Saison 2018-2019 des Grands Ballets | Une ode à la femme avec passion et créativité

À n’en pas douter, les Grands Ballets ont beaucoup de fervents amis. Le parterre du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts était bondé pour l’annonce de la programmation de la saison 2018-19 par son directeur artistique Ivan Cavallari. « C’est à travers la femme que se vivra le répertoire de la saison », a-t-il laissé entendre dès le début de sa présentation sur un ton bon enfant. Pour lui comme pour les quelque 35 danseurs de la réputée compagnie montréalaise, la petite phrase du vénéré Georges Balanchine, « Le ballet est une femme », prend tout son sens.

Mais au-delà du répertoire, la création sera aussi à l’honneur avec deux spectacles originaux qui promettent. En octobre d’abord, les GB offriront une production aguichante par la chorégraphe britannique Cathy Marston de L’’amant de Lady Chatterly, d’après l’œuvre de D. H. Lawrence. Une histoire d’amour passionnelle entre une aristocrate et un simple garde-chasse dans l’Angleterre puritaine au lendemain de la Première Guerre mondiale.

Il faudra donc patienter jusque-là pour voir comment sera transposé en ballet narratif ce roman éminemment érotique qui a fait tant scandale en son temps, au point d’être longtemps interdit de publication. Forte de la création d’une cinquantaine d’œuvres dans pas moins de quinze pays, Cathy Marston est reconnue pour l’art très particulier qu’elle met dans la transposition dansée de grandes œuvres de la littérature mondiale.

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Et patienter jusqu’en mai 2019 pour l’autre création, intitulée simplement Femmes, avec sa vision plurielle sur le même thème par trois chorégraphes de la génération contemporaine en danse en Europe. Ce sont : Douglas Lee, d’origine britannique, un habitué des grandes productions; Marwik Schmitt, issu des nouveaux courants de la danse allemande; et Mehdi Walerski, figure déjà bien affirmée en France après une brillante carrière de danseur.

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Doublé de ballet romantique

La prochaine saison des GB propose également deux archétypes du ballet romantique, soit Le Lac des cygnes et Giselle, des œuvres phares qui ne se démodent jamais. Surtout que la version proposée du Lac des cygnes en février 2018 sera celle d’une prestigieuse compagnie invitée, le Ballet national de Pologne. Krzysztof Pastor, directeur artistique de la troupe polonaise, signera la chorégraphie en s’inspirant de celles, adulées, de Lev Ivanov et de Marius Petipa.

Tout en conservant la quintessence du ballet original, l’intrigue amoureuse sera déplacée dans la Russie impériale, plus précisément à la cour de St-Pétersbourg, à la veille de l’accession au trône du tsarévitch Nicolas, déchiré entre son amour de jeunesse et une liaison scandaleuse avec une ballerine polonaise. Sur la si belle musique de Tchaïkovski, cette production spectaculaire vient de triompher à sa création l’année dernière à Varsovie.

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Quant à Giselle, autre chef-d’oeuvre intemporel, c’est Ivan Cavallari qui a fait le choix artistique d’adapter lui-même la chorégraphie originale de Jules Perrot et Jean Coralli, continuant d’inspirer chorégraphes et danseurs depuis sa création en 1841 à l’Opéra de Paris. Prévu pour avril 2019, ce sera la première fois depuis 20 ans que les Grands Ballets revisiteront ce ballet mythique sur la puissance dévastatrice de l’amour absolu, allant jusqu’à la folie et la mort. Ivan Cavallari a parlé de Giselle comme d’une opposition déraisonnable entre fantastique et réel, le tout étant « d’une impérissable beauté ».

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Et Casse-Noisette, bien entendu…

Mais avant, tradition oblige, l’incontournable Casse-Noisette de Fernand Nault, inspiré du conte d’Hoffman, ne manquera pas de réjouir dès le 13 décembre 2018 des milliers d’adeptes de tous âges, comme cela se fait depuis 1964, soit pour une 55e saison. Le phénomène, inexplicablement, constitue un record de longévité ininterrompue pour un ballet.

Ivan Cavallari, ajoutant encore avec conviction vouloir encourager le talent local, souligna que pour quatre des cinq spectacles de la saison, la musique sera interprétée en direct par l’Orchestre des Grands Ballets, sous la direction de Dina Gilbert et Jean-Claude Picard.

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Enfin, autre tradition qui s’installe, la saison se clôturera en mai 2019 avec la Soirée des étoiles qui viendra marier le monde de la danse à celui de la chanson en mettant à l’honneur cette fois le répertoire de nulle autre que notre Céline Dion. Aux danseurs étoiles des compagnies internationales les plus prestigieuses, viendront s’ajouter ceux des Grands Ballets. Et ce sont les Petits Chanteurs du Mont-Royal qui interpréteront les chansons de la diva québécoise.

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Une curiosité en soi qui ne manquera pas d’attirer de nouveaux amis aux Grands Ballets, la toute première compagnie de ballet professionnelle au Québec, fondée en 1957 par une jeune ballerine arrivant de Berlin sans le sou, Ludmilla Chiriaeff, simple fille d’immigrants russes dont on vénère toujours le nom en l’appelant Madame Chiriaeff.

Cette pionnière butée qui voyait grand, même avec peu de moyens, serait heureuse de trouver aujourd’hui sa compagnie bien installée dans le nouvel Édifice Wilder : Espace Danse, en plein Quartier des spectacles. Et enfin dotée d’infrastructures adaptées aux normes internationales, confirmant la position enviable de Montréal comme « ville de danse » dans le monde.

Détails et billets en vue de la saison 2018-2019 des Grands Ballets par ici.

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