Steve Vai

Steve Vai au FGMAT 2016 | Un virtuose en transe dans le Nord

Le célèbre guitariste Steve Vai a fait l’amour à sa six cordes devant une salle complète et conquise à Rouyn, lors d’une des plus grosses soirées du Festival des Guitares du Monde en Abitibi-Témiscamingue, qui se tient du 28 mai au 4 juin 2016 principalement à Rouyn-Noranda.

Quel est le rapport entre Steve Vai, un des plus célèbres guitaristes contemporains de ce monde, et Rouyn-Noranda, ville minière perdue dans les bois au Nord-Ouest du Québec ? À priori, aucun, mais alors aucun rapport. Sauf ce samedi 28 mai 2016, où le Festival des Guitares du Monde d’Abitibi-Témiscamingue avait invité le virtuose en tête d’affiche, un évènement qui valait son pesant d’or, mais pas celui des mines.

Après une introduction de Jean Royal, président du festival qui remercie les nombreux commanditaires locaux qui ont rendu possible la venue d’un tel artiste de renommée internationale, la bande à Steve Vai investit la scène, montée dans une grande salle de conférence grise et froide, d’une tristesse que le virtuose allait rapidement dissiper.

Photo par Hugo Lacroix, photographe officiel du FGMAT.

Photo par Hugo Lacroix, photographe officiel du FGMAT.

Le maître six-cordiste est ovationné à son arrivée et toute la salle se lève pour applaudir l’Américain. À 55 ans, Steve Vai se porte très bien, avec un look un peu moins extravagant que ce qu’on a pu voir dans le passé. Le sourire aux lèvres, le guitariste a conquis la salle en quelques notes, et il arrive à tenir les 600 personnes au bout de sa whammy bar. C’est d’ailleurs une des ses forces majeures : une maîtrise hallucinante du vibrato, utilisé avec un feeling incroyable. Steve Vai joue avec ses trippes et s’emporte dans une transe orgasmique dans ses envolées  les plus intenses.

Et la variété d’émotions est appréciable, puisque il est aussi capable de nous transporter dans des ambiances plus calmes comme avec le classique Tender Surrender, ou encore Whispering A Prayer, des prouesses guitaristiques tout en délicatesse avec un toucher encore impressionnant, et des montés d’intensité et de rapidité remarquables. On apprécie aussi les morceaux plus lourds et rapides comme Bad Horsie (partie la plus importante du concert selon Steve Vai car il utilise sa guitare avec les lumières dans le manche!) ou le très bon The Audience is Listening qui cavale en tapping et envolées de gammes épiques.

 

Territoires inexplorés

Steve Vai remercie chaleureusement le public, très heureux de jouer dans une place où il n’a jamais joué avant. « C’est très cool que vous ayez un festival de guitare ici ! ». Il en profite pour nous présenter ses complices de musiciens, qui sont évidemment des grosses pointures. Jeremy Colson est une brute derrière ses fûts, alors que Philip Bynoe groove à mort derrière ses dreads sur sa basse 6 cordes.

Mais le spectacle ne serait rien sans la présence du guitariste David Weiner. Fidèle comparse de Steve Vai depuis de longues années, il est un peu dans l’ombre mais ses interventions sont souvent essentielles et même excellentes. Il va parfois doubler les solos de Vai à l’unisson, parfois les harmoniser, et même faire quelques questions-réponses, apportant une superbe couleur au son général.

Photo par Hugo Lacroix, photographe officiel du FGMAT.

Photo par Hugo Lacroix, photographe officiel du FGMAT.

D’un air très prétentieux avec ses mimiques assez spéciales, Steve Vai s’avère être très sympathique, généreux et interagit avec son public. Après le classique où il fait répéter à la foule ses phrases de guitares (« Je pourrais faire ça longtemps vous savez ! »), il descendra même dans la foule marcher au milieu des sièges, au grand plaisir du public, même si il devra calmer un ou deux énergumènes imbibés de bières un peu trop excités de l’approcher de si près. Il fera aussi monter deux personnes sur scène, pour chanter un rythme de batterie, une ligne de basse et des solos sur lesquels le groupe improvisera!

Steve Vai conclut le concert avec For The Love Of God, avec un final excellent où il fait une descente qui finit chaque fois sur une note plus aigue, et s’arrête juste avant la dernière pour dire « Il n’en reste plus qu’une, n’est-ce pas ? » Et d’exploser dans un dernier orgasme six-cordien devant une salle encore une fois debout pour acclamer le virtuose.

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