Kendrick Lamar

OSHEAGA 2013 | Kendrick Lamar, Disclosure, Pretty Lights et plus

Pour clore cette dernière journée d’Osheaga, l’éclectisme et la qualité des artistes étaient comparables aux deux premiers jours du festival. Entre hip-hop écorcheur avec Kendrick Lamar et Big Boi, et électro détonante avec Disclosure et Pretty Lights, le public avait plutôt intérêt à suivre le rythme. Pas de pause, ni de répit, les artistes ont sollicité la foule jusqu’au bout de la nuit.

 

Kendrick Lamar

Le parterre de la scène de la Rivière débordait de public à ne plus savoir où se mettre. Tous surexcités à l’idée de se déchainer sur Bitch, Don’t Kill My Vibe ou Swimming Pools (Drank). Kendrick arrive sous une nuée de cris. Le rappeur de Californie excelle de simplicité dans son t-shirt blanc et son jean. Simplicité à l’image de son choix de mise en scène, sachant qu’il optera pour un DJ set sans l’ajout d’autres rappeurs pour compléter ses featuring. En bref, Kendrick Lamar n’a misé que sur son talent et ses morceaux pour faire lever la foule d’Osheaga. Pari risqué sachant que le fantaisiste est d’habitude de mise avec panneaux lumineux ou décors extravagants. Mais pari relevé.

Le jeune rappeur commence fort avec son titre Backstreet Freestyle. Tout en prenant le pouls du public en lançant un « Montréal, are you ready to rock tonight ? ». La réponse est plus qu’évidente. Kendrick enchaîne ensuite sur plusieurs morceaux de son dernier opus Good Kid, M.A.A.D City ainsi que sur des featuring tels qu’avec les titres Fuckin’ Problems (ASAP Rocky, 2 Chainz, Drake) et R.I.P. (Young Jeezy, YG, Chris Brown).

Photo par Pascal Leduc

Kendrick Lamar, photo par Pascal Leduc.

Le moment fatidique arrive au milieu du concert. Après avoir chauffé le public à s’époumoner en attestant « you give me so much hospitality », le californien démarre Bitch, Don’t Kill My Vibe. Défoulement de tout bord et pas de danse frénétiques. Le public s’est déchainé au rythme du rappeur. Il continue ensuite sur Poetic Justice et Compton. Kendrick teste la foule en lançant « do you know my old shit ? » Encore une fois, la réponse semble positive vu l’exaltation généralisée lorsqu’il commence à rapper A.D.H.D. Le nouveau génie du rap en profite pour amadouer le public montréalais en disant « for some reason, I think that Montréal can win that shit, there’s just one way to know, this is your moment ». Réaction immédiate du public qui se met à sauter et à crier au premières notes de M.A.A.D City, et en se déchaînant d’autant plus sur Swimming Pools (Drank) qui suivra. Le rappeur fini avec un morceau a capella, tiré de son premier opus Kendrick Lamar EP, I Am.

Ce dernier titre était une prémisse à la carrière du rappeur. Prémisse qui s’est révélée véridique en voyant le succès de Kendrick Lamar, qui s’est fait proclamer « nouveau roi de la côte ouest » en août 2011 par Snoop Dogg, Kurupt et the Game. L’artiste a bel et bien réussi son pari. Le concert était frappant de simplicité et de talent. Pas de fioritures, Kendrick a misé sur son flow et ses paroles poignantes pour séduire la foule. Franc succès pour une première à Montréal.

 

Disclosure

Arrivée des petits britanniques sur la scène du Piknic. Encore une fois, c’était une première à Montréal pour les deux jeunes frères, Guy Lawrence (22 ans) et Howard Lawrence (19 ans), qui ont fait face à une foule impressionnante, tant par le nombre que par l’énergie.

Photo par Karine Jacques

Disclosure, photo par Karine Jacques

L’ascension de ces anglais, petits génies de la house pour leur âge, est fulgurante. Réellement découvert en 2012, ils sortent leur premier album Settle en juin 2013. C’est ainsi que leur set fera exclusivement honneur à leur opus. Opus qui semblait déjà bien connu du public qui redoublait d’exaltation et d’ardeur à chaque nouveau morceau. Petite surprise de la part des britanniques qui invitent Jessie Ware sur scène pour interpréter leur titre en commun Confess To Me et pour reprendre le remix de Disclosure sur Running. La chanteuse saute sur scène, la foule suit. L’engouement atteint son paroxysme lorsque les anglais terminent avec le morceau Latch, que le public semble connaître sur le bout des doigts.

