Scorpions

Scorpions et Megadeth à la Place Bell I Big City Nights à Laval

Baptême du feu pour la nouvelle aréna de la rive Nord avec cette belle affiche, qui aura vu des Scorpions toujours aussi heureux d’envoyer les watts avec leur nouveau batteur, et un Megadeth en apéritif avec un leader un peu en retrait mais du gros son.


Première impression de la Place Bell

Alors qu’est-ce que ça donne cette Place Bell à Laval ? C’est un Centre Bell en plus petit, ce qui est plutôt agréable car on peut bien voir la scène d’à peu près n’importe où. La bière est un peu moins chère mais les couloirs plus petits alors les files d’attentes sont immenses. Le service de sécurité est aussi chiant, pas le droit de trop s’amuser et trop boire. Les t-shirts des groupes sont au prix scandaleux de 50$, et ils ne sont même pas si beaux. Mais si tu veux rentrer en métro c’est vraiment derrière la Station Montmorency.

Hélas, on a mega-raté Megadeth car Laval c’est quand même loin quand tu dois traverser la ville et que le groupe joue aussi tôt que 19h30. Le peu qu’on a pu voir présentait quand même une belle scène avec projections pour le quatuor qui bénéficiait de gros sons de guitares, permettant d’apprécier les prouesses de Kiko Loureiro (ex-Angra).

Une bonne partie du public est venue pour Megadeth, à voir la foule qui chante en chœur sur Peace Sells. La voix est un peu en arrière, ce qui n’est finalement pas si mal car Dave Mustaine n’est pas le meilleur chanteur au monde. Et ce dernier paraît un peu en retrait ce soir, apparemment perturbé par des problèmes techniques en début de concert. Mais pas à dire, Holy Wars… reste un monument musical de thrash, une machine à riffs qui conclue en force l’ouverture de Megadeth sous une ovation.

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Scorpions… rien de neuf, mais que du solide !

Alors maintenant, on se demande bien qu’est ce que Scorpions peut nous apporter de plus depuis leur dernier passage, à part être plus vieux de deux ans ? Et bien pas grand-chose de neuf, mais toujours autant de plaisir et d’énergie communicative. A la veille de rejoindre le club des septuagénaires, Klaus Meine et Rudolf Schencker sont toujours très en forme. « Bonsoir Laval ! Ca va bien ? » nous lance en français le chanteur allemand qui donnera une performance sans faute.

scorpions-laval-2017-17Rudolf remporte le prix du papi le plus cool au monde avec ses vestes à clous, ses biceps plus gros que bien des jeunes dans la salle, et sa collection fantastique de Flying V. De celle qui fume sur Black Out à l’acoustique pour le medley de ballades ou celle à l’effigie de Mercedes (on est allemand ou on ne l’est pas), ses guitares semblent lui donner des ailes. Il court et saute partout, nous gratifie de son pas de danse célèbre où il balance de droite à gauche, et d’un des plus beau solos de la soirée avec celui de Still Loving You qui fait frissonner de plaisir et d’émotion la Place Bell.

Et que dire de Matthias Jabs, excellent soliste qui nous régale les oreilles du début à la fin, surtout dans les classiques, et même sur sa Stratocaster lors du medley 70s, où il arrive à retranscrire la touche mélodique singulière de l’époque Uli Jon Roth. On retient aussi le solo à la Talkbox sur The Zoo qui fascine le public, et l’instrumental Coast To Coast à trois guitares toujours aussi épique. Rudolf et Klaus disparaissent pendant un solo de Matthias, laissant leur guitar-tech à la deuxième six-cordes, pendant que tout le public se demande qui est cet homme. Il s’appelle Ingo Powitzer, maintenant vous le savez. L’immense écran en fond de scène nous fait voyager dans différents décors et projections 3D de plus ou moins bon goût, comme cette superbe animation de New York pendant Big City Nights, mais où apparait gratuitement les fesses d’une fille en bikini de temps en temps.

Ah si, une nouveauté, et de taille : Mikkey Dee à la batterie ! En voilà un qui s’est trouvé une belle place après avoir conclu le chapitre Motörhead. Inutile de dire que ça bastonne derrière les futs, et ça manque presque de qualité de son pour lui rendre justice. Et quelle belle surprise de voir Scorpions rendre hommage à Lemmy au milieu du concert, en reprenant Overkill ! Un choix étonnant et presque anti-commercial que de reprendre ce vieux classique speed metal plutôt qu’un morceau plus connu du grand public, et aussi plus mid-tempo. Parce que honnêtement, l’intention était bonne mais niveau basse et guitares, ce n’était pas leur meilleur performance, on voyait qu’on sortait de la zone de confort.

En tout cas, Mikkey Dee s’amuse et profite de la plate-forme de son prédécesseur James Kottak en s’élevant dans les airs pour son solo. Il va moins haut, il ne grimpe pas sur sa batterie au bord du vide en se déshabillant pour montrer ses tatouages comme Kottak, mais le spectacle est là. On notera quand même le petit clin d’œil de Klaus Meine à James Kottak avec une veste à l’effigie du tatouage de l’ancien batteur, un gros Rock’n’Roll Forever dans le dos. Ce dernier avait quitté le groupe l’année dernière pour faire face à ses problèmes d’alcool, après un séjour en prison à Dubaï.

Finalement, à part la présence de Mikkey Dee, pas vraiment de nouveauté chez les Scorpions même du côté de la set-list : un concert plutôt prévisible si vous étiez au dernier. Cependant, c’est toujours un aussi bon moment. Et surtout, les Scorpions s’éclatent à faire ce qu’il font, ils le transmettent à la foule avec un grand sourire, et on les remercie encore.

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