Louis-José Houde

Préfère Novembre : Louis-José Houde crée de belles rides

Après des mois de rodage, Louis-José Houde débarque à L’Olympia avec « Préfère Novembre », son quatrième spectacle solo à la rumeur plus que favorable. Ce n’est point étonnant car tout ce que touche l’humoriste chouchou se transforme en or. Et l’artiste n’a pas pris à la légère les immenses attentes entourant cette production car il arrive avec une création désopilante et touchante qui allie avec harmonie les meilleurs éléments de « Suivre la parade » et « Les heures verticales », ses précédents one-man shows.


Une nouvelle tendance fort agréable se remarque de plus en plus dans les spectacles d’humour en ce qui concerne la structure technique : une courte pause de quelques secondes entre la première partie et la vedette principale et, surtout, pas d’entracte. La simplicité des éclairages et l’absence de décor renforçant la tradition du stand up pur s’inscrivent également dans cette lignée. Louis-José Houde emploie ce courant à la perfection, rehaussant ainsi le rythme déjà haletant du spectacle.

En guise d’introduction, Simon Gouache, qui a connu un considérable succès viral mérité avec son sketch sur le crossfit présenté l’été dernier lors d’un Gala Juste Pour Rire, opte pour présenter des blagues moins connues du grand public. Il réchauffe bien la salle avec des sujets un peu convenus mais qui réservent quelques blagues surprenantes, notamment pendant le segment sur le manque de classe des Québécois lorsque ceux-ci voyagent dans le Sud.

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Vêtu d’une simple veste grise et d’un pantalon noir, Louis-José Houde apparaît sur scène au son d’une musique instrumentale prenante. Il ne perd pas de temps pour expliquer le sens du titre du spectacle. En fait, avec son côté vieux jeu teinté de modernité,  l’humoriste se considère comme le onzième mois de l’année, celui où il ne faut pas s’empêcher de profiter des petites joies souvent saugrenues de la vie. Il revendique les joies et vertus calmes de ce mois mal aimé en énumérant toutes les caractéristiques qui font de lui un  »Novembre ». En un instant, les spectateurs sont séduits.

Les textes regorgent d’une rafraîchissante poésie du quotidien que Houde possède comme personne. Impossible de ne pas être délicieusement enveloppé par la fine recherche dans le vocabulaire qui donne droit à des réactions déroutantes. La verve bien unique de l’artiste, qui est composée d’intonations aiguës, d’une proximité irrésistible et d’une gestuelle expressive attachante, n’apporte pas ici une révolution mais continue de satisfaire grâce à une pleine maîtrise de l’art humoristique qui provoque de fréquents maux de joue.

Fidèlement appuyé par François Avard à la script-édition, Louis-José Houde propose des numéros resserrés dépourvus de longueur qui se résultent en un spectacle d’une durée plutôt courte qui, au lieu de créer une légère déception amère et laisser sur sa faim, comble de joie tant c’est bien fignolé. Ceci dit, des transitions plus claires entre les numéros, comme quelques fondus au noir par exemple, auraient par contre permis à l’oeuvre de reprendre son souffle par endroits.

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Préfère Novembre démontre un bel équilibre entre anecdotes efficacement romancées, truculents gags d’observation et compositions étoffées de personnages comme l’illustre avec brio l’éloge sur la mère monoparentale. À l’instar de Suivre la parade, Louis-José Houde se prononce sur des sujets plus tabous comme le racisme, l’homophobie et les inconduites sexuelles avec intelligence, authenticité et une certaine candeur qui frappent la cible. Toutes ces qualités se reflètent brillamment dans les deux segments J’ai un feeeling dans lesquels l’humoriste se moque gentiment des arguments peu fondés qu’ont quelques personnes envers l’alcool, les enfants et les aventures d’un soir entre autres choses.

Bref, Louis-José Houde répond efficacement aux attentes élevées avec Préfère Novembre. Ce quatrième spectacle en suscite davantage pour l’opus numéro 5, mais on n’a plus de doute que l’humoriste saura encore charmer et étonner.

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