Nuit Blanche à Montréal

Nuit Blanche 2018 | Une 15e édition re(MIX)ée !

C’est sous le thème « re(MIX) » que le festival Montréal en lumière dévoilait hier la programmation de la 15e édition de la Nuit Blanche, qui aura lieu le 3 mars prochain. En tout, deux cents activités seront proposés au Montréalais pour s’éclater jusqu’au lever du soleil.

L’interdisciplinarité sera à l’honneur, alors que plusieurs attractions verront des artistes issus de milieux différents collaborer ensemble. «On remixe, on revoie la formule, nous explique la chargée de projet Marie-Pier Bazinet. On s’est permis de faire des alliages qu’on ne fait pas d’habitude, de mixer des artistes qui ne travaillent pas ensemble normalement.» Elle cite entre autres l’équipe du Art Gang qui proposera «une réinvention du défilé de mode en version complètement éclatée» et la Maison des écrivains qui proposera un match d’improvisation qui mêlera auteurs, musiciens et acteurs.

L’une des soirées à surveiller sera celle de Drôle de danse, qui aura lieu au Studio Diss Tortion. Pour l’occasion, des performances de dance battles se mêleront à des numéros d’humoristes de la relève. Preach, qui animera la soirée, est emballé à l’idée de pouvoir démontrer le savoir-faire montréalais en danse urbaine: «On n’en parle pas beaucoup, mais on est à l’international, nous a-t-il confié lors du lancement de la programmation. On sait pas à quel point on a du talent ici de qualité: ça va être une façon de voir ça. Ça vaut la peine.» Il encourage d’ailleurs les néophytes à venir découvrir le monde de la danse urbaine, ne serait-ce que pour vivre l’atmosphère. «Il y’a une espèce de fébrilité, une espèce d’énergie, d’électricité dans l’air.»

En musique, on retient surtout la Nuit hip-hop de Sarahmée, Naya Ali et Marie-Gold qui se tiendra à l’Astral de minuit à 3h du matin. Cette soirée a particulièrement capté l’intérêt de Fab, du groupe Random Recipe. Une habituée de Montréal en lumière et de la Nuit blanche, elle applaudit l’initiative d’un événement de rap au féminin. «Dans les dernières deux ou trois années, c’est le fun de voir la renaissance, la créativité et l’innovation de tout ce qui est féminin», nous a confié la rappeuse, beatboxeuse et DJ. Elle prévoit d’ailleurs retrouver d’autres «old-timers» du rap féminin «pour voir c’est quoi, le nouveau talent.»

Parmi les autres faits marquants de cette 15e édition, on note l’expansion du territoire couvert par les festivités. Celles-ci s’étendront désormais jusque dans le quartier Hochelaga, avec entre autres des événements au Stade Olympique, au Parc Morgan et à l’Espace public. Comme c’était le cas lors des éditions précédentes, le métro sera en service toute la nuit pour permettre aux festivaliers de se déplacer aisément entre les différents pôles d’activités. Certaines stations de métro, dont la station Berri-UQÀM, accueilleront également des festivités.

Bien organiser sa soirée

Pour permettre de se retrouver parmi les nombreuses activités, la Nuit blanche propose six parcours thématiques. On y retrouve ainsi des idées pour une soirée en famille, ou sur les pistes de danse, par exemple. Marie-Pier Bazinet suggère d’ailleurs fortement de s’inspirer de ces parcours pour ne pas passer à côté des événements les plus susceptibles de nous intéresser. Si elle est fière de l’ensemble de la programmation, elle a malgré tout un penchant pour le parcours Une nuit remixée. Celui-ci nous mènera notamment vers un plateau étonnant mettant en scène Jean-François Provençal et Julien Corriveau des Appendices, Marie-Pierre Arthur et un duo formé d’Antoine Gratton et DJ Dee au café du Monument National.

De son côté, Fab voit les choses autrement et n’entend pas s’en tenir à un plan en particulier: «Je pense que pour moi, le meilleur aspect de la Nuit Blanche, c’est que tu te fais mener par ton énergie, par ta vibe. Plus que voir exactement qu’est-ce qui est sur l’horaire et planifier des choses, je préfère me faire mener par comment je me sens.»

Si tout le monde semble s’entendre sur un même point, c’est plutôt celui de la liberté que veut offrir la Nuit blanche aux Montréalais. «J’ai hâte à la Nuit blanche juste parce que c’est le temps de se laisser aller comme des loups, image Fab. Il y a pas de limites. Tu peux tout faire pis la ville est ouverte à ce que tu fasses tout.»

«C’est une nuit pour rêver, mais une nuit pour rêver tout le monde ensemble, conclut Marie-Pier Bazinet. On s’amuse à dire que c’est la nuit de tous les possibles.»

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