Anthrax

On parle de Slayer, de Trust et d’avenir du métal avec Frank de Anthrax

Anthrax accompagne présentement Slayer sur leur monstrueuse tournée d’adieu qui passera par la Place Bell de Laval, ce mercredi 30 mai. Entre deux stades nous avons réussi à parler à Frank Bello, bassiste du groupe depuis 1985, et pas prêt de s’arrêter.

Avec également Testament, Behemoth et Lamb of God, c’est une tournée assez énorme que cette dernière de Slayer. « C’est fou, on est tellement occupés, cinq groupes, ça arrête jamais. Mais c’est cool, ça se passe très bien, que des bons amis. Première fois avec Behemoth, les gars sont super! »

Anthrax est aux côtés de Slayer depuis le milieu des années 1980. Bizarre de penser que c’est leur dernière, mais Frank ne voit pas les choses de cette manière. « Je n’aime pas le mot retraite. Ces gars-là n’arrêteront pas de faire de la musique. Il y aura toujours un Slayer. Déjà ils vont faire cette tournée pendant deux ans, mais même après ils continueront tous à jouer je suis sûr, même s’ils prennent leur « retraite » de ce genre d’événements. Ils me manqueront c’est sûr. Mais c’est mes amis depuis longtemps, je vais continuer à appeler Gary et tout, on est des musiciens, on ne peut pas juste arrêter. Si ce n’est pas Slayer ça sera autre chose.»

Quel avenir métallique dans dix ans ?

Mais à une époque où les groupes des années 1970 et même ceux des années 1980 commencent à prendre leur retraite, on peut se demander ce qu’il restera dans dix ans pour les générations futures. « Je peux seulement espérer. Mais au bout du compte, si les gens veulent du métal, ils auront du métal. Honnêtement, Anthrax va encore être là pour un bon moment, on écrit la meilleure musique qu’on n’a jamais écrite.»

Regarde, mes amis de Megadeth, toujours là. Metallica tourne toujours. Judas Priest vient de sortir un album génial. Iron Maiden sont meilleurs que jamais, plus gros que jamais. On va tous devenir vieux, c’est la vie. Mais ce qui compte au fond c’est la musique. La musique c’est un truc à aimer, à vivre. Je regarde pas dans dix ans, j’en profite maintenant, je vis le moment présent.

Pourrait-on aussi compter sur la nouvelle vague du thrash metal, ces jeunes groupes qui s’inspirent du 80’s thrash ? « Bien sûr, pourquoi pas ! Quand on a commencé nous aussi on admirait Sabbath, Priest et Maiden. Je veux que cette musique continue d’exister. Et je la vois la nouvelle génération dans nos concerts, on voit des fans de 11-12 ans, avec ceux de 50 ans. Je pense que ça revient aux gens d’être sélectifs à propos de ce qu’ils aiment. » Frank chérit cette communauté du métal. « On est unis pour notre musique, je trouve ça génial. »

Lamb Of God plus « culte » que Anthrax ou Testament ?

Pour beaucoup de puristes et fans de thrash, l’ordre de passage est surprenant sur cette tournée. Testament, pilier du genre depuis les années 1980, joue en tout premier, juste avant Behemoth, plus jeune groupe tournant seulement depuis les années 2000, et Anthrax joue avant Lamb of God, autre groupe des années 2000. « C’est juste le choix des promoteurs, ça me va comme ça. Anthrax reste Anthrax, on s’en fout de l’ordre, on y va et on fait notre truc. Et tu sais quoi ? Les cinq groupes se régalent chaque soir, on a tous du bon temps.  Chacun y trouve son compte. Qu’on joue avant ou après des gens, ça n’a pas d’importance, on fait juste notre truc, et tout le monde s’amuse. »

 

Hémisphère Nord VS Hémisphère Sud

Anthrax vient de sortir un DVD filmé en Ecosse, Kings Among Scotland. Une belle production certes, mais en terme de public, on ne peut honnêtement pas comparer avec le DVD précédent Chile On Hell et la folie furieuse et bruyante des fans au Chili.

De nos jours, on dirait que les métalleux sud-américains font passer les Européens et Nord-Américains pour des touristes, non ? « Les foules sont différentes selon les pays. Mais les deux publics sont excellents. En tant que membre d’Anthrax, je me considère chanceux d’avoir ces super fans partout dans le monde. Et on a pu capter ces moments. Ils sont intenses chacun à leur manière. »

Reste qu’on voit rarement par chez nous d’immenses circle-pits avec des torches fumigènes. « Heureusement personne n’a été blessé ! Mais c’était une célébration. Cette musique est intense et véhicule beaucoup d’émotions. J’adore cette passion, c’est vraiment beau. »

 

Antisocial, tu perds ton français !

Peu de gens le savent, mais la chanson Antisocial que joue Anthrax dans chaque concert est en fait une reprise du groupe français Trust.

Et l’année dernière en Europe, les Parisiens ont invité les New-Yorkais à les rejoindre sur scène pour jouer le morceau historique qui les lie. « C’était super! Bernie et les gars sont excellents, et leur musique est vraiment géniale. Les gens qui ne connaissent pas Trust devraient absolument les écouter. Jouer ensemble c’était fun ! » Ça serait incroyable si Anthrax chantait le morceau en français à Montréal. « Ah oui ça serait cool ! En fait Joey a enregistré la version française à l’époque avec Bernie, mais il faudrait creuser vraiment profond pour retrouver cet enregistrement ! »

(NDLR : On l’a retrouvé, et finalement Joey est pas très bon en français…)

C’est drôle de penser qu’à l’époque Iron Maiden songeait à reprendre ce morceau, mais a été devancé par Anthrax. « Sérieux ? C’est fou je ne savais pas!». L’histoire aurait été différente… (CF: Plus sur ce sujet chez nos confrères ici)

 

Anthrax à venir

Et après cette tournée, c’est quoi les projets ? « On était censés se concentrer sur l’écriture en ce moment, mais on s’est fait proposer cette tournée, on ne pouvait pas refuser de faire partie de ça ! » L’agenda d’Anthrax est ainsi complet pour toute l’année, puisqu’ils suivront aussi Slayer en Europe, ainsi que quelques dates cet été avec Testament seulement. « J’espère qu’on pourra se remettre à écrire et enregistrer le prochain album en 2019. »

D’ici là on pourra les voir à la Place Bell ce mercredi 30 mai, pour un show de 40 minutes à haute énergie. Frank s’attend à un public insane : « Montréal a toujours été bon avec nous, les fans savent comment être à la hauteur. J’ai hâte !»

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