Les deux frères sont arrivés en terrain inconnu, entourés de locaux qui eux, connaissaient sans l’ombre d’un doute les titres de leur album. Les anglais peuvent être fiers de l’exploit accompli. Montréal est acquise. Même s’il y a encore du travail à faire, surtout concernant l’interaction avec le public. Amusant de voir le décalage qu’il y a entre leurs beats épais et leurs fluets « thank you » qui ponctuaient chaque morceau. Leur attitude coincé ne semblait toutefois pas entacher l’ardeur de la foule.

 

Pretty Lights

Photo par Karine Jacques

Pretty Lights, photo par Karine Jacques.

Le DJ originaire du Colorado a une fois de plus fait honneur à son nom de scène. Entouré de colonnes de lumière, Pretty Lights offre comme toujours un très bon visuel qui amplifie l’impact de ses beats. Et quels beats ? Hip-hop, bien souvent saupoudré de dubstep, les morceaux du DJ ne font pas dans la légèreté. Son set sera d’ailleurs en majorité marqué par cette fusion entre le hip-hop et la dubstep en faisant des brefs ponts plus calmes, avec des morceaux soul ou trip-hop, qui semblent plus endormir le public qu’autre chose.

Public qui sera d’ailleurs moins nombreux que pour Disclosure. En dépit de ses beats lourds et du visuel, le parterre du Piknic se vide petit à petit. Fuite qui sera à peine rattrapée par Pretty Lights qui ne sait scander que « Osheaga, make some fucking noise ». Le DJ est toutefois plébiscité et le public continuera à s’adonner à des pas frénétiques jusqu’à la fin de son set, qui se conclura d’ailleurs sur son morceau phare, Finally Moving.

Disons que Disclosure a pris l’avantage avec des morceaux novateurs, qui se reprennent facilement par le public, tandis que Pretty Lights part dans des délires, certes grand public, mais dans lesquelles la foule ne suivait pas toujours.

 

Big Boi et Floating Points

Il n’est pas question de faire fi d’un des piliers du hip-hop, acolyte d’André 3000 dans Outkast, le non moindre Big Boi qui a ouvert la scène de la Rivière avant Kendrick Lamar. Le rappeur a su faire honneur à sa carrière et a su insuffler un vent d’énergie dans le public, qui a surtout été réceptif aux reprises des succès d’Outkast tels que Skew It on the Bar. B, B.O.B. et plus particulièrement Mrs. Jackson et The Way You Move. Certains connaisseurs ont su apprécier Shutterbug et Apple Of My Eye, tiré de l’album Vicious Lies & Dangerous Rumors sorti en 2012. Le public était enthousiaste envers l’ex-membre d’Outkast. Mais il faut l’avouer, Big Boi était un lancement pour Kendrick Lamar, de dix ans son cadet.

Mention spéciale pour Floating Points, DJ et producteur londonien, qui a ouvert la scène du Piknic. Neuro-scientifique le jour, une chose est sûre, le soir, il nourrit sa matière grise de funk. Le DJ a transporté le public dans les années 70 afin de les faire danser sur des sample funk plus grisants les uns que les autres.

Photos en vrac

Disclosure (par Karine Jacques)

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Pretty Lights (par Karine Jacques)

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Photo par Karine Jacques pretty lights_osheaga_2013_01

Grille de chansons

Kendrick Lamar

1. The Art Of Peer Pressure
2. Backstreet Freestyle
3. P&P (Pussy & Patron)
4. Fuckin’ Problems
5. R.I.P.
6. Money Trees
7. Bitch, Don’t Kill My Vibe
8. Poetic Justice
9. Compton
10. A.D.H.D.
11. M.A.A.D City
12. Swimming Pools (Drank)
13. I Am

Disclosure

1. Tenderly
2. You & Me
3. White Noise
4. Voices
5. What’s In Your Head
6. Confess To Me
7. Running
8. Latch

 

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