Timber Timbre

POP Montréal 2014 – Jour 3 | Timber Timbre au Métropolis

Plus de cinq mois après la parution de son troisième album Hot Dreams, la formation Timber Timbre effectuait enfin sa rentrée montréalaise dans un Métropolis plutôt bien rempli, en plein coeur du festival POP Montréal. À l’image du disque qu’il supporte, ce nouveau spectacle s’avère un pas de plus dans l’appropriation de cet univers mystérieux que la bande construit, brique par brique, d’album en album…

Plongés dans l’obscurité comme toujours, les membres de Timber Timbre semblent à l’aise comme des poissons dans l’eau. Les éclairages rouges dominent la scène enfumée, conférant une ambiance glauque. Les mots « HOT DREAMS » en tubes néon clignotent au-dessus des musiciens. On se serait cru dans un peep-show Lynchien.

La mise en scène est parfaitement calibrée pour la musique de Timber Timbre. Dommage que la sono ne le soit pas : on peine souvent à entendre les arrangements (géniaux) de Simon Trottier, et la batterie manque de mordant par moments. Rien de trop grave, mais toute la finesse et le soucis du détail de Timber Timbre mérite une sonorisation frôlant la perfection.

Il faut dire que Timber Timbre nous arrive sous une forme plus rock qu’auparavant. Debout – il s’est longtemps présenté en spectacle assis – le chanteur Taylor Kirk ne fait plus usage d’une guitare acoustique, à l’exception du rappel, où il se présente d’abord seul sur scène. « This is a big room », remarque-t-il à haute voix, avant de se demander si un seul homme peut capter l’attention d’une si grande foule. « Let’s try it ». Puis, il entonne Demon Host, et la troublante Run From Me, avec la glorieuse finale full-band.  Mission accomplie : les 2000-quelques spectateurs étaient suspendus à ses lèvres.

Bien conscient que ses fervents auditeurs apprécient l’ensemble de l’oeuvre, le groupe a alterné allègrement entre le matériel des trois albums, poussant ici un Lonesome Hunter ou Magic Arrow, ou encore l’incontournable (et mystique) Until the Night Is Over. Les singles Bad Ritual et Black Water ont aussi eu droit à de belles ovations.

Kirk assume de mieux en mieux son rôle de leader tout en restant discret et mystérieux. De sa voix basse et posée, filtrée par l’effet slapback caractéristique de son chant, il aborde parfois la foule de façon peu audibles, mais ça reste bref. Pas besoin d’agaçante politesse à la « vous êtes là, Montréal? » : ça ne cadrerait pas avec l’univers Timber Timbre de toute façon.

Le momentum du concert est d’ailleurs irréprochable : la grille de chansons repose sur des bases solides, et les enchaînements d’une pièce à l’autre forment un spectacle consistant, sans temps mort involontaires.

Certains titres sont rehaussés de relectures ingénieuses – notamment Woman – ou d’interventions de saxophone, accueilli à tout rompre pour la chute de Hot Dreams.

Que du bon, comme d’habitude avec Timber Timbre. À condition d’adhérer à leur approche singulière de la musique. Ce qui semblait être le cas pour ceux qui les ont accueillis au bercail vendredi soir.

Grille de chansons

Grand Canyon
Beat the Drum Slowly
Bring Me Simple Men
Lonesome Hunter
Until the Night Is Over
Curtains!? / Resurrection Drive Part II
Black Water
This Low Commotion
Hot Dreams
The New Tomorrow
Magic Arrow
Bad Ritual
Woman

Rappel
Demon Host
Run From Me
Creep On Creepin’ On
Trouble Comes Knocking

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