Half Moon Run

Nouvel album de Half Moon Run | La lumière qui jaillit de l’imperfection

Half Moon Run sortira demain «A Blemish in the Great Light», troisième album très attendu. Nous avons eu l’occasion de discuter avec Isaac Symonds directement sur le balcon de la suite du groupe au W Montréal, où se tenait une journée intense d’entrevues. Sous le soleil aveuglant de l’été des Indiens et sur fond de ciel bleu et de gratte-ciels étincelants, il nous a parlé de la présente tournée et de la création du nouvel album. Il a également glissé quelques mots sur le concert de lancement déguisé, qui a lieu ce soir même au MTELUS!

La façon Half Moon Run

Half Moon Run est une machine bien huilée. On peut dire que le groupe obtient un grand succès depuis Dark Eyes en 2012. Certifié platine au Canada, cet album a établi de très bonnes bases pour le suivant, Sun Leads Me On, qui a été lancé en 2015. Le groupe a bénéficié d’une attention assez exceptionnelle, ayant reçu les Félix «Album ou Spectacle de l’année – Interprétation autres» en 2013,  «Artiste québécois s’étant le plus illustré hors Québec» en 2016, ainsi que «Spectacle de l’année – Anglophone» en 2017.

Lors de la création de A Blemish in the Great Light, le groupe basé à Montréal (formé des multi-instrumentistes Devon Portielje, Conner Molander, Dylan Phillips et Isaac Symonds) s’est permis d’explorer divers styles musicaux, et d’expérimenter un peu plus avec la composition. «C’est la façon Half Moon Run, commence Isaac Symonds. C’est comme ça qu’on fait les choses. Chaque chanson est d’un style différent, car quand on se rend à notre local de pratique, on ne se dit pas «Ok! On essaie de faire une chanson de ce style… » […] On n’essaie pas de faire un style précis.»

Différentes influences et inspirations se font entendre tout au long de l’album, le rendant varié et tout en nuances. À ce sujet, Symonds explique qu’en plus des parties plus «folk, et d’un interlude de piano», on peut entendre «une partie très lourde et rock dans Razorblade», et également «du soft-rock des années 70 dans Black Diamond». L’album présente aussi des accents country, notamment. Le musicien précise que tout ça permet de garder les choses fraîches et captivantes.

L’attrait des spectacles secrets

La tournée internationale de A Blemish in the Great Light, qui comporte plus de 40 dates, est déjà amorcée depuis la fin du mois de septembre. «Jusqu’à présent, tout va bien. On est allés à travers le Canada et aux États-Unis. On a de nouveaux jeux de lumière, et c’est cool de se sentir confortable pour jouer toutes les nouvelles chansons.»

Cette année, Half Moon Run a donné des shows secrets à Longueuil, à Laval et à Saint-Eustache. Le groupe aime cette formule parce que ça lui permet de tester le nouveau matériel. «Par exemple, les gens capotent sur la chanson Razorblade, à cause de sa finale très rock.» Cette chanson ressort effectivement de l’album, amenant l’auditeur vers des terrains plus lourds. «Il y a une intro très pop, et ensuite ça devient vraiment pesant, et puis on sort le signe du diable… Et à la fin, il y a cette sorte de vibe vraiment décalée, avec des bongos [percussions cubaines]. Les gens adorent cette chanson, même s’ils ne la connaissent pas, alors c’est un bon signe!»

Isaac Symonds de Half Moon Run, photo par Roxane Labonté

Collaborer avec un géant

Alors qu’une partie de Sun Leads Me On avait été écrite en Californie, A Blemish in the Great Light a été entièrement composé à Montréal. L’album a d’ailleurs été produit dans la métropole québécoise par Joe Chiccarelli, gigantesque pointure qui a (entre autres!) réalisé plusieurs albums de Frank Zappa, mixé un album d’Elton John et un de U2, et aussi produit des albums de Morrissey. «C’est un ingénieur de son très très talentueux, de même qu’un excellent producteur. Ce sont évidemment deux choses très différentes. Il a une très bonne habileté pour amener toute la musicalité à l’avant-plan, et créer une image en trois dimensions avec le paysage sonore. Il sait aussi faire un zoom arrière et garder un oeil sur la vue d’ensemble. Il organise tous les petits détails, mais il peut aussi s’assurer que l’énergie communiquée soit la bonne», avance-t-il.

Côtoyer ce phénomène qui a aussi travaillé avec Beck, Jack White, The Strokes et The Shins pourrait se révéler un peu intimidant, mais le Montréalais assure que non. Toutefois, si le producteur renommé est plutôt «terre-à-terre», sa présence a amené un certain caractère irréel à la chose. Symonds mentionne qu’il «raconte des tonnes d’histoires, à propos de son voisinage immédiat à Los Angeles, des gros noms qu’il voit couramment dans la rue». Le musicien y va ensuite d’une anecdote: «J’ai essayé de jouer de la flûte traversière sur une de nos chansons… Ça ne s’est pas retrouvé sur l’album (rires), mais il fait des blagues à propos de ça, en [faisant référence à] Will Ferrell… Parce qu’il a fait ce truc de flûte jazz qui m’a beaucoup fait rire [qui se retrouve dans le film Présentateur vedette: La Légende de Ron Burgundy]», explique-t-il.

Half Moon Run, photo par Yani Clarke

Lancement costumé ce soir au MTELUS!

Après avoir joué au MTELUS il y a quatre jours pour les 50 ans de CHOM 97,7 (nos photos ici!), Half Moon Run y sera donc à nouveau pour y faire son lancement, demain. Le groupe sera costumé, et invite les fans à faire de même. Il s’agira de leur premier concert «officiel» (et en tant que tête d’affiche) de l’année à Montréal. «This is the real deal!», promet Isaac Symonds, tout sourire, avant d’élaborer sur le ressenti du groupe face à cela. «On est enthousiastes à propos du chemin que la musique fait. […] On a mis des années de travail dans cet album. Une fois qu’il sera sorti, on pourra le voir grandir comme une plante, s’épanouir de lui-même.»

Suite à ce spectacle au MTELUS (qui a affiché complet en moins de 10 minutes!), le groupe poursuivra sa tournée en se rendant de l’autre côté de l’océan, où il restera pendant un mois. «Je vis ma vie vraiment heure par heure… Ma copine en sait plus que moi (rires). Elle suit bien toute l’organisation. Mais oui, on va aller en Europe, et ensuite on revient au Canada et aux États-Unis pour quelques dates au début de janvier. On retourne ensuite en Europe en février. On fera aussi des festivals à l’été 2020.»

Au cours de cette tournée, plusieurs invités partageront la scène avec Half Moon Run, dont Tim Baker (l’année prochaine aux États-Unis) et le montréalais Leif Vollebekk (en Europe). Vince James, Taylor Janzen et Shey Baba accompagneront également le groupe, selon différentes dates.

A Blemish in the Great Light paraît demain, 1er novembre.

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