Lee Ranaldo

POP Montréal 2015 – Jour 4 | Lee Ranaldo et Eleni Mandell acoustiques chez Ubisoft

Le concert de l’ex-Sonic Youth, Lee Ranaldo, avec l’excellente Eleni Mandell en première partie, devait originalement être le dernier d’une série de concerts sur le toit d’Ubisoft cet été. Dame nature en aura voulu différemment, mais qu’à cela ne tienne : l’événement, présenté dans le cadre de POP Montréal, a finalement eu lieu à l’intérieur de l’édifice du géant du jeu vidéo à Montréal.


Ce n’est pas aussi magique qu’un coucher de soleil sur le toit d’un building qui donne une vue imprenable sur le centre-ville et le Mont-Royal, mais ce n’est pas la fin du monde non plus. Voir et entendre Lee Ranaldo dans un lieu aussi intime demeure une expérience à vivre.

Maître de la guitare dissonante et bruyante, Ranaldo démontre sans problème qu’il est tout à fait apte à faire voyager l’esprit de l’auditeur sans ses multiples pédales. Les guitares accordées de façon inusité ou l’usage d’un archet feront l’affaire côté dissonance, et pour le reste, les chansons feront le travail.

Accompagné de son fidèle collègue guitariste Raül Refree, de Barcelone, il enchaîne les titres comme AnglesOff The Wall ou Key/Hole, et raconte, de façon décontractée, des anecdotes d’inspiration, comme cette panne de courant majeure à Lower Manhattan à la suite des ravages de l’ouragan Sandy, donnant lieu à une ambiance post-apocalyptique dans son quartier qui a inspiré la chanson Last Night On Earth. 

Ranaldo n’a pas la voix la plus intéressante au monde, mais ses compositions, son audace musicale et son sens de l’aventure compensent amplement.

L’intrigante The Rising Tide, l’excellente Lecce, Leaving et la très touchante Ambulancer ont conclu la prestation de plus d’une heure avec brio.  Ç’eut été mieux sous l’air doux de cet été qui s’étire, mais bon…

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Pour sa part, Eleni Mandell a prouvé une fois de plus qu’elle a du coffre, un charme fou et un sex-appeal certain. Femme décomplexée, elle chante l’amour, l’intimité, le flirt et la liberté comme une PJ Harvey adoucie.

D’une certaine façon, elle est un peu l’inverse de Lee Ranaldo : un jeu de guitare un peu rustique, à la limite du botché, avec une voix magnifique, même dans ses imperfections. Même si elle est plus folk que lui, il demeure que Mandell a de la graine de punk dans le chignon.

C’est sans doute grâce à cette complémentarité, et à leur qualité d’écriture commune, que le duo Mandell / Ranaldo était parfait pour ce début de samedi soir.

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