Paléo Festival Nyon

Paléo Festival de Nyon 2019 | Rencontre avec Mik, annonceur québécois de la grande scène

Avec sa longue chevelure, Mik Clavet ne passe pas inaperçu tout comme son léger accent québécois qui fait de lui un personnage incontournable du Paléo Festival de Nyon, qui se tenait du 23 au 28 juillet dernier en Suisse. Quittant le Québec pour la Suisse il y a près de 30 ans, rencontre cette semaine avec un homme vibrant qui manifeste toujours autant de plaisir à présenter les grandes têtes d’affiche du festival helvétique.

Originaire de la capitale, Mik Clavet est arrivé en Suisse à l’automne 1990 dans le cadre d’un tour en Europe. « J’ai rencontré il y a pas mal longtemps à Québec Daniel Rossellat, qui est le président du festival. Il m’a dit de passer le voir si je venais à Nyon », confie-t-il quelques minutes avant l’entrée sur scène du Winston Band. Simple étape de son voyage, le pays niché au cœur du Vieux-Continent devient alors une destination.

De Québec à Nyon, un parcours atypique

C’est dans la région lémanique que le technicien de scène élit domicile, non sans hasard puisque en 1991, il s’investira pour la première fois au Paléo Festival. « Je m’occupais de l’infrastructure, de faire des planchers et des structures métalliques. Et puis, il y a eu cette scène du Dôme où les mecs avaient tout prévu, sauf quelqu’un pour annoncer. Je n’avais jamais fait ça de ma vie avant, c’était plus pour les dépanner » souligne-t-il avant de poursuivre sur les raisons qui l’ont mené vers la grande scène :

De fil en aiguille, ça a continué et j’ai fais le Dôme pendant six ans. Durant ces années là, j’ai commencé à m’occuper de faire régisseur de plateau sur la scène et ensuite, ça a continué à la grande scène suite à un changement. Et ça fait 18 ans finalement que je le fais là bas.

Voilà comment d’un simple voyage en Europe, le natif de Québec est devenu l’une des effigies du Paléo Festival. Il n’hésite d’ailleurs pas à s’arrêter quelques minutes sur le site pour discuter avec les festivaliers. « J’ai du plaisir à faire ça. Si je représente Paléo, c’est avec fierté que je le fais parce que je trouve que c’est un sacré truc. Je suis fier de l’organisation, fier d’en faire partie ».

Le public de la grande scène © Paléo – Anne Colliard

 

Le stressant exercice de présenter devant 40 000 personnes

Depuis 44 éditions, le Paléo Festival a fait des annonces l’un de ses rituels iconiques de la semaine. Jouant davantage sur la poésie que sur les faits pour présenter les groupes et artistes, chaque scène détient son annonceur avec son style propre. Vivace et communicatif, Mik se charge, dans une pratique stressante, de la grande scène qui peut accueillir près de 40 000 personnes.

Quelqu’un qui s’habitue à ça, ça doit être moche parce que tu ne peux pas y être insensible. C’est toujours assez flippant

Le présentateur devient une interface, cette seule personne de l’organisation que rencontre le public, hormis les autres festivaliers, les agents de sécurité ou les contrôleurs à l’entrée du site. « À partir de l’instant où j’entre et que je salue, ça signifie que l’attente est finie et que ça va commencer. Ça marque le temps, avec un engouement qui crée un petit événement avant le concert. C’est bénéfique parce que ça stimule tout le monde et si ça se perd, ça va peut-être se perdre sans moi », précise-t-il dans les coulisses du Dôme.

Robert Charlebois © Paléo – Lionel Flusin

Si Mik fait cela depuis presque 30 ans, c’est parce que l’exercice est aussi stimulant pour lui puisqu’il permet de faire la rencontre d’incroyables personnages en coulisses comme Robert Plant ou encore Peter Gabriel. Mais cette année, avec la présence du Québec au Village du Monde, une opportunité en or se présente d’introduire un artiste renommé : Robert Charlebois.

« C’est quelque chose, certainement. Je calcule l’ampleur de sa carrière, la rayonnance qu’il a eu partout au Québec. C’est une belle occasion, même si je ne suis pas à la ‘’maison’’ puisque je viens piquer la place de Pascal qui présente au Dôme. »

 

Le Québec à Paléo, « grandiose et exceptionnel »

En tant que natif de Québec, Mik aura particulièrement apprécié la programmation cette année. « Il y a une histoire d’amour entre les Québécois et les Suisses et le fait que ce soit ici, au Village du Monde, c’est assez grandiose sachant que des quelques festivals qu’il y a eu au Québec, il n’y a jamais eu une programmation comme il y a ici. D’avoir à la même place Hubert Lenoir, Tire Le Coyote, Koriass ou Robert Charlebois, il n’y a pas un festival qui a réussi à enligner tout ça. Tu te dis que c’est exceptionnel qu’on soit loin, en Suisse, avec la plus grosse programmation des groupes québécois. Je ne sais pas si les gens sont vraiment au courant mais c’est grandiose et exceptionnel. »

Il est certain que plusieurs festivaliers suisses auront découvert de nouveaux artistes talentueux cette année, dont Charlotte Cardin qui aura marqué les esprits du public, et celui de Mik. « Et puis le petit [Hubert] Lenoir, c’est pas ma tasse de thé », rajoute-t-il. « Mais quand même, je l’ai vu en showcase et c’est fort ! Il se la pète et c’est correct (rires). »

Hubert Lenoir © Paléo – Anne Colliard

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