Rotting Christ

Rotting Christ sans Marduk à l’Astral | Metal international et visas

Une salle remplie mais un peu déçue par l’annulation de Marduk, bloqués en Suède dans l’attente de leurs visas…  Mais Rotting Christ a pris la tête d’affiche sans aucun problème et avec professionnalisme, alors que Necronomicon et Carach Angren ont aussi livré des prestations très honorables.

Un jour, il faudra que cela ça change. Que les politiques internationales de ce monde évoluent avec leur époque, que les esprits s’ouvrent. Et surtout que les administrations américaines arrêtent de rendre si compliqué l’obtention de visas pour un groupe de metal extrême en tournée. Certes, Marduk doit faire un peu peur à la petite dame de l’ambassade, mais elle doit comprendre qu’ils ne sont ni une menace terroriste ni une menace économique, leur salaire n’étant pas bien gros en général.

C’est vraiment dommage, surtout pour les gens qui sont venus de loin pour voir Marduk, comme cette gang descendue spécialement de Rouyn-Noranda … Les organisateurs feront tout de même le geste sympathique de rembourser quelques dollars sur le prix initial du billet.

Ouverture québécoise

C’est une référence du métal extrême dans la province qui attaque. Necronomicon ouvre le bal avec un gros son qui frappe comme il faut. C’est un peu une première de voir un concert de metal extrême à L’Astral, une des salles officielles du Festival de Jazz de Montréal. Et il faut avouer que l’endroit s’y prête bien, et le trio québécois maquillé est très bien mis en valeur. Une prestation un peu courte mais tout en puissance.

 

Interlude néerlandais

Carach Angren donne dans un black metal symphonique qui envoie définitivement plus en concert que sur album. Avec une touche un peu théâtrale, maquillé et costumé, le quatuor varie les ambiances, avec des interludes plus calmes et des passages carrément black assez brutaux. Le chanteur se donne à fond et interagit bien avec le public qui compte plusieurs fans du groupe (bien que leur nom soit totalement inconnu de certains). Carach Angren aura même l’audace de créer un wall of death alors que le public était resté assez statique jusque là.

Finale grecque

C’est donc Rotting Christ qui se retrouve tête d’affiche de cette tournée, en attendant que Marduk arrive à entrer en Amérique du Nord. Mais les Grecs sont tout de même actifs depuis 1987, et ils sont d’une efficacité redoutable. Ouvrant avec Ze Nigmar du dernier album, ils nous envoûtent d’emblée avec leur style récent plus lent, les tambours de l’enfer, et des invocations sataniques dans quelques langues différentes. Dommage qu’ils ne jouent pas le morceau en français sur le dernier album, inspiré des Fleurs Du Mal de Baudelaire. Les solos de guitares sont épiques et entraînants, tout comme ces morceaux plus down-tempo qui font headbanguer une salle à l’unisson.

Sakis Tolis mène sa horde presque religieusement, possédé par son personnage. Il invoquera aussi un circle pit lors de morceaux plus anciens et plus thrash, que le personnel de sécurité de l’Astral observera d’un œil amusé mais un peu inquiet quand même. Grandis Spiritus Diavolos : Rotting Christ nous achève en puissance, avant de revenir pour un rappel, peut-être le seul bonus après l’annulation de Marduk. Rien à dire, les Grecs sont impressionnants et leur show est très efficace. Ils arriveront un peu à nous consoler, même si après tous ces groupes avec des séquences et des ambiances, on aurait bien pris une tranche de black metal bien cru et brutal.

Pour conclure, on retient 2 choses :

  • les services d’immigration américaine ne comprennent rien à la musique alternative
  • il devrait il y avoir plus de concerts metal à l’Astral

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