Monster Spectacular

#Sorsdetazone | Monster Spectacular XXV au Stade Olympique : Mécanique et métaphysique

Pendant l’enfance, on se pose tout un tas de questions qui restent souvent sans réponse pendant des années. C’est quoi l’amour? Pourquoi meurt-on? L’univers est grand comment? Et surtout… qu’est ce que ça donnerait en vrai quand on fait rouler sa voiture télécommandée sur celle du petit voisin et qu’on goûte à ce sentiment de puissance et de destruction! (Bien fait! t’avais qu’à pas faire tomber mon lunch la veille).

Bien des années après, je vais enfin avoir ma réponse à cette dernière interrogation, ce samedi 6 avril grâce à Monster Spectacular XXV au Stade olympique.

Alors, donnez-moi du bruit!

Donnez-moi de la fureur!

Non seulement je veux renouer avec l’enfant qui sommeille en moi, mais aussi je veux faire sortir son colocataire, le guerrier des temps anciens (celui qui me pousse à boire des pintes de bière et soulever des choses lourdes au gym).

De l’essence et de la poussière

Les moteurs vrombissent, la poussière vole et le présentateur harangue une foule déjà chauffée à bloc! Tour à tour les pilotes de Monster trucks s’élancent pour faire la démonstration de leur talent et de leur machine. Ça et là, des carcasses de voiture jalonnent le parcours. Elles ne vont pas rester intactes bien longtemps! Oh que non.

À chaque passage de ces géants d’acier, on voit la tôle qui se froisse et se replie de plus en plus sur elle-même, tel le cœur d’un être drapé depuis trop longtemps dans le linge de la solitude.

La musique rock pourtant à fond, tente de se faire une place parmi les rugissements des moteurs surdimensionnés tandis que non loin de là, le tout aussi flamboyant Eddy de Pretto donnait un concert au MTELUS. Deux salles, deux ambiances, et pourtant n’y a t-il pas autant de poésie dans les paroles de Random jouée au piano que dans les cercles concentriques qu’effectue le pilote dans sa machine hors-norme surmontée d’un énorme chapeau de Cow-boy fabriqué à partir d’un bidon d’huile usagé. Le débat est ouvert…

Des buggys et des motocross

Aux Monster Trucks succèdent d’abord les buggys conduits par des hommes prêts à en découdre dans une course effrénée au milieu de la terre battue. Justement, dans Terre des hommes, Saint-Exupéry exprimait l’idée que « Tout enfant qui ne devient pas ce qu’il peut être, c’est Mozart qu’on assassine », or on peut se demander ici, si « dans chaque accélération, il n’y a pas un bébé panda qui tousse quelque part. » En tout cas, à en juger par toutes les pointes de pizza qui se baladent sous mon nez, on ne peut pas nier que ce soir Mozart est là (Mozzarella).

Quoiqu’il en soit, le spectacle est assuré, certains buggys iront même jusqu’à se renverser sous les cris du public. Il faudra l’intervention de tractopelles pour les remettre sur pattes. Ça demande une sacrée logistique pour pratiquer ce sport car c’est quand même autre chose que d’aller chercher la balle à l’autre bout du terrain!

Après les acrobaties des motocross qui, il faut bien le reconnaître, sont bien plus spectaculaires que mon ami ivre sur son Bixi qui tente de rentrer chez lui, c’est le retour des Monsters Trucks. Cette fois-ci, les géants d’acier vont s’affronter dans une course, deux par deux.

Hasard des qualifications, un père se retrouve en compétition contre le fils. Tous les deux prennent place sur la ligne de départ. La tension est palpable. Le père va t-il asseoir son règne ou bien le fils, tel œdipe, va métaphoriquement « tuer » le père sur ce coup? Quoiqu’il en soit, l’issue sera digne des plus grandes tragédies de la littérature. Mais que voulez-vous, on ne fait pas d’Hamlet sans crever un pneu.

C’est le fils qui l’emporte. Il gagnera d’ailleurs la finale, et pour célébrer sa victoire celui-ci achève de réduire à néant les carcasses de voitures à grand coup de roues arrières. Après autant d’émotions, il est temps pour moi de quitter le stade et de rentrer… à pied!

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