guitare, électrique ou acoustique, et bien qu’elle ne semble pas aussi à l’aise avec les 6 cordes qu’avec les touches d’ivoire, elle s’y lance tête première parce que ça fait partie du lot qu’elle a à offrir. Cela permet à la jeune dame de proposer une variété de textures, de tons, tous reliés par sa magnifique voix qui ne manque pas la moindre note, et qui attendrit à coup sûr.

Le ton de la soirée demeurera pas mal toujours feutré, même lorsqu’on naviguera dans son matériel post-jazz et parfois plus mordant, comme pour Chasing Pirates, l’arrangement renouvelé de Little Broken Hearts, ou encore She’s 22, plus mélancolique.

Or, Norah ne pige pas que dans son répertoire. Reconnue pour ses relectures aussi variées qu’inspirées, elle se lancera notamment dans une reprise de Don’t Be Denied de Neil Young, mais également d’un doublé que le public montréalais affectionnera particulièrement. Invitant Martha Wainwright sur scène, Norah Jones interprétera avec une assurance étonnante la superbe Talk to Me of Mendocino des soeurs MacGarrigle, en prenant soin de laisser un couplet à l’héritière de Kate, avec qui elle harmonisera au refrain également. Martha n’allait pas quitter aussitôt la chanson conclue. Parce que la suivante allait aussi résonner très fort : une relecture plutôt créative de Everybody Knows de Leonard Cohen. Une fois de plus, Martha aura droit à tout un couplet, se déhanchait tout en mordant dans chaque mot, typique d’une interprétation incarnée à la Martha Wainwright.

Tout juste avant le rappel, la chanteuse et ses musiciens sont revenus aux sources, avec la très jolie sérénade Lonestar, avant de revenir à l’assaut au rappel, tous autour d’un seul micro de captation pour plus d’intimité, avec le doublé incontournable Sunrise / Come Away With Me, pour le plus grand plaisir de son public.

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