Paul McCartney

Paul McCartney au Centre Vidéotron | Retour de la légende vivante

L’année 2018 aura été bonne pour la Ville de Québec. Après avoir eu droit à la visite du légendaire Neil Young au Festival d’été, c’est un autre septuagénaire qui revenait en ville, le Beatle Paul McCartney. Il va sans dire, le gaucher avait marqué l’histoire de la cité en se produisant sur les Plaines il y a 10 ans de cela devant une foule record. Encore aujourd’hui, il arrive d’entendre des bribes de conversations en ville où les gens se remémorent à haute voix leur expérience McCartney de 2008. C’est pour dire. Et 10 ans plus tard, il semble que les boomers (surtout) et leurs enfants étaient prêts pour revivre la chose, mais cette fois, en aréna. 


 

Sur le coup de 20h00, les lumières baissent et les deux écrans de chaque côté de la scène montrent la classique basse Hofner, marque de commerce de l’homme de la situation, pendant de (trop) longues minutes alors que joue la musique d’introduction. Dix minutes plus tard, c’est la finale psychédélique de A Day in a Life qui annonce l’arrivée sur scène de Sir Paul.

Le bassiste ne perd pas de temps et entame Hard Day’s Night devant un parterre qui est déjà debout depuis fort longtemps. Il poursuit avec Can’t Buy me Love et deux hits des Wings, Hi Hi Hi et Letting Go. L’homme de 76 ans semble en pleine forme et atteint encore les notes plus hautes qu’il chantait avec tant d’aisance dans sa vingtaine. Mais il reçoit quand même de l’aide (With a Little Help From My Friends? Ah! Ah!) aux harmonies de la part de ces talentueux musiciens.

Le marathon prend une tournure un peu plus pépère avec deux nouvelles chansons de son tout dernier album, Egypt Station. Bien que les critiques considèrent l’album comme son meilleur depuis des décennies, la performance tombe un peu à plat comme c’est souvent le cas pour ces artistes qui tournent leurs vieux hits depuis très longtemps. Cela dit, il a tout de même bien fait de rappeler à la foule que l’album en question se trouve en ce moment numéro 1. Son premier en 4o ans! C’est mérité.

Parlant des interactions avec son public, le Britannique a sorti son meilleur français du secondaire pour l’occasion… mais avec l’aide de télésouffleurs. Peu importe, l’intention est plus que bien reçue dans une ville comme Québec. S’en suit I’ve Got a Feeling, dédiée à Jimi Hendrix, qu’il raconte avoir rencontré dans les années 60. Toujours en hommage à ceux disparus, il a bien sûr dédié Here Today à son ami John dans une sublime version acoustique sur une plateforme qui s’élevait au dessus de la scène. Blackbird a suivi pour ce moment quasi parfait. Plus tard, McCartney a sorti son meilleur ukulele (!) pour dédier Something à son « chum » (ainsi présenté à la foule) George.

Un marathon musical

Malgré quelques interactions avec le public, dans un mélange de français et d’anglais, il y a peu de temps morts. Ce qui est surprenant pour un homme de son âge. Les choses sont quand même retombées un peu à plat lorsqu’il a joué une version minimaliste de My Valentine et une autre nouvelle chansons. Sans parler du drôle de choix de jouer FourFiveSeconds. Cette collaboration avec Kanye West n’a pas vraiment été un gros hit auprès des boomers de Québec, de toute évidence.

Mais bon, malgré ce bémol, la deuxième moitié du marathon rock a été riche en morceaux des Beatles: Lady Madonna, Eleanor Rigby, Being for The Benefit of Mr. Kite, Back in the U.S.S.R et Ob-La-Di, Ob-La-Da. Bien sûr, les deux plus gros hits des Wings se devaient d’être joués: Band on The Run et Live and Let Die. Cette dernière agrémentée de pyrotechnie, a vraiment surpris tout le monde.

Juste avant le rappel, McCartney retourne au piano pour Let It Be. Il éprouve quelque problème pour pousser les notes, mais avec l’aide de la foule et du groupe, ça ne gâche pas vraiment la fête. Sans grande surprise, pour terminer le set principal, Hey Jude permet au Centre Vidéotron, du plancher jusqu’au plafond, de s’époumoner sur ce classique des années 60.

Au retour, un autre gros canon: Yesterday. La perfection même. Mais ce petit moment acoustique sera le dernier de la soirée. Le party reprend de plus belle avec le meilleur des Beatles: I Saw Her Standing There, Helter Skelter, Sgt. Pepper… et pour terminer, bien sûr The End.

Un concert généreux pour un artiste qui n’a plus rien à prouver. Ce dernier semblait réellement ravie de commencer la tournée à Québec après y avoir séjourné plusieurs jours pour roder le spectacle. Et peu importe le poids des années, il a souhaité bonne soirée à son public… et à la prochaine!

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